Teacup Monster : « Quitte à arrêter la fac et faire de la musique, autant le faire bien »

Après avoir sorti, en mars, son second album Take it or Leave it, le groupe Teacup Monster part en tournés. Nous les avons rencontrés entre deux dates et quelques semaines avant le Download Festival, où ils sont programmés. 

Efflorescence Culturelle : Pourquoi ce nom, Teacup Monster ?

Tip : Teacup est hérité de quand on cherchait une nouvelle identité , j’avais pris ça parce que la remarque qu’on a le plus eu quand on était gamins et qu’on faisait de la musique, c’est qu’on était hyper calmes et on arrivait sur scène et papoum! On faisait les gros malades ! Et du coup les gars nous disait : « Qu’est ce qui s’est passé entre les deux ? ». Teacup Monster c’est un peu le côté flegme anglais, très énervé, la césure entre les deux, le côté surprise un peu caché. Et comme on aimait à la fois la musique british et le rock US, ça faisait la parallèle entre les deux, ça regroupait bien toutes ces idées là.

Simon : Quand je suis arrivé dans le groupe c’est la première question que j’ai posé aussi ! [rires]

B. : Simon, tu es arrivé dans le groupe en 2013 c’est ça ?

Tip : On s’est rencontrés il y a longtemps, comme Simon est beaucoup plus jeune que nous [Vinc’ et Tip], il jouait avec son groupe de conservatoire sur la scène d’un festival.

Simon : C’était les Agla’scènes, un petit festival de banlieue où ils mettaient en valeur l’école de musique avant l’ouverture du festival et ils jouaient juste après nous donc je les connaissait tous les deux de là.

Tip : Moi je suivais des gens sur Internet, je likais un peu tout le monde, voir un peu ce qu’il se passait en musique. Je sais plus comment je t’avais eu en contact, c’était le moment où on cherchait un batteur. Oui j’avais fais une liste des batteurs que j’aimais bien sur Internet et quand Kron [l’ancien batteur de Teacup Monster] s’est barré j’ai dis à Vinc’ « bah attends j’avais deux-trois idées » et voilà…

Simon : Ah ! j’étais sur la liste ??

Tip : Oui !

Simon : Wow ! Je vais prendre la grosse tête ça y est ! [rires]

B. : Pour cet album, c’est toi Tip qui écrit les paroles et vous composé à trois ?

Tip : Oui. De toute façon on compose toute la musique à trois maintenant. On essaye vraiment de prendre uniquement des musiques qu’on a composé ensemble. Avant ça arrivait que je vienne avec des idées toute faites mais c’est moins intéressant. Concernant les paroles par contre c’est moi qui écrit les textes comme que c’est assez perso. Vinc’ a un coté relecture derrière car il a un niveau supérieur en anglais.

Simon : On a beaucoup composé en répète. On se fait des sessions, chacun venait avec des idées, des lignes de basse, des riffs de guitares et on jam’ [jouer dans le but de trouver des idées] autour et après on commençait à trouver des idées de morceaux… On s’est fait aussi 3-4 jours, on est parti à la campagne avec le matos pour se focus sur des idées. On essaye de faire ensemble, on apporte chacun ce qui nous fait kiffer.

B. : J’ai trouvé que l’album était hyper équilibré. Il contient des titres très rock qui tâche et d’autres très calmes. D’ailleurs votre titre le plus écouté sur Spotify est Leave It, le plus calme…

Tip : C’est parce qu’il est passé en playlist. Le titre s’est fait embarqué dans une playlist chill. Les autres morceaux de la playlist c’est que des trucs un peu chill, trap, pas grand chose à voir avec nous.

Simon : C’est bien du coup, comme tu dis, qu’il y est des morceaux cool et d’autres plus vénèrs, ça nous permet d’avoir plus de visibilité, sans que ça soit prémédité.

B. : Votre chanson préférée de l’album ?

Simon : C’est dur… on a des Top 3 mais des préférées…

Tip : Moi je sais c’est How Long, parce que je trouve qu’elle a une bonne moyenne entre le sens des paroles, la chansons, l’ambiance… Pleins de trucs qui font que j’aime bien.

Simon : Moi je suis plus du coté Lions de l’album . Il y a deux cotés dans l’album : le coté Lions [coté rock qui tâche] et le coté How Long et les deux sont complémentaires. Si je devais faire un Top 3, il y aurai au moins les deux dedans. En plus en terme de rendu studio, je trouve que How Long est celle qui sonne vraiment très bien, autant sur la voix que sur les arrangements, les… C’est aussi la plus vieille qu’on a joué ensemble. Quand je suis arrivé dans le groupe, c’est un morceau qu’ils avaient déjà plus ou moins écrit. Pareil pour Hard Night, le morceau était écrit avant que j’arrive.

B. : Je suis lyonnais, avez-vous prévu de venir jouer dans la région ?

Tip : On a fait Grenoble et Lyon au même moment, en février 2018. C’était avant la sortie de l’album, et malheureusement deux galas étudiants, pas des dates ouvertes, bien que tu pouvais rentrer, c’était plus difficile d’accès et moins mis en valeur…

Vinc’ : En général ce qu’on fait c’est qu’on commence par jouer dans des bars. Comme ça l’année d’après on revient et on commence à faire des clubs. C’est ce qu’on fait à Strasbourg depuis 2-3 ans et il y a quelques temps on a joué à Strasbourg, c’était plein parce que maintenant les gens nous connaissent.

Tip : Mais on aimerait beaucoup jouer à Lyon, c’est pas qu’on ne veut pas y aller ! On est un peu dans l’entre-deux.

Vinc’ : En plus on peut pas jouer partout parce qu’on fait beaucoup de bruit. Il y a pleins de gens qui veulent qu’on joue chez eux, dans leurs bars mais on est obligé de leur dire non parce qu’on tape trop fort. Il faut que le lieu soit un minimum acoustiquement fait pour ça, pas forcément grand mais avec une acoustique prévue pour. Quand on joue dans des bars pas du tout fait pour, le son rebondit dans tous les sens, et ta caisse claire à la fin de Close c’est fini. Donc ce serait avec plaisir et ça va se faire.

Vous avez collaboré plusieurs fois avec Mrs Yéyé. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Tip : C’est moi qui la connaissais. Je suivais ce que son groupe faisait. Avec Teacup on était passé en Bretagne, où elle et son groupe habitaient, puis je l’avais rencontrée parce qu’elle mixait à l’époque le titre de quelqu’un où je crois… Puis je me suis rendu compte qu’elle avait une chaîne Youtube avec plein de trucs et donc j’ai suivi. Un jour elle a sorti Cabaret Noir et je lui ai envoyé un message en mode « Ah putain ça faisait longtemps que j’avais écouté ce que tu fais, ça a vachement évolué, bien joué ! ». Il avait mit Heartbeat, une de nos musiques, sur un de ces vlogs et je lui avais dis « je savais pas que tu nous connaissais », on a commencé à discuter et ainsi de suite… Moi j’étais venu faire le feat sur Scream for me, mais ça faisait un moment qu’on voulait faire un truc ensemble donc quand on a fait l’album on s’est dit vas-y on va luire renvoyé la pareille.

Simon : On connaît son équipe, tous ces musiciens on a fait une résidence avec eux. On avait fait leur première partie à la Boule Noire, on a refait leur première partie au nouveau casino donc on collabore, on se croise beaucoup ouais.

Pourquoi as-tu changé de nom de scène Tip, et pas vous Simon et Vinc’ ?

Tip : C’est, entre autre, par rapport à mon projet solo que j’ai en parallèle. Il y a un truc qu’est un peu marrant : tout mon groupe de potes à côté m’appellent Tip depuis très très longtemps, c’est mon surnom depuis que je suis gamin. Par contre dans le groupe, Vinc’ et Simon m’appellent Antoine. Sur Internet c’est marqué Tip Stevens et comme j’ai un projet qui s’appelle Tip Stevens c’est plus cohérent. Mais c’est plus un délire qu’autre chose. Je trouve que mon surnom d’enfance est sympa donc je l’ai gardé.

Simon : Comment sais-tu que je n’ai pas changé ?! [rires] Non en vrai j’ai pas changé parce que je vois pas l’intérêt après peut-être qu’un jour j’aurais envie mais pas pour l’instant. C’est aussi que je m’identifie pas à des gens qui ont des noms de scène. Il y a forcément ça qui se pose dans ton cerveau un moment. Si j’étais fan de batteurs qui avaient tous des noms je me dirai « Non mais attends là il faut quand-même que je m’en trouve un ».

Vinc’ : Souvent les surnoms ils viennent naturellement, c’est pas réfléchi.

Tip : C’est ça. Moi je me suis pas posé la question de savoir « Bon, comment je vais m’appeler ? ».

B. : Y a-t-il un moment où vous vous êtes dit aller on se lance, on fait un vrai truc ? Passer du petit groupe de potes de fac au groupe pro ?

Vinc’ : Je pensais que c’était un an ou deux après le lycée, deuxième année de fac. On en avait marre de la fac, ça nous plaisait pas trop. On étais en fac d’anglais, LLCE. On commençait déjà à faire pas mal de concerts.

Tip : On faisait déjà beaucoup de musique avec Vinc’ et puis on se retrouvait à prendre le train pour aller à la fac. Un jour sur deux on s’arrêtait à mi-chemin pour aller au skate-park plutôt que d’aller à la fac donc on savait que la fac ça nous attirait pas plus que ça. Le truc qui fait qu’on s’y est mit c’est qu’on s’est dit : « Quitte à arrêter la fac et faire de la musique, autant le faire bien. » Quand j’y repense, on s’imaginait le faire pro mais en fait on le faisait pas pro. C’est avec le temps qu’on a découvert comment ça marchait.

Vinc’ : On s’est surtout dit on arrête la fac. [rires] Puis je pense que tu mets quand-même un certain temps à digérer le système, à piger comment ça fonctionne, il faut vraiment quelques années, à force de le côtoyer tu comprends comment ça marche. Tant que tu as pas compris c’est comme si tu avais une épée et que tu tapais dans tous les sens : tu tapes tu tapes mais tu sais pas où tu tapes. Plus tu avances dans les années, plus tu comprends comment ça marche. Parce que si c’était qu’une question d’art ce serait trop beau. C’est surtout 90% de reste. La tune, le réseau, la com’, un tas de trucs. En plus on a commencé à vraiment tourné avec le virage d’Internet et ça a vraiment changé la donne. On était basé sur le vieux modèle alors qu’il y avait déjà le nouveau qui arrivait et on l’a pas du tout vu venir.

Tip : Si tu loupes le virage c’est trop tard, t’es tout le temps en retard. Tu découvres par toi même en fait.

B. : Qui vous déniché l’opportunité du Download Festival ?

Vinc’: C’est le Plan. En fait on les connaît depuis très longtemps, quand on a commencé ils nous ont beaucoup aidé, ils ont fait des systèmes d’accompagnement. Quand le Download a mis en place ce système de partenariat entre des salles du coin et le Download, ils ont tout de suite pensé à nous et nous ont mis d’office.

Simon : C’est cool que le Download ait eu cette initiative de faire jouer des groupes locaux.

Tip : C’est surtout cool qu’ils nous fasse jouer dans de vraies conditions professionnelles.

Simon : On a vraiment de super bonnes conditions, on a une soirée de présentations des groupes au Plan le 4 mai où le concert va être filmé, ça nous fera de quoi démarcher après c’est cool.

B. : Partagez l’affiche avec les Foo Fighters, The Hives… Comment l’abordez-vous alors ? Pas trop stressés ?

Simon : On a des petites craintes mais qui sont maîtrisées pour l’instant. On a déjà fait une résidence pour préparer, comme on est accompagné par le Plan sur cette date. On va remettre une date en résidence, Vinent et moi on va reprendre le travail basse/batterie… À partir de cette semaine, on va commencer à charbonner.

Vinc’ : Je crois pas qu’on soit particulièrement stressés. C’est comme si t’étais stressé avant d’aller à un parc d’attraction.

Simon : Une fois qu’on y sera ça va être ouf.

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