A la veille du Black Friday demain, ce vendredi, où Les Echos prévoient une dépense française qui s’échelonnera à 1,7 milliard d’euros, l’artiste lyonnais Slip contraste avec ses collages, autant critiques les uns que les autres sur une société à bout de souffle, non pas en quête mais en perte de sens.
Prix du Jury au dernier festival de Cannes, le film de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki nous plonge dans les rues de Beyrouth. S’il dépeint la pauvreté de la capitale libanaise, le long métrage oscille aussi entre représentation de l’enfance et de l’émancipation par le biais de son personnage principal.
Le féminisme, un terme qui regroupe bien des notions mais surtout bien des clichés. Et s’ils ont déjà été démentis à de nombreuses reprises, il n’est jamais inutile de les déconstruire encore une fois. Une mise au point sous fond de raz-le-bol, peut-être.
Présenté en compétition lors de la dernière édition du festival de Cannes, Jimmy’s Hall est l’ultime réalisation de l’émérite Ken Loach. Après avoir reçu une série d’avis partagés, le film est actuellement à l’affiche dans les cinémas, l’occasion d’aller y jeter un coup d’œil. On vous spoile la suite: tout film qui fait parler de lui après le visionnage, s’avère être un bon film. A bon entendeur.
L’image d’un artiste n’a jamais été aussi importante qu’à notre époque. C’est aujourd’hui que nous allons aborder le thème de l’identité visuelle et nous intéresser particulièrement à quatre artistes qui accordent une place essentielle à leur image.
Mais avant tout, retour en 1982, souvenez-vous, cette année là sort le fameux clip Thriller, du roi de la pop réalisé par John Landis. Le titre va alors rencontrer un succès grandissant et va devenir très vite une musique culte. Le clip a réussi à propulser l’album Thriller en haut des hit parades et il a grandement augmenté la notoriété de Michael Jackson.
Le Neknomination, c’est le nouveau phénomène Facebook. D’après l’Urbandico, le « Neknomination » est un jeu qui consiste à se filmer en buvant un verre d’alcool cul sec pour l’envoyer ensuite à trois de ses amis en les mettant au défi de faire pareil dans un délai de 24 heures. En anglais, « Neck a beer » signifie boire une bière d’une traite, cul sec.
Après cette définition, vous tenez les tenants et les (pas très) aboutissants du nouveau jeu qui envahit nos fils d’actualité sur Facebook.
La plupart des jeunes boivent au cours de soirées étudiantes, ça, tout le monde le sait. Et cette nouvelle tendance appelée Neknomination vient curieusement se rapprocher du binge drinking, un phénomène d’alcoolisation extrême mais très peu médiatisé et mis en ligne sur le net jusqu’à présent.
La question qui se pose maintenant avec ce Neknomination est la suivante. Est-ce que c’est nécessaire d’afficher l’alcoolisme des jeunes sur un réseau social ? Est-ce que c’est la meilleure manière de se faire remarquer ?
C’est bien de ça dont il est question aujourd’hui. Il y a des jeunes qui, pour une raison inconnue (que l’on s’entende bien: rien ne les oblige à le faire), boivent cul sec à 8h du matin et ce dans le seul but de se faire voir des autres et parce qu’il ne leur reste plus que 2h avant de le faire. Mais que va-t-il se passer au bout de ces deux heures ? RIEN. Et oui, vous et vos amis faites tout ça pour rien.
Ah si, ça fait hype d’être un jeune alcoolo qui s’affiche sur Facebook. Bah oui, rappelez-vous; on est tous passé par la phase photos de soirée sur Facebook où on vous voit avec un verre à la main, après on est dans le plus hardcore, on vous voit en train d’embrasser un inconnu dont vous ne vous rappelez ni l’adresse ni le nom, ou dans le genre vraiment dégueulasse on vous voit affalé sur le sol à la limite du coma éthylique.
Dans tous les exemples que j’ai donné, vous aurez remarqué que vous êtes encore en vie pour constater tous les ravages de l’alcool.
Le problème c’est qu’avec le Neknomination on assiste à une forme de banalisation de l’alcool voire même de l’alcoolisme chez les jeunes. Il n’y a plus de barrières, on ne se cache même plus.
En y réfléchissant bien, on vient aussi de franchir la barrière du ridicule. Au moins, quand on boit entre jeunes, on partage le moment ensemble quitte à vivre des situations cocasses mais un lien (plus ou moins) existe. Le Neknomination, c’est un jeune qui boit seul, se prend en vidéo, et nomine trois autres débiles à le suivre. Ça doit faire la énième fois que vous l’entendez, mais est-ce que si on vous demande de sauter, vous allez le faire ?
Si mon plaidoyer sur la débilité de ce jeu ne suffit pas, sachez qu’on compte déjà 5 morts. Et oui, ce qui apparaît comme un simple jeu peut parfois mener certains jeunes à la mort. Le pire dans tout ça, c’est que Facebook, ne veut pas censurer ses vidéos au motif que « les comportements controversés ou offensants ne vont pas nécessairement à l’encontre de nos règles ». Facebook et la morale ça fait deux.
D’autres jeunes ont su prendre le contrepoids de ce jeu. Donc si vous voulez absolument vous filmer, sachez que vous pouvez faire preuve de dérision en remplaçant le verre d’alcool par de l’eau ou du jus d’orange.
Ça c’est si on veut se la jouer soft. Maintenant, on assiste au développement de la Smartnomination, fini la beuverie solitaire et place à l’altruisme. Le but c’est de faire une bonne action et ensuite de nommer trois autres amis à faire la même chose. C’est plutôt cool et puis c’est quand même moins con que boire tout seul devant une webcam. Regardez, vous pouvez offrir à dîner aux sans-abris ou faire des tas d’autres choses, surprenez-nous :
D’accord, on en a marre de cette affaire et moi la première. Sauf que le site étant considéré comme média du net, impossible de passer à côté de ce vaudeville théâtral pour certains et mélodrame politique pour d’autres. Si François Hollande, Président de la République Française a connu lui aussi à son tour l’acharnement médiatique avec l’affaire Gayet, il n’est pas le seul. Rappelons nous, Mitterand. Puis à l’étranger. Lady Di, Berlusconi, Clinton… Absolument tous ont connu les déboires qu’occasionnait leur « vie privée ». Alors que les médias mettent leur nez dans une affaire dite « privée », ils tentent de nous prouver par quelque explication brouillonne que l’affaire Hollande-Gayet est une actualité importante à suivre tel un feuilleton de télévision. A croire que Hollande ne connaitra pas le deus ex machina, le dénouement inespéré de l’histoire dans laquelle il s’est empêtré.
Ceci n’est pas la réaction d’une étudiante frustrée mais plutôt interpellée de la manière dont on produit aujourd’hui de l’information.
Un retour aux sources s’impose. Médias: support de diffusion de l’information (presse, radio, télévision). Information: action d’informer, indication, renseignement, précision que l’on donne ou que l’on obtient sur quelqu’un ou quelque chose.
Pendant ce temps-là, le rôle des journalistes consiste à trier, sélectionner les infos utiles à l’opinion publique, utiles à leur réflexion, des informations qui prennent le pas sur la fausse information, une info qui acquiert du sens par rapport à un fait divers qui n’est pas censé figurer en Une des journaux. La Charte des Journalistes français éditée en 1918 précise: le journaliste « s’interdit de confondre son rôle avec celui d’un policier ». Plus tard la Charte des Droits et des Devoirs des Journalistes viendra compléter leur fonction. Parmi cinq droits cités par le texte, on rappelle le droit à « un libre accès à toutes les sources d’information » et d’enquêter « librement » sans se voir opposer le « secret des affaires publiques et privées ». Si le secret est dévoilé au journaliste, il doit cependant agir avec sa conscience en jugeant le mieux possible en faisant la distinction entre le privé du privé ainsi que le public du public; bref, ce qui peut être révélé ou non. Jugeote est (normalement) son deuxième prénom.
L’affaire Closer ou l’affaire Hollande-Gayet ?
Le 10 janvier dernier, le magazine à potins Closer – le crédo « people/vécu/mode/télé » suffit pour nous montrer l’audace et le potentiel de la ligne éditoriale – a posté une série de photos où l’on aperçoit François Hollande sortant d’un immeuble, rue du Cirque (8e arrondissement). On le voit aussi sur son scooter, tout sourire, se déplaçant seul excepté un garde du corps qui trainait dans le coin. Ces photos pour quel but ? A vrai dire, c’est apparemment de l’information que nous livre là le paparazzi de Closer: ça faisait depuis quelques mois que Hollande fréquentait Julie Gayet qui réside dans ce fameux immeuble. Alors est-ce par dessus tout une volonté de rendre public ces visites ponctuelles (et non plus présidentielles mais personnelles) ? En quoi est-ce de l’information ? Comment Closer a t-il pu juger que cette actualité (qui n’en était pas vraiment une) pouvait être rendue publique alors qu’elle fait allusion à la sphère privée du Président ?
C’est de l’information, certes. On apprend quelque chose sur quelqu’un, et c’est d’autant plus important si cette personne a un certain niveau de connivence avec la population. Le Président de la République en tant que tel est à la fois ce personnage ambigu et controversé: il est public dans la mesure où les choix qu’il prend pour la communauté concerne tout un chacun, dans le fait que sa sécurité importe à la République. Et d’un autre coté il convient qu’il ait sa bulle privée, son jardin secret, quelque chose qui ne déteigne à la fois ni sur sa vie professionnelle, ni sur sa réputation. En fait, c’est sur cela qu’il va être jugé, notamment sur sa capacité à ne pas faire déborder sa vie privée sur ses choix professionnels, etc. Et les médias se sont saisi de cette visite du Président chez Gayet pour attester d’une quelconque façon que cette affaire aura des conséquences, qui sont d’ailleurs exagérées à mon goût. La sécurité de Hollande a été mise en jeu: il a circulé en scooter alors que les français cotisent pour sa sécurité. Ensuite, sa compagne Valérie Trierweiler se fait hospitaliser pour un cœur brisé. Admettons. Ce qui en soit remet en cause le rôle de la première Dame de France. Quel statut pour elle ? Trierweiler sera t-elle « détrônée » par une autre conquête du président ? C’est ainsi que François Hollande passe auprès des médias aujourd’hui: comme un coureur de jupons. Les médias auraient-ils envie de jouer et de le faire culpabiliser ? Admettons-le: ce sont des arguments bien faibles qu’ils nous livrent chaque jour depuis l’affaire et qui ne donnent pas vraiment envie de s’en mêler.
A force de suivre l’actualité on (et même les principaux intéressés) perd même le recul et la notion d’information, on la banalise et stigmatise aux rumeurs: à la suite des photos postées par Closer, Julie Gayet « tenterait » de porter plainte, on ne sait pas encore les suites qu’elle « pourrait » y donner. Que du conditionnel. Que du non-vérifié. Que de la fausse information donc.
Résultat: le seul élément de l’histoire qui pourrait intéresser c’est le statut de la première Dame qui serait à clarifier d’urgence, on pense à Cécilia l’ex-femme de Sarkozy et maintenant à Gayet mais gageons que ces femmes n’ont pas été les seules à intervenir dans les relations personnelles d’hommes d’État. On pense tous être garant de l’affaire puisque que l’on cotise aussi pour la première Dame, pour ses actions symboliques lors de ses déplacements, autre représentante de la France. Mais on oublie bien souvent qu’on cotise aussi pour le corps du gouvernement et hommes et femmes politiques le constituant. On paye notamment pour des hommes qui s’appellent Jérôme Cahuzac par exemple.
Vers un tournant médiatique ?
Closer n’est pas un exemple dans le domaine du journalisme puisque qu’il a été de nombreuses fois condamné comme ses comparses Public, Voici, etc. à des peines pour la publication de photos de célébrités prises sans prévention et surtout sans accord au préalable des personnes. Du journalisme people dit-on ? Quand bien même ce serait people, le journalisme n’emprunte (normalement) pas cette voie. Et on semble nous montrer le contraire aujourd’hui. De la presse à scandale serait le terme le plus approprié pour définir la nouvelle émergence d’un nouveau genre d’écriture et d’idéal journalistique. Tous les médias semblent s’emparer de l’affaire sans vraiment se demander si leur rôle consiste à relayer une affaire qu’ils ont eux-mêmes médiatisé à but malsain ou s’il est tant que ça intéressant de relayer une affaire de cœur qui ne concerne qu’un couple Présidentiel en crise. Et pas nous. A moins que les feuilletons d’amour et d’eau (pas très) fraiche vous intéresse, vous donnerez raison à ce genre de média.
Une conférence de presse placée sous le signe des potins
Quelques minutes avant le début de sa 3e conférence de presse du 14 janvier dernier, une journaliste de BFM TV a interviewé David Chazan, le correspondant de BBC basé à Paris. Elle lui a inévitablement posé la question qui fâche: « Sur quels points attendez-vous le Président lors de cette conférence ? » Il répond: « Sur l’affaire récente de l’adultère entre Hollande et Gayet. Les anglais sont plus intéressés par cela plutôt que par le pacte de responsabilité. Ils aiment les potins ». Ce n’est pas moi qui le dit. Ce sont les médias étrangers qui révèlent que la France est en train d’emprunter un nouveau virage: celle de la peopolisation politique.
C’est d’ailleurs sur ce propos que François Hollande a été tenu de s’expliquer dès la première question posée par un journaliste du Figaro. « Les affaires privées se règlent en privé » lui répondra t-il. C’est la première fois qu’un président français accusé d’adultère générerait une aussi grande attention publique concernant l’intérêt qu’on porte à sa vie privée. Intérêt pervertis par les médias qui, en proposant des flashes infos sur l’affaire, créent la sensation de regarder une série télévisée avec de nouveaux épisodes chaque jour. « Le prochain, le 11 février aux États-Unis. Hollande sera t-il accompagné ? » Suspense, suspense…
Selon un sondage datant de la semaine dernière, 80% de l’opinion publique déclare ne pas vouloir prendre part lors de cette affaire qu’ils considèrent être « privée ». Le pourcentage restant est-ce les médias ? Pendant ce temps là, la côte de popularité de François Hollande semble se stabiliser à 22% et selon Le Monde, l’affaire n’a pas impacté directement en faveur ni en défaveur sa popularité.
Alors si vous voulez vous aussi faire le plein de potins, voici les Unes de la presse au lendemain de la conférence présidentielle (qui entre autres casent tous une rubrique « vie privée » en Une et qui la confonde allégrement avec la catégorie « politique »). Puis un petit bonus, l’histoire de la traque Hollande, alléchant pour connaitre la trépidante aventure d’un journaliste-photo reporter-paparazzi en chasse.
Schumacher, entre enquête policière et thriller journalistique
Parce que les médias savent capter les envies et les désirs de la population, ils ont opté pour le journalisme « à sensation » : Schumacher, mascotte de la Formule 1 a chuté en skiant et s’est retrouvé aux urgences. Son pronostic vital reste engagé. Il est plongé dans le coma. Point. Ce devrait être la fin de l’information à son sujet puisqu’on ne dispose pas d’informations supplémentaires. Au lieu de ça, on nous cisaille le crâne avec des nouveaux « indices » qui pourraient orienter l’enquête : on retrouve son casque. La moindre des choses. Oh, et une caméra dessus. Il ne skiait pas aussi vite que ça aussi. Le lendemain on apprend que le majordome était sur les lieux lors de l’accident. Le surlendemain on apprend que bizarrement, un autre homme est tombé sur la même piste au moment du drame. Sans parler qu’on continue de nous parler de lui au conditionnel alors qu’il n’est pas vraiment mort. Voilà ce qu’est devenue l’information aujourd’hui qui ne fait qu’alimenter les potins et le désir de millions de personnes d’acheter le journal le matin pour savoir s’il y a « du nouveau ».
Mais c’est un sujet qui fait diversion avec d’autres faits plus importants, je pense aux municipales qui sont sur le point d’arriver, au conflit Syrien qui fait toujours des ravages, au Nigeria qui recule soudainement dans sa ruée vers l’adoption des Droits de l’Homme alors que le pays vient de promulguer une loi interdisant l’homosexualité. Beaucoup d’autres évènements se déroulent dans le monde, mais les médias français et étrangers (par la même occasion qui se régalent de subtilités à glisser à son propos) préfèrent traiter d’une autre actualité. François Hollande a fauté et tout le monde doit le savoir.
Alors oui, ça amuse la population, ça subjugue, parce que les potins ont toujours intéressé les humains mais jusqu’où va le grotesque ? Les médias cherchent t-ils à gagner de l’audience quitte à se défaire de leur image en passant de leader de l’information à gazette à rumeurs ? Dans ce cas c’est bien parti.
Qu’on ne s’étonne plus que je suive de moins en moins l’« actualité ». Les potins de cocus présidentiels, très peu pour moi.
Pour aller + loin :
○ LeMonde.fr, Vie privée, vie publique : nous, rédacteurs en chef !, publié le 13/01/14 par François Durfour, rédacteur en chef.
○ Closermag.com, Affaire Gayet-Hollande, comment les JT ont-ils choisi de traiter l’information ?, publié le 12/01/14 par Pauline Conseil.
○ NouvelObs.com, Les médias sont obligés d’en parler, publié le 11/01/14 par Sandra Vera Zambrano, sociologue.
○ LesEchos.fr, Journalisme de caniveau ou d’information ?, publié le 15/05/13.
○ Cairn.info, Quand la peopolisation des hommes politiques a-t-elle commencé ?, par Christian Delporte.
○ Snj.fr, Charte d’éthique professionnelle des journalistes (2011) – Syndicat National des Journalistes.
Le titre évocateur vous fera sans doute pencher vers LE sujet actuel et brûlant de ces dernières semaines.
C’est à dire sur le débat à propos de la prochaine loi autorisant le mariage homosexuel en France et c’est effectivement une partie du sujet que nous aborderons, bien que ce sujet soit étroitement lié avec le thème de l’adoption.
J’aimerais traiter du sujet de l’adoption mais en particulier sur celui des mères porteuses, en effet ayant fait débat lors de mon dernier cours d’anglais je me propose de donner ma propre analyse.