A travers les différentes réponses de Nawak puis d’Acé, on ressent la même impression de division entre les musulmans et une partie des non-musulmans. Bien que le gouvernement de Manuel Valls rappelle qu’il est dangereux de faire un amalgame entre l’islam et le terrorisme, une partie de l’opinion publique et des personnalités politiques  renient cette vérité.

La division n’est pas définitive et (…) c’est par le dialogue qu’elle s’estompe. (Acé)

Plus largement et pour ne pas s’intéresser qu’aux politiciens français, il est intéressant de traiter de la relation des dirigeants étrangers avec la communauté musulmane, qui peut être toute autre. En novembre 2015, les Canadiens font de Justin Trudeau leur nouveau premier ministre. Prônant une «extrême diversité culturelle », le jeune dirigeant avait déjà manifesté avant sa prise au pouvoir son respect du culte islamique en priant aux côtés des musulmans dans la mosquée de Surrey en plein mois du ramadan de 2013. Comme le rapporte le Saphir News, quotidien musulman, d’autres dirigeants internationaux ont manifesté leurs amitiés pour le culte musulman en célébrant un bon ramadan 2016. Entre les messages adressés par Angela Merkel, David Cameron, c’est celui de Barack Obama qui reflète le mieux ce que les citoyens des différentes nations ne voient pas : « Aux Etats-Unis, nous sommes bénis d’avoir des communautés musulmanes qui reflètent la diversité de notre nation ». Entre le 24 juin et le 26 juin, un premier sommet européen sur l’islamophobie s’est déroulé à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine. L’ancien premier ministre José Luis Zapatero a tenu des propos justes contre la montée de l’islamophobie  en Europe: « Ce n’est pas la religion qui tue les gens, c’est le fanatisme. Et ceci est plus ancien que toutes les religions. Nous devons sans cesse exprimer que l’Islam ne soutient pas le terrorisme. Si nous voulons empêcher l’islamophobie nous devons lutter coude-à-coude avec les musulmans ».

Tous ces propos ont pour but de faire réfléchir les citoyens francophones et non les hommes politiques de tous bords, puisque nous sommes des acteurs de la vie, les premiers à pouvoir rassembler toutes les cultures. L’amnésie est souvent totale quant à la fin de la devise de la République française: la Fraternité.  Les dessins d’Acé, de Nawak et ceux de leurs confrères tentent pourtant de la réhabiliter. Ils ont l’opportunité de nous rappeler que ce monde n’est pas sérieux, l’occasion d’agir sur l’esprit humain avec seulement quelques mots et une image. C’est comme une pensée colorée qui reflète une vérité dérangeante. Nous ne sommes pas naïfs, ces discriminations se répéteront et elles sont déjà inscrites dans les événements tragiques de l’Histoire des nations. A nous de montrer notre soutien envers les musulmans et les autres victimes de discrimination.

Joffrey De Dios Miguel