Le marathon des festivals d’été touche presqu’à sa fin. Du soleil, de la pluie, de la bière et surtout de jolies découvertes. On a décidé de se rappeler de ce premier week-end d’août, où musique et soleil s’étaient donnés rendez-vous au Bout du Monde, sur la Presqu’île de Crozon.
La 16ème édition du festival du Bout du Monde s’est déroulée sur la Presqu’île de Crozon du 31 juillet au 2 août dernier. Aussi, il nous semble nécessaire de faire une petite mise au point/présentation chiffrée. Le festival du Bout du Monde, c’est 3 scènes, 3 jours de fête, 36 artistes/groupes, 49 concerts, 23 nationalités représentées, 60 000 festivaliers et 1 500 bénévoles.
Le Bout du Monde ça rime aussi avec convivialité, un peu comme à la kermesse. La jauge est limitée à 20 000 festivaliers par jour et ça, ça fait du bien. Mais c’est aussi un rendez-vous familial. On n’avait jamais vu autant d’enfants sur un festival. Ils ont même leur espace réservé sous le chapiteau « la Lolotte ». Histoire que papa et maman puissent aller profiter des concerts sans se prendre la tête.
En résumé, tout le monde est copain avec tout le monde et c’est le joyeux bordel. Mais un bordel organisé : des navettes entre les communes du coin et le site étaient mises en place. Exclusivité également dans le coin, les festivaliers pouvaient arriver en bateau. Plutôt chouette, non ? Les ventes étaient officiellement closes depuis bien longtemps et le soleil était de la partie : ce fut très très réussi. Au delà de tout ces jolis chiffres (et on est objectives parce que les maths c’est pas vraiment notre truc préféré), une réelle question demeure : Pourquoi fallait-il ne pas manquer cette 16 ème édition du BDM ? Réponse point par point.
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1. Asaf Avidan nous a encore fait du bien aux oreilles. On n’aime ou on n’aime pas mais il ne laisse personne indifférent avec sa voix si particulière. Il ne s’est pas seulement contenté d’enchaîner ses tubes, il s’est carrément amusé avec le public.
2. S’il est vrai que le concert a mis un peu de temps à « bien » démarrer, la veste lumineuse d’Arthur H valait le détour ! Et puis c’est cool de se dire qu’on a été des papous, ne serait-ce que le temps d’une chanson.
3. Le service aux bars était plutôt rapide. Bon, ayant testé le paiement Moneiz aux Vieilles Charrues (argent électronique sur une puce), on ne vous cache pas que les tickets c’est un peu la galère. Il faut quand même faire deux fois plus la queue : pour acheter les tickets (parce qu’on en prend jamais assez la première fois) et pour aller chercher sa bière.
4. Malgré des basses vraiment trop fortes, une chose est sûre : aucuns soupçons de playback ne peuvent être portés à son égard. Biga*Ranx a livré une prestation ponctuée de nombreux freestyles. On s’attendait juste à entendre un peu plus son dernier album. On est parties se coucher sur une fausse note.
5. Les artistes programmés au chapiteau de Seb passaient tous deux fois, pour le plus grand plaisir de nos oreilles ! Si on cherche vraiment la petite bête, on peut quand même dire que le petit bémol (dû à la durée des concerts – 40 minutes) est qu’on a à peine le temps de se mettre dans l’ambiance que c’est déjà le dernier morceau.
6. C’est à 8 124 kms de chez elle et sur la scène Landaoudec que la superstar colombienne Toto la Momposina a fêté ses 75 ans. Rayonnante et accompagnée de petites danseuses en tenues traditionnelles, c’était pour nous un plaisir de découvrir la cumbia.
7. On les avait découvert il y a maintenant 9 mois aux Trans Musicales. Ca fait plaisir de retrouver les Songhoy Blues ou encore Vaudou Game sur scène.
8. Le concept du groupe surprise. Les programmateurs avaient gardé le secret jusqu’au jour J et on avoue que si on avait vu leur nom sur l’affiche, ça n’aurait pas été décisif quant à notre venue. On avoue aussi qu’on aurait bien aimé voir La famille Chedid ou encore Manu Chao. Néanmoins, La compagnie créole, a réussi à faire danser les festivaliers le samedi soir. C’est ce qu’on appelle une bonne surprise non ?
9. Très attendu du jeune public, Fakear était le dernier artiste à se produire le samedi soir et premier représentant du registre electro à être programmé dans toute l’histoire du festival. Le caennais a conquis la foule, les jeunes comme les plus vieux. Il était accompagné d’un claviériste, d’un bassiste, d’un batteur, d’une violoncelliste et c’était plutôt magique. Après une folie pareille, on attend avec impatience son premier album. Rendez-vous début 2016.
10. Pas trop loin du site, doté d’un food truck et d’une supérette, très bonne ambiance… le camping était vraiment bien. Le combo toilettes/douches n’est jamais des plus irréprochables en festival (les vrais diront même qu’il ne faut pas se laver) donc ça ne compte pas comme un point faible. Parce que mis à part ça, le camping était des plus chouettes ! Et pour toujours plus de folie, un concours de déguisement très attendu des festivaliers y était organisé pour la seconde année le dimanche matin !
11. Hend a littéralement hypnotisé la foule. La chanteuse d’Orange Blossom a collé des sourires sur de nombreux visages.
12. Les urinoirs pour femme. YOOO c’est pas de la folie ça ?! En échange de quelques pièces, on pouvait se retrouver avec un étrange bout de carton entre les jambes. Évidemment c’est un peu bizarre mais en même temps ça vaut clairement le coup d’essayer. Le stand était fermé le dimanche pour cause de rupture de stock, apparemment on est pas les seules à avoir apprécié.
Heureusement, on pouvait se rabattre sur les toilettes sèches. Elles sont maintenant quasiment partout mais ça fait plaisir de le rappeler parce que c’est une sacré économie d’eau : Admettons qu’on aille 4 fois aux toilettes (la bière ça fait faire pipi), une chasse d’eau c’est 6 litres : ça fait donc 24 litres d’eau par jour x 20 000 festivaliers par jour = 48 000 litres x 3 jours de festival : on arrive quand même à 1 440 000 litres !! En plus les bénévoles présents aux toilettes chantent, dansent, font le show. Ça devient presque un plaisir de faire la queue pendant 20 minutes juste pour soulager sa vessie.
13. Les quatres ukrainiennes de Dakhabrakha, hautement coiffées, étaient aussi surprenantes qu’envoutantes. Il suffisait de fermer les yeux et se laisser emporter.
14. Le chanteur et guitariste qui grattait plus vite que son ombre a offert un vrai spectacle à un public ébahi. Pas besoin d’aller jusqu’au festival de Rock en Seine pour admirer la virtuosité des John Butler Trio. Il faisait certes moins chaud qu’en Australie et on n’était pas assises en tailleur autour d’un feu mais c’était quand même aussi bien voire même mieux qu’on pouvait le rêver !
15. Il y avait du monde devant la scène pour Selah Sue. On pouvait quand même distinguer la choucroute de la jolie Belge se promener d’un côté à l’autre de la scène. Un petit bout de femme et une incroyable voix. Les belges sont vraiment trop forts !
16. Manger c’est tricher mais il faut reconnaître que l’offre était plutôt alléchante. Du classique merguez/frites aux indétrônables crêpes en passant par des saucisses aux algues de Molène, il y en avait pour tous les goûts. Nos bidons étaient contents. Et la couscous party aussi.
17. La nuit était tombée depuis un moment, certains étaient déjà sous leur couette et pourtant… Electro Deluxe Big Band a mis une dernière fois le feu sur la scène Landaoudec, de quoi faire rager ceux qui avaient décidé d’être raisonnables.
18. Le gros pouce en l’air de ce week-end est largement attribué à Faada Freddy. On a eu beau chercher, impossible de trouver quelqu’un qui n’aurait pas succombé à son gospel. Sa voix associée aux percutions corporelles de ses « musiciens » donnent un savant mélange que cet homme au grand sourire et aux yeux remplis d’humanité se fait un plaisir de partager. On en redemande encore.
Si près de chez nous et pourtant tellement dépaysées. Le temps d’un week-end, on oublie tout et on se laisse aller au rythme des musiques du monde… Le Bout du Monde, on y retournera !
Anaïs Seznec
Adèle Urvoy