The Districts, la belle surprise issue de la nouvelle édition de la Route du Rock

La Route du Rock, festival breton haut en couleurs, est reconnu pour ses rendez-vous musicaux toujours pointus. La programmation de sa 25e édition étant dévoilée, distille de jolis noms de la scène indé, et, parmi eux, la belle révélation nommée The Districts.

the districtsLeur âge a de quoi faire rougir les papys rockeurs : 20 ans. 20 ans seulement et la maitrise d’un rock pêchu et d’une fougue viscérale qui ne fait planer aucun doute sur leur avenir au lendemain de la sortie de leur dernier album, « A Flourish And A Spoil ». Une production rutilante et brillante laissant place à des rythmes de guitares acharnés, à une voix écaillée qui a bien du mal à montrer le dessous de sa carapace à travers 10 titres astiqués et parachevés.

Né au large de Philadelphie, en Pennsylvanie, à deux pas de communautés amish, le projet The Districts voit le jour en 2009. Ses quatre fondateurs, alors encore au lycée, enregistrent leur premier EP, « Kitchen Songs », en 2011. Des chansons de cuisine, où steak hachés et ratatouilles défient à mains levées le « Bryan is in the kitchen » appris entre deux tartes tatin au collège. En épluchant le web, on découvre « Radiator », un des titres de l’EP. Une composition qui se profile déjà dans un rock grunge US, qui, toutefois, manquait le mordant que plus tard, l’arrivée de Pat Cassidy, comblera. Le jeune quatuor autoproduit son premier album en 2012. « Nous jouons une musique honnête avec passion », peut-on lire sur la page de présentation du groupe, en guise de biographie. Que désirer de plus s’ils la partagent ?

Ces bébés du rock, pourtant loin d’être néophytes, apporteront une nouvelle fraicheur en début de soirée à Saint-Malo. Et pourtant, ce n’est pas le choix de la facilité qu’ont pris Alban Coutoux et François Floret, respectivement programmateurs du festival la Route du Rock. Encore peu découverts en France, c’est un nouveau pari que la direction prend sur une formation qui a joué une seule date à La Flèche d’Or, à Paris, depuis la sortie de son album « A Flourish And A Spoil ». Le dimanche 16 août, le quatuor américain jouera aux côtés de Viet Cong, rock canadien incendiaire et The Juan MacLean, groupe à la voix féminine et sacrément dansante. Trois bandes qui auront un seul et même objectif : convaincre un public attentif.

« A Flourish And A Spoil », est, comme présenté ci-dessus, une merveille. Et, s’il est possible d’exagérer, il conviendrait de nommer ce qu’il doit être. Ce deuxième album est tout simplement une tuerie. C’est qu’il faut imaginer un peu la scène. C’est avec encore quelques boutons et les cheveux gras que les quatre garçons mettent au monde ce groupe, qui, on le voit au fil des compositions, mûrit en même temps que ses membres. Cette deuxième sortie, elle plante le décor. A la fois office d’adieu à l’enfance et à l’adolescence, elle plonge les quatre jeunes hommes dans une réalité implacable. « Ce disque est fait de chansons qui évoquent le fait de grandir, de perdre la naïveté et l’innocence », racontaient-ils. Pas moins fiers de collaborer avec John Congleton, le producteur de The Walkmen, groupe d’indie rock qu’ils admirent particulièrement, les quatre minots de The Districts n’ont pas eu le choix de grimper les marches et de franchir des niveaux pour accéder rapidement à un professionnalisme hors pair.

« Lorsqu’on joue tous ensemble, il se produit quelque chose de plus fort, de plus grand que nous. C’est ce qui anime les Districts, ce pour quoi on fait ce groupe : aller vers cette énergie, cette spontanéité du live. Une des choses que l’on préfère dans la musique, ce sont les erreurs, les imprévus »

Désormais, il ne reste plus à Fat Possum, leur maison de disques – avec Naïve records, qu’à se jeter des fleurs. Mastodontes dans l’industrie musicale, l’un produit Youth Lagoon, groupe symphonique auteur du magnifique hymne à l’amour « Montana », l’autre, Elephanz, électro pop française, petit frère de Phoenix.

Ils ont l’air intenables, remplis d’énergie, celle qui manque cruellement sur une scène rock en déperdition. Sur scène, ils déménagent les foules, tous pris d’une fougue qu’il serait impossible de leur soupçonner au premier abord.

La-Route-du-Rock-collection-ete-2015-600x219Pour le reste de la programmation de cette 25e édition qui se déroulera du 13 au 16 août dans le mythique espace du Fort Saint-Père à Saint-Malo, il faudra s’armer de patience pour voir Björk remplacée par Foals, et qui viendront présenter « What Went Down », leur prochain album à paraitre le 28 août. Ils offriront ainsi au public de la Route du Rock leur unique date de l’été français. Du côté des présumés attendus également, le duo Ratatat le vendredi, et puis les allemands de The Notwist, nos amours qui viendront interpréter l’intégralité de leur album « Neon Golden » treize ans après leur dernière venue. Ils joueront jeudi, lors de la soirée d’ouverture avec Sun Kil Moon, patronyme d’une éminente personnalité nord-coréenne. Sur la route du blues folk depuis 48 ans, Mark Kozelek, la tête pensante du projet, toujours sur le chemin de la reconnaissance et ouvertement influencé de Ben Gibbard de Death Cab For Cutie et Owen Ashworth d’Advance Base, se trouve, malgré tout, encore loin de la gloire, selon une dernière publication de Télérama.

The Districts, en concert à la Route du Rock, dimanche 16 août à 18 h 45 sur la scène des remparts. Autres concerts & billetterie.

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