Je vous avais déjà parlé des Superets il y a peu dans une chronique de leur deuxième EP 160 Caractères pour te dire Adieu, et depuis quelques temps se déroule une sorte d’interview par correspondance, où Léo, Hugo et Romain ont accepté de répondre à mes questions. En voici le fin mot.

Efflorescence Culturelle : Ça fait longtemps que vous faites de la musique ensemble ? Vous vous connaissiez tous avant la création du groupe ?
Superets : Dans le groupe ça fait environ 5 ans que tout le monde se connait, après chacun avait des connexions avant, on a tous partagé des trucs les uns avec les autres avant de se réunir autour de Superets. On a tenté pendant longtemps de monter un truc, mais on avait ni le niveau ni les idées en place. On a trouvé notre équilibre et notre formule il y a deux ans, c’est à ce moment là qu’on a commencé à jouer. C’est le grand mythe autour d’un groupe, tout le monde est persuadé qu’avec une poignée de chansons faites en un mois on peut conquérir le monde, mais la vérité c’est que ça prend du temps.
Il y a une signification particulière dans « Superets » ? Ou c’est juste une sorte de « délire » entre vous ?
Ça n’est même pas un délire, ça fait écho aux Supérettes c’est une évidence… Mais ça sonne ni anglais ni français, ça pose pas de barrières, c’est un nom qui nous laisse libre. En plus c’est un peu féminin, ça rappelle ces groupes un peu sixties. Pour nous c’est clairement un prénom, y’a pas de raison, encore moins de signification. Les sonorités nous plaisent, ça nous ressemble, alors va pour Superets.
Vous dites avoir trouvé votre formule il y a deux ans, le « yéyétronique » est alors venu spontanément ou c’est un aspect sur lequel vous avez vraiment travaillé ?
Le nom est un peu venu de lui même, on a trouvé ça pour éviter d’être étiqueté n’importe comment par les gens ou même des journalistes un peu flemmards. Aujourd’hui, dès qu’un nouveau groupe sort, on le met tout de suite dans une case, et on lui tape dessus dès qu’il essaye d’en sortir. Là, on est tranquilles, on a mis notre propre étiquette, on peut faire ce qu’on veut ! Cela dit, même si c’est un espèce de néologisme qu’on a créé, on y retrouve certaines de nos influences principales, le yéyé et la musique électronique, sans que cela soit réducteur. Donc au final, ce n’est pas spécialement travaillé, c’est plus une assurance pour pouvoir faire de la musique comme on veut.
Vous avez des groupes qui vous inspirent hors années 60-80 ?
Pour être honnête, on écoute un peu de tout ce qui a pu se faire depuis les années 50, jusqu’à aujourd’hui. Pêle-mêle, on pourrait citer Pierre Henry, un pape de la musique expérimentale électronique, le Brian Jonestown Massacre bien sûr, Tame Impala ou Jagwar Ma aujourd’hui… On mange un peu à tous les râteliers, et parfois on peut trouver dans notre musique une percu’ ou un arrangement rappelant quelque chose qui n’a pas forcément à voir avec les années 60 ou 80. Sans parler d’inspiration, il y a de la place pour tout dans notre musique, on est aussi rétros que peuvent l’être Tame Impala ou Django Django. On ne se voit pas comme un groupe de revival, on mélange toutes nos influences pour faire une musique de 2014 !
Parlons de vos textes. C’est du vécu ou ça relève entièrement de la critique ?
Les deux à vrai dire. Dans le cas de 160 Caractères pour te dire Adieu c’est quelque chose qui est arrivé à un proche du groupe (il a même été second guitariste à nos débuts), sa copine a vraiment rompu par SMS. En revanche on ne critique pas directement une personne, mais tout le monde, y compris nous. C’est pour ça qu’on utilise majoritairement la première personne dans ce genre de textes. Parce qu’on critique pas foncièrement la personne, ses choix, son caractères mais on critique plutôt l’air du temps, l’ambiance générale, pourquoi devient-on comme ça…
160 Caractères pour te dire Adieu, c’est un texte qui est la résultante la plus concrète de notre fascination pour le parolier Jacques Lanzmann : Dans « Et moi et moi et moi » Dutronc chante « je », pas « tu ». Il ne s’agit pas de donner des leçons, mais de faire un constat, un constat qui s’applique à tous.
Vous disiez que vous aviez pas mal de boulot en ce moment et le groupe commence à prendre de l’ampleur, vous envisagez comment la suite ? Appréhension ou confiance ?
Beaucoup d’appréhension je pense. On a confiance en nos chansons, elles sont le fruit de notre travail, de notre imagination. Mais c’est évoluer dans ce milieu qui génère l’appréhension : On est dans une période où on doit quasiment être tous à plein temps pour écrire, arranger nos chansons, gérer la mécanique de groupe… Mais pendant ce temps nos factures se payent pas toutes seules. On espère faire la bonne route au bon moment, qu’on met pas toute cette énergie et toute cette passion pour être forcés d’arrêter un jour. Mais c’est ça aussi qui fait moteur : Aujourd’hui pour faire de la musique à plein temps il faut avoir la gagne, l’envie d’aller au bout.
Vous avez fait quelques concerts dernièrement ; ce serait quoi votre destination favorite pour un live ?
Oui, on a notamment fait un concert homérique aux Transmusicales en Décembre, un rêve depuis pas mal d’années ! On n’a pas spécialement de destination privilégiée, on espère surtout écumer les routes de France, et pourquoi pas d’Europe, dans les prochains mois. On aimerait bien notamment jouer en Belgique, tout le monde nous dit que c’est vraiment l’éclate. Sinon, on caresse tous le rêve mythique de la tournée aux Etats-Unis, même si c’est compliqué à mettre en œuvre pour l’instant. On a un peu ce fantasme du road trip, tous entassés dans une voiture brinquebalante avec nos instruments, tendus vers le prochain concert !
Même si votre deuxième EP vient tout juste de sortir, vous avez déjà quelques futurs projets ?
Une tournée qui devrait nous porter aux six coins de l’hexagone, voire au milieu, est en train de se monter. Présentement on se concentre sur la promo de l’EP et du clip qui vient de sortir. On va d’ailleurs bientôt tourner une seconde vidéo.
On attend tout ça avec impatience ! Un message à faire passer à ceux qui ne vous connaissent pas ?
Superets, se consomme on the rocks pour chauffer à blanc en évitant l’incendie !
Mes remerciements aux membres des Superets pour leurs réponses ; toutes les informations complémentaires sont disponibles dans la chronique qui leur est consacrée.