Cinq ans après « The Age of Adz », mars a vu le retour au sommet de Sufjan Stevens avec un septième album, le très attendu « Carrie & Lowell ». Le songwriter s’y dévoile comme jamais, nous laissant muets devant sa folk poétique et lumineuse. Chronique d’un bouleversant récit autobiographique du musicien de Détroit.

Le ton est donné dès le premier titre « Death with dignity », les 11 titres de l’album seront les exécutoires des réflexions de cet américain de 39 ans sur la mort, la mémoire ou la foi. Le songwriter sévit à nouveau avec des textes touchants et autobiographiques comme sur « Should Have Known Better ». Il y raconte notamment son enfance aux côtés de sa mère, Carrie, et de son ex-beau-père, Lowell. Les chansons évoquent une à une les douleurs, la dépression mais aussi, finalement, la renaissance. Ses murmures portent alors toute la sensibilité et la sincérité d’un disque aussi simple que touchant où Sufjan ne fait jamais semblant. Dans le doux « Fourth of July », l’artiste évoque la mort de sa mère dans une sorte de berceuse post-mortem bouleversante.
Comme une invitation à la méditation, Sufjan Stevens nous porte par sa folk minimaliste et lumineuse. Tout comme les paroles honnêtes et directes, les arrangements frappent par leur forme classique et pure. Les compositions mélangent harmonieusement les éléments acoustiques avec d’autres effets électroniques, pour un résultat finalement ambitieux. La production est presque imperceptible. Les guitares quant à elles rappellent un certain Eliott Smith. « Blue bucket of gold » clôt ce voyage introspectif et mélancolique de la plus belle façon qui soit, avec une échappée mystique portée par une nappe de synthés aériens.
Sufjan Stevens, dans sa forme la plus intime, est allé droit au but tout en fragilité et en délicatesse. Avec « Carrie & Lowell », le surdoué du Michigan signe sûrement le meilleur album de sa carrière. Aucun doute que ce disque marquera les esprits de nombreux rêveurs cherchant par tout moyen de s’évader. Une fois que la lecture sera lancée, soyez sûrs que vous ne bougerez plus jusqu’à ce que les dernières notes résonnent.