St Lô : « Nous recherchons un label »

Nous avons découvert les seuls bretons à détester le biniou. Samedi 8 novembre à l’occasion de leur concert à la MJC Picaud à Cannes, le groupe St Lô nous a accordé une interview juste avant leur monstrueux chaud rempli d’ardeur et de déhanchements. Atmosphère détendue et chaleureuse au rendez-vous.
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Photo: Efflorescence Culturelle

La redac’ : Vous avez fait votre première scène aux Trans Musicales de Rennes, c’était en décembre 2012. Comment Jean-Louis Brossard vous a-t-il découvert ?

C’était via la directrice d’une SMAC [Scènes de Musiques Actuelles, NDLR] de Lorient, Le Manège. Elle nous avait repérés lors de la sortie de notre EP 4 titres en 2010. On a travaillé une semaine avec elle au Manège et à la fin, elle a fait venir Jean-Louis Brossard. Il a écouté quinze ou vingt minutes et nous a dit « banco ! Vous jouez aux Trans en décembre ! ».

Les gens disent que vous faîtes du blues/rock/futuriste, vous en pensez quoi ?

C’est jamais évident de mettre une étiquette sur ce que l’on fait. C’est de l’électro, c’est évident. On aime bien aussi le côté râpeux du blues… mais on pourrait aussi dire soul, Trip-hop, ou encore pas mal de choses. A part de la polka, bien sûr ! (rires)

Vous arriverez à décrire une évolution dans votre musique ?

Il y a six mois, on a sorti un disque que l’on appelé Room 415. Il est composé des 8 morceaux que l’on avait joué aux Trans’ il y a deux ans, évidemment ils ont un peu évolué. Depuis, on a composé de nouveaux titres plus électros, plus « énervés », plus dansant, mais au fond, nous avons maintenu une certaine ligne esthétique.

Vous faîtes de la scène, du studio aussi. Vous préférez quoi ?

C’est deux choses complètement différentes. En studio nous sommes 4, mais sur scène nous ne sommes plus que 3, donc déjà il y a une différence. Initialement nous étions plus un groupe tourné studio, mais depuis les choses ont un peu changé. Désormais, je pense qu’on préfère le live. C’est sur scène que l’on rencontre le public, et qu’il nous découvre. On a un immense plaisir à être sur scène.

Plutôt festochs ou petites salles ?

Là encore c’est différent ! Jouer devant 4 000 personnes ou 50, ce ne sont pas les mêmes sensations, mais ça n’empêche pas de faire de supers concerts dans de minuscules salles. Niveau rapport humain, là encore c’est différent, aux Solidays nous n’avons pu rencontrer personne, nous étions un peu déçus.

Photo: Efflorescence Culturelle
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Vous avez lancé un concours de remix, suite à ça vous avez sorti un EP sur internet, vous pouvez nous expliquer ?

Sur notre EP de mars, il y a un morceau qui s’appelle Flight & Fantasy. On a décidé d’ouvrir un concours aux musicos. On leur a donné la voix de la chanteuse et des petites morceaux d’instrus, puis ils étaient libres de réexplorer le titre. On a eu 70 remix, et il y a eu 5 gagnants qu’on a choisi nous-même. Il y a même eu un japonais parmi les gagnants, c’est cool notre musique s’exporte un peu !

Vous êtes en train de devenir internationaux ! Le contact avec le public étranger est comment ?

On a fait deux tournées en Chine [en décembre et printemps dernier, NDLR], et on va bientôt y retourner, mais je ne pense pas que l’on puisse dire que nous sommes internationaux. Le contact avec les publics étrangers est différent, certains sont moins expressifs, moins extravertis. Il faut dire que les conditions de notre tournée étaient pour le moins originales ! On faisait nos concerts dans des centres commerciaux (une marque de whisky avait organisé la tournée pour faire sa promotion) les gens faisaient leurs courses, et tombaient sur nous par hasard alors qu’ils ne seraient jamais allé voir notre concert sinon.

On prend la grosse tête quand on fait une tournée en Chine ?

Non ! On n’a pas de label, et on a fait notre album en autoproduction. Nous ne sommes pas supers visibles donc on ne remplit pas les salles pour notre tournée d’automne. On rame un peu bien qu’on ait eu beaucoup de chance par le passé, désormais on sent que l’on ne peut plus surfer sur les retombées des Trans’.

Photo: Efflorescence Culturelle
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Vous tournez pas mal dans toute la France, c’est quoi le plus dur quand on est loin de chez soi ?

Le plus dur c’est la route ! C’est vrai que c’est chouette d’arriver et d’être accueilli, mais faire 1 000 km en camion dans la journée c’est fatiguant. Évidemment il faut supporter les autres, mais de ce côté-là, on n’a pas de problèmes. Le kiff ultime c’est d’éviter les sandwiches triangles et d’avoir un vrai repas chaud, c’est le top.

Un mot pour la fin ?

On aimerait lancer un petit appel : si un label vous lit, ça peut nous intéresser !

Photo: Efflorescence Culturelle
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Flight & Fantasy Remix, 13/10 chez La Mue Records

Cyrille Ardaud

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