Ce mois-ci dans la sélection de Yann, du dub mexicain, du jazz guatémaltèque et tout un lot de compilation, remastering et reprises magnifiques. Le tout réalisé en une heure pour refaire le tour du monde de ce qu’il s’est passé musicalement dans le mois.
Plus d’infos sur la mixtape
Kokoroko – Abusey Junction On mélange dans ce premier titre jazz londonien et influences ouest-africaines. Le morceau de sept minutes sur la compilation We Out Here de Brownswood Recordings prend son temps entre solo de guitare et de cuivres. Les sept membres du groupe afrobeat ont été réunis par la trompettiste Sheila Maurice-Grey, aussi dans le groupe Nérija. Dub Dillah – La Batalla Final Du dub fraichement arrivé de la capitale mexicaine ! Le producteur Dub Dillah a sorti son album Rise Again début février sur Green Beats Net Label. Du dub plutôt classique avec des basses surpuissantes et un MC noyé dans une reverb qui emporte tout. Et le petit plus ? Le tout est en Creative Commons. Barbagallo – Elle est partie avec Robert Le français Julien Barbagallo arrive sur la compilation Voyage en soute de La Souterraine avec un morceau qui date un peu, mais que l’on est content de redécouvrir ici. Membre d’Aquaserge et de Tame Impala (ce qui fait déjà un sacré CV), il trouve aussi le temps de travailler sur des morceaux de son côté. D’ailleurs le côté psyché des Tame Impala transpire dans ce titre. Frank Ocean – Moon River Il y a des morceaux qui touchent plus que d’autres. Ceux de Frank Ocean sont spéciaux, parfois névrosés, parfois lumineux, souvent géniaux, mais presque toujours touchants. Ici c’est une reprise d’un classique tirée de la comédie musicale Breakfast with Tiffany’s. Le titre chanté par Audrey Hepburn garde sa simplicité, mais est complètement remanié. Frank Ocean est définitivement un génie. Síndrome Voodoo – Tetracromacia Le syndrome Voodoo : le nom annonce déjà la couleur ! L’ambiance est planante, mystique, voire même sombre. Le groupe guatémaltèque formé autour des multiples personnalités de Marco Samanie mélange jazz, musique ambiante et psychédélisme dans un premier EP éponyme. Síndrome Voodoo by Síndrome Voodoo The James Hunter Six – I Don’t Wanna Be Without You Avec le label Daptone, c’est toujours une session de Retour vers le Futur. On est bien en 2018, mais on pourrait aussi si bien se croire en plein milieu des années 60. Le natif de Colchester James Hunter accompagné de ses cinq complices retourne sur le label de Brooklyn pour parler mariage heureux avec sa voix entre soul et blues. LOBEL – L$D Dès les premières notes à la guitare, on peut le reconnaitre. Ce morceau vaporeux de rap du grand A$AP Rocky est complètement remanié par le Sud-Africain Lobel sur son nouvel EP. Dans ses mains, il devient un titre de UK Garage dansant. Avec sa basse et ses rythmiques, il fait penser au travail qu’a pu faire un Burial sur ces premiers albums. M44K – Forever Avec DJ Boring, il est l’un des rois de cette house lo-fi pleine de charme dans les défauts de ses sons. Le secret de la réussite de ses morceaux comme pour Mystvib, un sampling bien choisi de morceaux groovy, funky ou tout simplement sexy. Dans Forever, c’est Rodney Franklin que l’on retrouve et son morceau de 1985, Song For You. Cette ballade devient en quelques instants, une track parfaite pour les dancefloors. Salvador y ElPeche – Cirandinha (Nirso’s Corujinha Remix) Deux DJ de São Paulo s’unissent sur un morceau et en font quelque chose de génial et un troisième producteur de la même ville arrive pour le remixer. C’est un peu l’illustration d’une scène brésilienne en pleine ébullition actuellement (et il en ressort que du bon). Ils reprennent corps avec leur héritage, pour certains les musiques des années 80’s, pour d’autres les musiques folkloriques du continent. Edoardo Striani – Invisible Lake Le handpan tout comme le hangdrum fait parti de ces instruments magiques dont les sonorités sont presque mystiques, encore assez méconnu de plus en plus d’artistes l’intègrent à leurs productions. Concernant Edoardo Striani, la boite à rythmes et les instrumentations sont minimalistes et sont juste là pour magnifier le travail au handpan. Invisible Lake by Edoardo Striani Mahdyar – Money Money Mahdyar est une des figures de la scène musicale hip-hop de Téréhan, réfugié à Paris depuis 2009. Il joue sur ce premier album Seized entre influences perses, structure hip-hop et une déstructuration du tout dans un chaos magnifique. Comme il l’explique, « Money Money » serait une bande-son d’un monde apocalyptique où l’argent contrôle tout et tout le monde. Anoraak – Oblivion Après avoir sorti il y a quelques mois Black Gold Sun à peine, le producteur nantais revient avec un nouveau single funky et disco à souhait. Oblivion sort sur le label du mastodonte des événements EDM Insomniac Records. Anoraak fait parti des rares artistes (avec Dombresky sur la compilation Insomniac Records Presents: EDC Mexico 2018 a sortir du lot en ne produisant pas une EDM siliconée et caricaturale. Flavien Berger & Etienne Jaumet – Arco Iris Ce premier extrait de la troisième compilation de Voyage de Pan European Recording donne directement le ton à coups de synthés qui amène dans un autre univers (sacré voyage !). Puis il nous amène un endroit où Flavien Berger parle (chante ?) en espagnol avec dans le fond des saxophones. Accompagné d’un des trois membres de Zombie Zombie, il s’amuse à nous parler d’arc-en-ciel et de couleurs. Taku Hayashi – Commelina Communis Quand on pense chanson sensible avec une guitare acoustique, on pense peut-être à Eddy Vedder mais on pense très rarement entendre du japonais. Et pourtant Taku Hayashi, vous montre qu’il n’y a pas que de la J-Pop, du metal à l’esthétique spéciale au Japon, mais aussi des musiciens cherchant la simplicité et la poésie dans des paroles bucoliques. Trico Boy – Sory Le label malien Mieruba rend hommage dans la série de disques The Lost Maestros à ces maîtres de la musique malienne pour leur offrir une nouvelle lumière sur leur travail. Sept artistes y ont le droit, de générations différentes, ses personnages atypiques sont mis en valeur pour montrer la diversité des sonorités maliennes. On s’est intéressé à Trico Boy dont les chansons mandingues ressortent remasterisées sous le nom de Rue 14. |