Il y a quelques jours, nous avons rencontré Killroy, groupe Vannetais composé de deux frères: Pierre-Antoine (guitare/chant) et Charles-Alexandre (basse/chant) et puis Jérémy à la batterie. Le boys band s’est par ailleurs vu devenir le nouveau « lauréat de la région Bretagne/Pays de Loire » pour le concours Jeunes Talents de la Caisse d’Epargne. Ils vont en conséquent pas mal tourner ces prochains mois à notre plus grand bonheur.
Quatre fauteuils, posés comme de géants coquetiers noirs, à l’étage de l’Echonova. Un spot dirigé droit dans la face, comme lors d’un interrogatoire de la CIA, rythmé par la clapotement régulier d’une cigarette électronique. Nos sombres voix se découpent dans la semi-obscurité :
Si vous pouviez décrire votre musique en un mot ?
P-A : Contrastée.
Quelles en sont les différentes influences ?
Les deux : Grossièrement, Killroy est entre Queens Of The Stone Age et Bon Iver, mais au niveau de nos références, c’est plus la scène américaine des années 1990.
Quel est le premier CD que vous avez acheté ?
A notre époque, c’était encore les cassettes ! [ndlr : bon, à la notre aussi hein, on est pas si jeunes]
C-A : Nevermind de Nirvana.
P-A : Le premier qui m’a vraiment marqué, c’était Morning Glory d’Oasis.
Vous participez au Concours Jeunes Talents Caisse d’Epargne, avec à la clé une tournée dans dix salles françaises. Seules les banques proposent ce genre d’événements ?
P-A : A cause de la loi Evin, c’est interdit de faire de la pub pour l’alcool en France, mais dans tous les autres pays ce sont les vendeurs d’alcool qui proposent ce genre d’événement, comme Jack Daniel’s.
Qu’est-ce que vous a apporté la participation au concours pour le Label Mozaïc ?
C-A : Jouer à l’Étage, à Rennes, ça nous a mis en lumière d’un coup, et puis c’était plutôt intéressant parce que le Label Mozaïc dispose d’une grosse logistique, et le concert a été retransmis dans toute la Bretagne. Même s’il s’agissait d’une chaîne régionale, ça a quand même permis a des gens de nous découvrir, qui plus est à travers leur télé. Pour certains, c’est un gage de qualité et de légitimité.
Sur quel matériel jouez-vous ?
C-A : On joue tous sur des instruments assez vieux, entre 1957 et 1969, mais pas du tout pour se comporter comme des « hipsters ». Avec ça, on gagne un son « stoner », un son assez sourd, qu’on n’aurait pas eu avec d’autres instruments. On a trouvé du matériel spécifique qui faisait exactement ce qu’on voulait.
Si vous pouviez participer à une émission à la télévision ?
Les deux : En France ce serait Ce soir ou jamais, mais qui vient d’être arrêté, et puis il y a le rêve de gosse, le Letterman Late Show. Tu joues là-bas, t’es un dieu ! C’est un rêve de gamin, ce serait comme de jouer à Bercy.
Du coup vous voulez vous roder un peu pour ensuite sortir de l’eau et monter ?
P-A : On ne veut pas griller les étapes, on sait où on se situe artistiquement, on connaît le potentiel du groupe. L’idée avec Killroy, c’est de faire de la musique qui nous ressemble. Notre démarche est vraiment de se recentrer sur l’artistique. Et le but ultime, c’est de vivre de la musique.
Si un label vous proposait un contrat ?
C-A : Dans ce cas, ça dépend de la stratégie proposée, du label, et de ce qu’il veut faire pour toi. C’est tout un ensemble, mais la meilleure solution, ce serait de signer avec un label indépendant qui dépend d’un réseau de distribution d’un major et dont le tourneur fait ce que tu souhaites. Le risque, si tu signes avec de mauvaises personnes, c’est d’être définitivement bloqué.
Pourquoi chanter en anglais ?
P-A : C’était la langue avec laquelle ça paraissait le plus naturel, par rapport au son qu’on voulait faire, ce côté rock américain des années 90.
Killroy est définitivement un groupe à suivre et qui mérite un jour de remplir les grandes salles. Des gars simples, accessibles qui attendent le bon moment pour briller et éclairer la nouvelle scène musicale française. Pour nous il s’agit véritablement d’une belle découverte ainsi que d’une agréable rencontre.
Propos recueillis par Charlotte et Lorelei.
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Une réflexion sur « Rencontre avec Killroy, lauréats bretons »