Golgata

Premiers Plans : Nos 4 courts-métrages préférés du festival

Au festival Premiers Plans nous n’avons eu le temps que pour des courts métrages, mais c’est sans regret tant la sélection de cette année est drôle, touchante et pleine de talents français.

Golgata
Golgata
Nuua Kosminen et Alva Pulkkinen, deux des actrices principales du film.

Golgata prend place dans un moment familial fort où le père, auteur pour le théâtre, se retrouve contraint de contenir ses émotions pour le May Day. Le père, en gâchant cette fête et par la même occasion la foi que le personnage principal avait envers Dieu, peut être vu comme un beau salaud, ou le plus sincère et entier des personnages selon les points de vue. Nous choisissons la deuxième option. Le film nous plonge dans une relation père-fille très forte marquée par sa sincérité et son caractère brutal. Ce film finlandais de Ulla Heikkilä nous a touché par le charisme de la jeune Nuua Kosminen et la superbe construction des personnages et des dialogues. Souvent les films de fin d’études manquent de dynamique et les personnages de profondeur. Ici c’est tout l’inverse, le personnage du père de famille laisse une emprunte indélébile sur notre cœur. Ce film, qui respecte une unité de temps d’action et de lieu reposante, semble venir tout droit d’un souvenir tant les personnages sont palpables. Le format court du film convient parfaitement à l’histoire, la lumière et les cadrages sont superbes, et les acteurs très présents. Il nous tarde de le revoir !

Garden Party
Garden Party
Garden Party, un film de Florian Babikian, Vincent Bayoux, Victor Caire, Théophile Dufresne, Gabriel Grapperon et Lucas Navarro.

T’as déjà vu des crapauds qui baisent et bouffent du caviar et des bonbons ? Nous oui, dans Garden Party. Il nous a pas mal époustouflé par la qualité des images et de l’animation. Passé l’effet de surprise face à la disparition de la frontière entre réel et imaginaire, on a eu besoin d’un moment d’adaptation pour se mettre à pleurer de rire devant ces gags visuels qui s’enchaînent. Mais d’où viennent ces amphibiens ? Où est passé le foutu richou de propriétaire qui a fait don de sa villa à des crapauds pas beaux ? Eh ben, on le retrouve à la fin. Mort. Dans sa piscine. On soupçonne les réalisateurs d’avoir voulu s’inspirer de Donald Trump pour le physique peu glorieux du propriétaire. Le film nous fait presque penser aux séquences de Scrat, l’écureuil de L’âge de glace, et on peut facilement imaginer un long métrage se poursuivre sur une autre trame narrative l’histoire. Garden Party est un film produit par l’école MOPA, anciennement Supinfocom à Arles, réalisé par un collectif de six réalisateurs diplômés en 2016. Le montage donne un rythme parfait à ce film, qui on l’espère verra d’autres épisodes !

La table
La table
La table, un court-métrage épique et ultra-drôle.

Tout droit sorti d’un monde fantaisiste et de cette passion pour tétris, La table est un film saupoudré d’un humour absurde et d’une intrigue à rendre fou. En fait, c’est l’histoire d’un homme perfectionniste qui construit une table. En proie à des délires, la table se transforme au fil du film. Son constructeur pète un plomb et l’histoire devient what the fuck… Quant à lui, l’homme se métamorphose lui aussi jusqu’à devenir, lui aussi, une table. L’année dernière, le film Tombés du nid (Loïc Espuche) produit par l’école La Poudrière gagnait le prix du public à Premiers Plans, cette année le film La table d’Eugène Boitsov, film de fin d’études, gagne le « Prix format court plans animés ». Ce n’est pas une surprise tant ce film plein d’humour impressionne par la qualité de son animation et son animation.

Chasse royale
Eddhy Dupont, « prix d’interprétation masculine des courts-métrages français » de la 29ème édition du festival Premiers Plans.

Si on avait été vieux, ce film nous aurait donné envie d’écouter Soprano jusqu’à la fin de nos jours. Non, on rigole. Chasse Royale, c’est le film qui a réussi à faire écouter du Maître Gims aux nombreux lycéens et aux retraités présents au festival Premiers Plans. Le film montre une fratrie de frères et sœurs. Tous sont au collège. A hauteur d’adolescent, le court-métrage raconte comment Angélique, 13 ans, va grâce à un casting sauvage, caresser du doigt l’idée d’une autre vie et peut-être inspirer à son petit frère de nouvelles ambitions. Réalisé par un duo de réalisatrices, Lise Akoka et Romane Guéret, Chasse Royale est un film sur la condition sociale des plus précaires, mais en évoquant l’ombre, il ramène aussi la lumière sur les rêves, l’espoir et la famille de ces jeunes collégiens. Le film ne romantise pas la précarité. Le regard est juste. Chasse Royale marque aussi par l’audace des musiques choisies et sa représentation très humble de ses personnages. Chasse Royale a gagné le grand prix des jurys court métrage français. Le frère d’Angélique est joué par Eddhy Dupont qui a gagné le prix d’interprétation masculine des courts métrages français au festival, et ce n’est pas une surprise tant sa présence à l’écran et forte. La spontanéité de son jeu rend le personnage extrêmement attachant.

Caroline Guillaume

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