C’est en ce beau weekend de We Love Green que nous nous sommes dirigés vers le bois de Vincennes pour nous entretenir avec Parcels juste avant leur passage sur scène.
J’étais encore en train de réviser mes questions pour l’interview, quand tout à coup, le groupe au complet apparaît, encore en train de s’habiller car sortant de la douche. C’est juste après que Jules Crommelin et Patrick Hetherington aient enfilé leurs chaussettes couleurs pastel que j’ai démarré mon enregistreur pour commencer crûment :
Bonjour, qu’est-ce que ça fait de devenir connu ?
Jules : (rires) Nous ne sommes pas vraiment connus. Je dois bien avouer que c’est allé très vite pour nous, particulièrement durant ces derniers mois qui ont été très chargés. On a souvent été sur la route, en tournée, mais on ne pense pas vraiment à ça. Mais c’est vrai que rétrospectivement, si on regarde d’où on est partis, on a toujours cette réaction de « wow ».
J’ai inspecté vos statistiques Spotify, et il apparaît que Paris est la ville dans le monde dans laquelle vous avez le plus de fans. Londres est à la seconde place. Comment expliquer vous cela ? Je rappelle que vous êtes d’Australie et vous avez bougé à Berlin… Qu’est-ce qui s’est passé ?
Patrick : Le fait qu’on ait signé sur un label français, Kitsuné, a beaucoup influencé cela. Et il semblerait que nos inspirations sont nourries par les mêmes influences de musique continentale qu’écoutent les Français.
Pouvez-vous me raconter comment vous avez été amenés à signer chez Kitsuné ? Vous connaissiez ce label avant ?
Jules : Oui bien sûr, en fait ma sœur a commencé à m’en parler très tôt, c’était à l’époque on venait d’emménager à Berlin.
Patrick : Ah oui vraiment ?
Jules : Elle me disait « tu devrais vraiment aller écouter ce qu’ils font ». Elle me prenait vraiment pour quelqu’un qui ne connaissait rien (rires). Ensuite les mois passèrent et j’imagine qu’ils sont tombés sur notre musique. À vrai dire on ne sait pas vraiment comment tout cela s’est passé.
Patrick : Il y avait cet incroyable mec russe, beaucoup de cocktails…
Jules : On ne sait toujours pas qui c’est, et …
Patrick : Et il n’est probablement pas russe ! (rires)
Concernant votre musique, ce n’est pas souvent difficile travailler ensemble pour une team de cinq personnes ?
Jules : Bizarrement non, nous sommes vraiment connectés en terme d’influences musicales, nous avons aussi l’habitude de trouver des idées ensemble. C’est vraiment une situation de rêve.
Patrick : On a passé tellement de temps ensemble durant ces 6 dernières années, à jouer de la musique, parler musique…
Avez-vous étudié la théorie de la musique ?
Jules : J’ai essayé à l’école. Je ne suis pas allé à l’université ou où que ce soit. Je suis devenu rapidement un fan de musique, mais j’ai mes propres méthodes car je n’ai jamais vraiment compris la théorie de la musique et puis je ne suis juste pas bon à ça.
Patrick : Quand j’étais petit, j’ai pris des leçons de piano. Du coup je connais les bases, mais je n’ai jamais vraiment été très intéressé par le solfège.
Jules : Nous jouons tous différents types d’instruments depuis longtemps, on préfère cette approche d’apprendre nous-mêmes sur le tas. La théorie n’est pas pour nous, je crois.
Juste pour vous deux ou pour tous les membres du groupe ?
Patrick : Aucun de nous considère la théorie comme quelque chose d’essentiel, on ne va pas passer des heures à étudier pour composer. On opte pour une méthode plus instinctive.
Vous avez dit dans une interview que le groove était une des choses les plus importantes lorsque vous composez votre musique. Pouvez-vous me donner votre définition du groove ?
Jules : Alors… le groove, pour moi, c’est un état confortable de la musique où tous les instruments collaborent ensemble de manière harmonieuse. Une composition gracieuse des rythmes, des harmonies…
Patrick : Le groove a une part très importante dans notre musique mais ces temps-ci dans notre manière de composer nous nous focalisons particulièrement sur les mélodies. Le tout est de travailler ces deux aspects pour faire une bonne musique.
Laquelle de vos musiques prenez-vous le plus de plaisir à jouer en live ?
Jules : Je pense que ça dépend vraiment de la situation. Par exemple nous avons notre track Older qui a plutôt une sunny vibe et qui, je pense, va être vraiment fun à jouer aujourd’hui avec ce soleil.
Patrick : On aime bien la jouer en festival. C’est vraiment différent de lorsque nous jouons dans des clubs sombres la nuit.
Jules : Ce qui entre aussi en jeu c’est l’excitation de jouer nos nouvelles musiques. Cependant nous avons des titres qui ont maintenant 4 ans et qui sont toujours aussi plaisants à jouer.
Vous avez sorti récemment un EP remix de vos titres. Qu’est-ce que ça fait de se faire remixer ? Quelle sensation ressentez-vous lorsque vous écoutez pour la première fois une version alternative d’une de vos mélodies ?
Jules : Pour être honnête c’est souvent frustrant (rires)
Intéressant
Jules : Oui, je dirais que… souvent les remixes ont une forme très standardisée. Concernant notre EP remix, nous avons pris beaucoup de temps à sélectionner ceux qu’on allait garder. C’était vraiment dur de choisir mais on a réussi.
Patrick : On a vraiment aimé celui de Myenemy par Inagwa. C’est un ami à nous qui est un génie absolu quand il s’agit de musique. Son remix est juste complètement différent, il a porté notre track originale dans une direction complètement différente, ce que j’ai vraiment adoré.
Jules : Je pense que celui nous plait le plus, c’est lorsque l’artistes change radicalement notre titre.
Avez-vous déjà trouvé un remix mieux que l’originale ?
Patrick : Ah ce n’est pas une question facile…
Jules : C’est difficile à dire, c’est un contexte différent…
Patrick : Mais celui de Roisto est pas mal quand même. (rires)
Jules : Tout à fait ! Le remix de notre titre Herefore par Roisto est définitivement meilleur que l’originale ! À 100% ! (rires)
Par qui aimeriez-vous vous faire remixer ?
Jules : Par Todd Terje, ça serait épique !
Je suis tombé sur un podcast iTunes que vous avez enregistré. Quel est le but de cette entreprise ?
Jules : Ah oui c’était l’idée de Louie ! On a juste pensé que ce serait une façon marrante de tenir au courant nos fans de ce qu’on fait. On a choisi ce média car on écoute beaucoup de podcast dans le van lorsqu’on part en tournée. Un jour on s’est dit qu’on voulais en faire un et Louie à immédiatement allumé le micro. Ce n’est pas le meilleur présentateur mais il s’améliore. Le truc qui est cool, c’est que si tu commences au début du podcast tu peux clairement voir sa progression (rires).
Patrick : Je crois que ce podcast est la fenêtre sur nous la plus personnelle que nous avons offerte jusqu’à présent.
Pourriez-vous avoir votre propre émission de radio ?
Jules : Notre émission de radio ? Wow ça serait épique !
(Patrick commence à parodier des annonces d’émission de radio)
Patrick : J’aimerais tellement ! Peut-être un jour ?
Dernière question : quels artistes allez vous voir ce soir ?
Jules : L’impératrice sans aucun doute, et puis Shame aussi !
Patrick : Oh je vais voir Justice, ça va être énorme.
Merci d’avoir répondu à mes questions ! À tout à l’heure !
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Leur dernier titre co-produit par Daft Punk
Une réflexion sur « Parcels : l’interview après la douche »