C’est ce soir que s’est terminée la 9ème édition du festival des IndsiciplinéEs, avec une clôture qui s’est faite sur le concert de Cascadeur et Girls In Hawaii. Bien évidemment on y était, et l’ensemble est plutôt mitigé.
Vendredi 31 Octobre
Le festival s’est ouvert au Manège avec le son garage prenant de Baston qui rappelait alors curieusement un concert de Thee Oh Sees en quelques quatre, cinq titres. La soirée s’est poursuivie avec un Vundabar déchaîné, déguisé, et surtout défoncé. Les trois Bostoniens ont bien fait rire tout le monde entre chaque morceau de leur rock garage bien particulier, marquant la première place au podium de la soirée juste devant les Rennais de Baston. Le dernier du classement ? Les Crocodiles qui sont arrivés bien habillés et ont à peine pris le temps d’enlever leurs vêtements. Lunettes de soleil encore au visage du chanteur à la fin de la soirée, gestuelle jouée et sans aucun naturel de la part du guitariste ; pas de contact établi avec le public même si le bassiste et le batteur ont quand même eu le mérite de rester modestes.
Vundabar au ManègeJeudi 6 Novembre
Le jeudi, le Manège a invité les Clipping et Open Mike Eagle. J’ai eu une certaine préférence pour Clipping qui ont électrisé les peu nombreux mais intéressés spectateurs grâce à un hip-hop expérimental de toute beauté.
Clipping au ManègeVendredi 9 Novembre
C’est alors qu’arrive la première grosse soirée du festival. Après avoir interviewé les brillants parisiens de Feu! Chatterton (que vous pourrez très bientôt lire ici même), je repars alors pour me délecter de leur prestation que je place sans hésitation au sommet de la soirée. Presque tout leur EP et plus encore a défilé sous nos yeux rivés vers le chanteur d’une élégance et d’un charisme à faire tomber ces dames. En phase avec leur musique et un magnétisme qui finit toujours par les faire se rapprocher, ils enchaînent après deux nouveaux titres Côte Concorde, La Mort Dans la Pinèdre, À l’aube, La Malinche pour finir sur le brillant Cadavre Exquis qui fera perdre quelque peu sa voix au chanteur en transe.
C’est au tour des Struts d’entrer en scène ; glam rock habillé de paillettes et de cheveux longs, un concert qui en a fait bouger plus d’un sans transcender les plus sceptiques. Malgré un public un peu réticent Luke Spiller et son look 70’s tient un jeu de scène très dynamique et exaltant qui n’a certainement pas déçu les amateurs.
The Struts à Cosmao DumanoirIl est maintenant autour de minuit et le duo d’Acid Arab commence son set qui met très longtemps à décoller du sol les pieds du public. Quelques 10 minutes plus tard se lance vraiment la acid house orientale qu’on attendait, et on a très vite l’impression de voir derrière les platines un employé de bureau (Guido Minisky) et un stagiaire (Hervé Carvalho), qui tripotaient à peine leur outil de travail. Prestation peu riche donc, et même si la gestuelle de Mr. Minisky m’a fait doucement rire quelques instants, la musique qu’ils ont proposée demeure très intéressante. Parfois mal tournés par des basses trop grasses ou des aigus qui saturent en désaccord avec ces instruments d’orient si prenants, les titres du set s’enchaînent un peu mal et laissent un arrière-goût après un concert amateur, expérimental, dansant et finalement plaisant.
Acid Arab à Cosmao Dumanoir
La transition se fait rude avec le professionnel Étienne de Crécy et ses accompagnateurs Alex Gopher et Julien Delfaud. Après ce qui était certainement plus de 40 minutes d’installation des mots « SUPER DISCOUNT » géants et illuminés qui constituent la mise en scène du trio caché entre ceux deux éléments épileptiques, le concert commence enfin. Super Discount 3, le dernier album de Monsieur de Crécy est joué en entier au bonheur de la salle qui criait sa satisfaction pendant Hashtag My Ass le tube du dernier disque. On se prend vite au jeu de l’électro 90’s qui fit se trémousser le public restant dans un concert à l’esthétique et au son extrêmement propre.
Super Discount 3 (Live) à Cosmao Dumanoir
Un podium de la soirée où Feu !Chatterton arrive premier suivi d’Étienne de Crécy, Acid Arab et enfin The Struts.
Samedi 8 Novembre
La soirée la plus populaire commence avec F U Z E T A, brillant groupe Vannetais qui exécutait ce soir son tout premier concert. Et qui a littéralement mis le feu aux poudres en ouvrant la soirée sur une indie rock très aérienne, proche du public qui était ravi, les voix cristallines des trois chanteurs ont subjugué la salle.
Bantam Lyons commence sa prestation, c’est alors qu’un public peu présent fait redescendre l’attention vers le groupe qui a donné une prestation incomparable à ce qui précédait si ce n’est dans le style de musique. Indie rock revue, rien d’exceptionnel dans ce concert qui n’a pas été vraiment marquant.
À la suite de ma rencontre avec deux des musiciens de F U Z E T A, j’arrive au milieu du concert de BRNS qui a transcendé la salle. Son cold rock aux tendance indie, les cinq belges ont donné probablement un des meilleurs concerts du festival. En phase avec leur musique et le public, ils ont joué une sélection de leur EP Wounded ainsi qu’une bonne partie de leur premier album Patine, qui a fait frémir les corps des uns pendant My Head Is Into You et transporté ceux des autres durant Slow Heart. Un concert inoubliable.
Suivent les Klaxons qui, après avoir commencé en grande pompe et excité la foule, sont piètrement redescendus vers leurs morceaux populaires peu dansants. Un jeu de scène peu présent, une atmosphère vide, ce qui devait être l’un des groupes phares du festival en a certainement déçu plus d’un.
Il est déjà tard et c’est Fakear qui rentre en scène. On sait tout de suite pourquoi les gens sont venus lorsque que la salle se remplit et que l’air se fait rare. L’artiste attentionné monte crescendo et fait lever toutes les mains malgré une installation lumineuse qui ne fonctionnait pas. Tout y passe, Morning in Japan, Dark Lands et le récent Sauvage sont présents dans le set pour contenter la majorité du public. Malgré une esthétique gâchée donc, on se trouve face à un jeune prodige de l’electro présent dans ses mouvements, il a seulement fallu attendre le rappel du public pour que le jeune homme se mette à vraiment montrer de quoi il est capable sur ses deux MPC, donnant quelques petites improvisations tactiles pour terminer le show qui a visiblement marqué le jeune public tout particulièrement venu pour.
Dimanche 9 Novembre
C’est en début de soirée aux alentours de 19h que j’ai assisté au concert de Fragments à la Chapelle Saint-Christophe, toujours à Lorient. Nous étions une centaine de spectateurs devant ce groupe Rennais dans une toute petite pleine à craquer. Un concert parmi les meilleurs du festival. Ambiance aérienne, froide et en même temps si chaleureuse puisque les trois membres (que j’ai interviewé par la suite) Sylvain, Benjamin, et Tom, on été adorables avec le public. Une musique émerveillante dans un cadre atypique qui a répondu aux attentes en matière acoustique et de lumière. Un concert que le peu de personnes venues l’écouter ne sont pas prêtes d’oublier, la salle était complète !
Fragments à la Chapelle Saint-ChristopheAinsi le festival s’en est fini pour moi, encore une fois les IndisciplinéEs ont su contenter le plus grand nombre de par cette ambiance chaleureuse et accueillante qui lui est propre, on attend l’année prochaine où le festival marquera ses 10 ans ; date anniversaire qui promet d’ores et déjà une édition surprenante.
Un grand merci à Sylvie Roger pour toutes ces belles photos de concert. Pour en savoir plus sur son travail, c’est ici que ça se passe !