ØLIVER, c’est le nom de la bande de Clément, Christophe, Flo et Paul, qui se sont mis à la musique en 2011 et plus particulièrement il y a un an, en publiant deux titres fort intéressants : Pom Pom et What Sound for That Song, démos fraîches bien reçues des oreilles critiques.

Issus de la scène électro/rock et indie/pop parisienne avec le bassiste de L’Homme Puma, c’est le 12 juin que vous verrez sortir Fortune Cookies, leur premier EP aux six titres plus accrochant et vifs les uns que les autres dans une pop façonnée à leur manière, et à la jaquette qui sent bon l’été ! Inspirés par The Drums, Phoenix et avec quelques airs de Divine Paiste, ils nous proposent un son tantôt catchy à l’accent rock (Subway, Faceless, Bad Shape), tantôt smooth à l’accent pop (True Bee, Pom Pom, What Sound For That Song). Avec ce mélange bien de chez nous et estival à souhait, ØLIVER, c’est une vague douce mais puissante comme on les aime !
Les quatre compères ont également accepté de répondre à quelques unes de mes questions.
Efflorescence Culturelle : Pourquoi « ØLIVER » ? Ce « Ø » représente quelque chose en particulier ?
ØLIVER: On a choisi « øliver » car on voulait un nom assez neutre et qui se retient facilement. Après, le prénom « oliver » fait référence à plusieurs choses qu’on apprécie (personnage de jeu vidéo, dessins animés etc). Pour le Ø, la raison est beaucoup moins mystérieuse qu’elle n’y parait et encore moins « hipster ». On a réalisé (trop tard) qu’il y avait un groupe américain déjà bien établi qui s’appelle Oliver… On ne voulait pas changer de nom, on a donc opté pour une lettre scandinave afin de se protéger. Après c’est vrai que c’est la mode en ce moment, mais chez nous, ça part juste d’une maladresse, ce qui nous va bien au final.
Par curiosité je suis allé écouter L’Homme Puma ; c’est le projet ØLIVER qui a provoqué l’arrêt d’activité du groupe où Clément et Christophe ont monté leur affaire a posteriori ?
Clément: Non, on a commencé à bosser avec Christophe pendant L’Homme Puma ; le groupe s’est arrêté par manque d’envie et le projet øliver s’est monté plus concrètement dans la foulée. Chris et moi, on s’est rencontrés il y a une dizaine d’années pour monter un groupe un peu « dur » mais ça n’a pas marché ; on a gardé le contact quand même, et de mon côté j’ai joué dans L’HP. C’est d’ailleurs Christophe qui avait trouvé notre label à l’époque. On a vraiment des influences communes de screamo/hxc/post hxc/punk mais on adore aussi la pop, on a très envie d’en faire, donc øliver répond bien à ces attentes. À nous 4 on a trouvé une formule dans laquelle on s’épanouit. Après, je pense que si Flo et Paul n’étaient pas là, on ferait sûrement du doom/sludge/black métal/grindcore… (rires) Et je n’aurais pas forcément fait cette interview dans ce cas (rires).
Vous confiez que ce n’est pas toujours facile de faire ce que vous faites, le projet Fortune Cookies a mis longtemps à se concrétiser ?
Chris: Disons que la formation du groupe, en elle même a mis du temps.. entre l’envie de trouver les deux autres membres et la formation finale actuelle qui allait donner øliver, on a connu plusieurs batteurs et chants, mais ça ne marchait pas. Une fois que le groupe fût vraiment formé, tout s’est fait beaucoup plus rapidement et naturellement. Flo avait des compos aussi de son côté, on a tout mixé et/ou fait le deuil de certaines idées, pour faire des morceaux cohérents pour tout le monde. On parle de difficultés dans le sens où on sait bien qu’on ne révolutionne pas la musique de cette scène indie/pop déjà très riche, donc on part toujours dans l’idée, quand on compose, de ne pas prendre une voie qui a selon nous été déjà trop empruntée. On s’efforce à proposer une formule personnelle (avec succès ou non ; ça, c’est aux gens de le dire). Après, qu’on se comprenne bien, on fait de la pop, nos structures sont basiques et nos plans ne sont pas complexes etc. Mais on écoute beaucoup de choses différentes et on tient à tenter de donner ces touches (parfois externes à la pop) à nos compos. Et en même temps, toujours avec ce souhait de faire une musique simple et légère mais aussi catchy… On est 4, avec des influences bien diverses (Clément aime beaucoup des groupes comme Health, Maserati, Liars… Paul est très rock anglais, Flo apprécie également des sons plus électro et pop, perso je suis très 90’s/00’s des groupes à la Biffy Clyro, Oceansize, Interpol, Arcade Fire…), on est donc divisé sur pas mal de choses musicales mais on se rejoint sur certains groupes et l’envie de faire des chansons simples qui nous ressemblent musicalement.
Clément: Ouais, j’ai l’impression que le plus compliqué a été de trouver Flo et Paul. On a dû passer un an et demi à essayer tous les musiciens de Paris qui voulaient tenter de monter un projet dans cette veine. Quand Flo est arrivé, c’était une véritable bouffée d’air frais, on avait plein de trucs en commun et plein de choses différentes. Rapidement on a trouvé une méthode de travail, tout s’est fait assez naturellement. On a galéré ensuite pour trouver Paul mais c’était comme pour Flo. Comme le dit Chris, on a pas mal de choses en commun et on écoute aussi beaucoup de choses différentes. Mais on avait cette même envie de faire un truc à la fois très humble, un peu sautillant, facile à écouter et le tout saupoudré de plans un peu plus « étranges », les influences sont larges… de Health à Whitest Boy Alive en passant par Maserati, Mastodon… Je crois que c’est ça qui a été le plus compliqué : ramener tous ces petits trucs qui rendent les morceaux un peu moins génériques et en même temps qui sont assez éloignés de cet univers très indie pop de base.
Vous avez sorti le clip de Bad Shape le 18 Mai, qu’est-ce qu’il signifie pour vous ? Quel est le sens de ces vieilles images ?
Chris: Ce n’est pas vraiment le côté « vieux » qu’il faut observer, je le précise car on sait bien que c’est la mode en ce moment, le côté hipster et compagnie…On est bien loin de tout ça. En fait le clip de Bad Shape est fait à partir d’images de films amateurs des années 30, tournées dans un parc d’attraction aux jeux et activités assez absurdes pour ne pas dire maladroites et ratées. Ça nous a fait marrer. Après si on creuse la symbolique, on part de l’idée qu’ øliver est notre terrain de jeu, d’amusement, on tente des choses, maladroitement parfois également… On s’est donc un peu retrouvés dans ces images.
Clément: Le clip de Bad Shape s’est fait de façon très bricolée, on a très peu de budget et pas les moyens de demander à des gens de faire un clip. Chris a trouvé ce film libre de droit et c’était un peu fou, il y avait tout ce qu’on aimait : du patin, la fête, de la natation synchronisée… On a vraiment halluciné ! Cette grosse « teuf old school » super maladroite, ça nous a beaucoup plu. On a fait monter le tout par une amie (qu’on tient à remercier) et on est assez content du résultat.
Vous avez l’air de pas mal haïr les hipsters je me trompe ?
Chris: Je parle pour moi (les autres compléteront plus tard s’ils le veulent), mais je ne pense pas qu’on les haït, on s’en fout. C’est juste dommage quand un terme est sorti de son contexte premier pour le mettre ensuite à toutes les sauces… Enfin, là, la connexion « hipster » avec les vieilles images était facile, donc je préférais juste le préciser. Après, faudrait déjà redéfinir le mot « hipster » en 2014 pour pouvoir vraiment répondre à ta question.
Clément: Hipster ? Jamais entendu parler.
C’est vrai que c’est de plus en plus mal tourné. C’est la dernière ligne droite avant la sortie de Fortune Cookies ; vous sentez comment la suite des événements ?
Chris: On est excités et en même temps un peu flippés, c’est normal… On espère vraiment que l’EP va plaire. Après, les événements qui vont suivre sont des envies classiques : On veut jouer en live un maximum et partout… Donc là, on cherche des dates pour cet été et/ou la rentrée. Et on continue à composer de nouveaux titres.
Clément: C’est terrible, ça fait super longtemps qu’on bosse là dessus, on veut vraiment savoir ce que pensent les gens de notre EP et si ça plaît, on serait ravi de faire des live. On a super hâte de partager ce truc là, on veut mettre le nez hors de notre local, se mettre un peu en danger, monter sur une scène un maximum de fois et voir ce qui se passe. Et à plus moyen terme, faire des nouveaux morceaux, bosser avec Samuel Navel nous a permis de voir plein de nouvelles choses, on a beaucoup de nouvelles idées, on veut tester pas mal de trucs. Bref on est très excité.
Parfait, on attend des nouvelles avec impatience ! Que diriez vous de proposer un titre chacun pour une mini playlist si vous êtes tous réunis ?
John Maus – Berrington
The Mars Volta – Take the Veil Cerpin
Jerry Paper – Reprogram Ourselves
Kasabian – Days Are Forgotten
Merci les gars !
ØLIVER: C’est nous qui te remercions pour ton soutien.
Vous pouvez suivre Øliver sur Twitter, Facebook et Soundcloud, et aussi écouter L’Homme Puma et télécharger leur album sur leur site.