La rentrée n’a été que chill pour nous. Pour vous transmettre notre quiétude, posez vous juste dix minutes. Débarrassez-vous de vos chaussures et de votre veste. Munissez-vous d’un casque. Fermez les yeux et laissez vous diriger.
Holy Oysters
Le quintet parisien Holy Oysters vient de sortir son EP Egonomy (son second) sorti en septembre. Un vrai coup de cœur. Lure, la troisième piste du disque doté de neuf titres, rappelle les puissantes basses qui caractérisent la mélodie de Tame Impala. Just So You Know, un titre qui s’est doté d’un single quelques mois précédant la parution de l’album, et qui cumule déjà pas mal de vues, est un titre ravageur. Bref, l’électro pop comme on l’aime.
M. TRiSS
Le Rennais M. TRiSS a sorti le 2 octobre son EP PRoJET oRUS. Il est consultable et téléchargeable (à prix libre) sur sa page Bandcamp. DJ, beatboxeur, chanteur, bricoleur en toute matière, amateur de hip hop, de dubstep alternatif et de musique qui groove, quand il parle musique, il sait de quoi il parle ! Membre fondateur de Bukatribe, il va trouver l’occasion à travers cet EP de passer du beatbox aux machines, vous pouvez d’ailleurs retrouver ici, sur le site, notre entretien, quelques jours après la sortie de son disque.
Molécule
Romain Delahaye, le producteur de musiques électroniques Breton et engagé, qui se produit sur scène sous le pseudonyme Molécule a cette fois poussé la création musicale à son paroxysme. Après son dernier album (60° 43’ Nord) réalisé in situ, à bord d’un chalutier en haute mer dans l’Atlantique Nord, cette année, il est allé en direction du Groenland dans l’optique de réaliser son prochain album, Cercle Polaire. « Après avoir vécu une expérience dans un bateau saturé de bruits, j’ai voulu travailler sur le silence. Une façon de me pousser dans mes retranchements, de cristalliser un instantané de vie », explique-t-il au Monde (lire l’article pour plus de détails). Et on l’a déjà remarqué en concert, sa musique ne se limite pas à nous faire taper du pied. Mais à frissonner. Pire, elle nous hante, nous habite, nous dépouille ne nos certitudes sur tous les sujets que touche le musicien (il a, plus tard, réalisé un documentaire de son passage). Un travail de recherches qui mérite d’être félicité.
Tusks
Vous voyez Explosions In The Sky ? Ajoutez par dessus leur superbe musique instrumentale la voix d’Emily Underhill (la chanteuse de Tusks), et vous avez un aperçu de l’album Dissolve, paru le 13 octobre chez chez One Little Indian et Differ-Ant. On n’a jamais entendu ça ailleurs. Des ambiances planantes, notamment dans les titres Dissolve, liquéfiant, Toronto, cérémonie mortuaire. Evidemment, une musique dans laquelle on a envie de se réfugier et de disparaître. Aussi douce que le sommeil. Aussi chaude que les câlins réchauffants des froides saisons. Divinement bon.
French 79
On aime tellement son dernier album Olympic qu’on a le poster de sa dernière tournée accroché sur l’un de nos murs. C’est dire ! Derrière le projet French 79 se trouve le Marseillais Simon Henner (également musicien dans le groupe Nasser et Husbands). Son opus s’ouvre sur le titre instrumental Between The Buttons, sorte de déclaration d’amour à la musique électronique. On retrouve sur l’album un featuring avec Sarah Rebecca, qui a beaucoup plus aux publicitaires, dont McDonald’s. Pour nous, c’était le tire le moins nécessaire de l’album, mais la suite nous plaît énormément : Olympic et Vertigo Valley nous emportent.
Thomas Hayward
Le Brestois vient de sortir Mile End, un premier album prometteur de onze chansons toutes parfaitement calibrées, rappelant l’époque glam rock britannique des années 1970. Thomas Hayward voit l’occasion ici de rendre également hommage aux artistes qui l’ont bercé. Références auxquelles le grand public qui pourra s’identifier… Jim Morrison des Doors ou encore le rockeur Iggy Pop. Le nom de l’opus est aussi un clin d’œil aux voyages du rockeur qui a vécu pendant quatre ans à Montréal, dans le quartier qui porte également le nom de… Mile End.
Myd
Membre du groupe Club Cheval, ingénieur du son et producteur d’artistes tels que Brodinksi, Quentin Lepoutre, alias Myd vient de sortir un EP All Inclusive chez le mythique label Ed Banger (est-il encore nécessaire de rappeler entre parenthèses qu’il a été créé par Busy P, l’ancien manager des Daft Punk et qu’il a déjà signé avec Breakbot, Cashmere Cat et Cassius ?). Et quand c’est all inclusive, on confirme, tout est included pour passer un chouette moment d’écoute. Visuellement, dans ses clips, c’est kitsch, on joue le beauf avec un accent anglais horrible en guise d’introduction, une moustache Marcel qui aurait été bonne à bannir en même temps que la coupe mulet, un t-shirt rentré dans le short et de moches chaussettes montées sur le mollet. Encore heureux que le son est bon. Le titre fait d’ailleurs partie de la mixtape/sélection de Yann #03 sur Efflorescence Culturelle.
Kristin Hersh
Ces instants apaisants de guitares que seule la musique folk peut vous offrir : bienvenue dans l’univers de la chanteuse-auteure-compositrice américaine Kristin Hersh. Celle-ci baigne dans la musique depuis ses 14 ans, elle en a aujourd’hui 52. En novembre 2016, elle sortait son énorme album (24 titres !) Wyatt at The Coyote Palace chez Happy Happy Birthday To Me Records. Soit le plus réussi de sa carrière. Car il surtout est le plus intime de tous, et le plus éloquent pour nous : elle évoque ses peines, déceptions, colères, l’ironie des souvenirs, le temps qui passe… Gros coup de cœur pour le titre Bubble Net avec pour seules paroles « There’s no tomorrow » chantée avec une belle voix rauque féminine pendant trois minutes.
Chris Rusu
Our Place Among The Stars, album électro de l’Américain Chris Rusu est sorti le mois passé. Cet opus est une odyssée à lui seul. Chaque morceau raconte un chapitre de l’histoire qui se déroule parmi les astres. « Laissez-vous entraîner vers l’abîme (titre n°1). Vous voilà parvenus dans les entrailles d’un monstre (n°2)… Du tréfonds, offrez-vous un fabuleux ascenseur émotionnel vers le cosmos (n°4). Rendez-vous en after sur une autre planète ! (n°6) » Magistral !
Bops
Bops, un groupe de rock garage rennais vient de sortir son premier album éponyme chez Mauvaise Foi Records et Rose Coloured. Le trio de frangins, Germain, Oscar et Louis propose un rock sympathique imprégné des années 1960. Pourrait-il faire référence aux Kinks ? Toujours est-il que les musiciens marchent dans leurs pas… Ils partiront en croisade, lors de leur tournée, sur les terres saintes du rock’n’roll, au Royaume-Uni ainsi qu’en Italie. L’Europe est à portée de main.