Ils faisaient partie de notre playlist hebdomadaire – dans la première saison en partenariat avec Weez Radio. Ils reviennent à présent dans nos pages à la suite d’un ingénieux et brillant clip intitulé « Flags & Horns ». Mr Smthg & the Wall, quatre mecs parisiens souhaitent évoluer doucement mais sûrement, se rapprochant au fil des compositions de leurs influences, et les moins irrévocables. Le chanteur du groupe se confie sur ses ambitions.
Quelques mots sur votre dernier clip « Flags & Horns » ?
Kevin Vergobbi, chanteur et guitariste : Une aventure de fou. D’abord une idée, sortie de l’esprit d’Hugo Bréant, réalisateur et membre du collectif l’Avant Garde. Des moyens, avec la boite de prod’ WeSoundCompany et une collecte KissKissBankBank rondement menée. Un tournage sur 3 jours, une équipe au poil… Et puis un résultat qui dépasse nos espérances. Honnêtement, ce clip est trop bien ou au moins il ne laisse personne indifférent. Il met parfaitement en avant la musique, puis prend le dessus sur la fin quand celle-ci s’efface. Et si le propos est dur, il a le mérite d’être exploré et mis en scène. Un vrai thème de court-métrage. Pour ceux qui ne l’ont pas vu, on espère que vous aimez les histoires de vengeance, ouvrez grand les yeux et les oreilles et envoyez-nous vos réactions !
Quelles sont vos principales influences ?
Musicalement, c’est très orienté rock. On aime les ambiances de Girls in Hawaii et Radiohead, les rythmiques de Foals et Django Django, le côté progressif d’Archive et Pink Floyd… Après, vocalement, j’aime beaucoup Markus Acher (The Notwist) ou encore Jonathan Morali (Syd Matters), c’est plus mon style de chant.
La musique, c’est un loisir ou un mode de vie pour toi ?
Un mode de vie mais pas un métier, c’est certain. Il ne faut pas se leurrer, se lancer corps et âme dans une carrière musicale aujourd’hui, c’est très ambitieux si tu n’es pas un pur produit marketing, ça demande beaucoup (trop) de sacrifices pour un pourcentage de réussite infime et je ne pense pas qu’on y soit prêts. Ça ne veut pas dire qu’on n’en rêve pas quelque part et que la musique n’occupe pas une place primordiale dans nos vies, mais on n’est ni Fauve ni Kendji Girac, on ne connaît pas Nigel Godrich, on part de très loin !
Si ta musique c’était un cocktail, ce serait quoi ?
Un truc costaud qu’on boit lentement et qu’on déguste, pas trop sucré, avec du Baileys.
De quel morceau de ta discographie es-tu le plus fier ?
Je vais parler uniquement en mon nom parce qu’on a tous nos préférences, mais de mon côté c’est “My Way”. C’est le deuxième morceau de ce projet, on le joue à chaque concert, et il fonctionne toujours aussi bien. Et puis il a évolué des dizaines de fois, la preuve on l’a même réenregistré et intégré au 2ème EP (“Skeleton”) mais on ne s’en lasse pas.
Avec Internet, dur de se démarquer pour un groupe émergent. Et vous, comment faites vous ?
C’est simple, on harcèle Efflorescence Culturelle ! Sérieusement on fait comme tout le monde, on essaye avant tout de faire notre musique comme on l’entend, c’est le point de départ. Il faut avoir un truc dont on peut être fier, sinon la question de l’émergence du groupe ne se pose même pas, ta musique restera à jamais dans un obscur dossier sur ton ordinateur. Je ne sais pas si on peut vraiment être catalogués comme tels d’ailleurs, on n’a rien prouvé encore. On se démarquera peut être un jour par notre authenticité. On soigne énormément les relations qu’on a avec les personnes qui nous entourent sur ce projet, qu’elles soient professionnelles ou non, on sait que Mr Smthg & The Wall ne veut rien dire sans eux, et ils nous le rendent bien. Et puis on régulièrement sur les réseaux sociaux, sans trop en faire non plus parce que le message est vite noyé.
Quel bilan pour Mr Smthg & The Wall ?
On existe depuis 2011 mais on s’est vraiment pris en main cette année. C’est assez galère de combiner l’artistique avec les études puis la vie professionnelle mais on semble arriver à se stabiliser ces derniers mois. Le bilan est très bon, on prend énormément de plaisir à avancer ensemble, on fait des choses à notre échelle mais qui sont surtout à notre image, il n’y a pas vraiment de traits négatifs. Après il reste toujours des étapes à franchir, c’est pour ça qu’on attend beaucoup du prochain EP (sortie en décembre prochain) !
Qu’est ce qu’on trouve dans ta playlist en ce moment ?
Le dernier Sufjan Stevens (“Carrie & Lowell”), une référence quand on aime la folk même si on change totalement de registre. Pas mal d’Interpol (“Turn on the bright lights“ et “Our love to admire”), “Controlling Crowds Part IV” d’Archive et le nouvel EP de mes potes de LaBotanique qui s’appelle “Odyssée / Abysse”.