Depuis 2012 et l’album Born to Die, nous avons assisté à l’ascension fulgurante de Lana Del Rey. Très souvent critiquée sur son attitude, sa mine boudeuse, son image dite « fake », la chanteuse revient cette année avec un nouvel album Ultraviolence.
Elle n’est sûrement pas l’artiste la plus joyeuse au monde, à chaque apparition publique elle nous gratifie rarement d’un sourire et fait tout pour conserver son image de chanteuse glamour torturée. D’ailleurs les titres de son précédent album soulignent ce choix artistique et Ultraviolence ne fait que confirmer ce fil conducteur souhaité ou non par Lana Del Rey.
Oui, son album est un gros succès outre-manche ainsi qu’outre-atlantique, ils sont tous fous de ce nouvel opus cependant pour ma part chacune de ses chansons me donne des envies de suicide. C’est très angoissant à écouter, l’atmosphère générale nous plonge dans un état de dépression immédiate (ce qui est bien navrant avec les beaux jours qui arrivent). Il aurait dû sortir à la Toussaint, au moins à cette période nous sommes dans le bon état d’esprit pour recevoir ces chansons déchirantes. Les textes sont beaux certes, mais très lugubres et nostalgiques. Encore une fois elle nous ressort le son un peu vintage, l’univers année 60 et l’ambiance hollywoodienne, thèmes aussi récurrents dans son dernier album.
Il n’y a pas d’évolution nette, elle reste dans sa zone de confort et ne propose rien de très excitant. Le son est légèrement plus grinçant et « rock », on doit ce changement à son producteur Dan Auerbach (The Black Keys) mais dans les textes, on est dans du Lana Del Rey pur. Cependant, nous ne pouvons dénigrer son talent pour créer un climat lorsqu’on se passe un de ses morceaux, qui seraient parfaits pour un film de David Lynch.
Cet album est assez décevant, on a l’impression d’écouter la même chanson plusieurs fois. Elle, qui en interview, déclare s’être « éloignée du dernier album » ne fait que retomber dans ses travers. Sa voix feutrée (très travaillée) se pose tour à tour sur des mélodies lancinantes qui atteignent toujours la rupture à la fin de la chanson. Tout ce déballage lasse à force d’écouter l’album, les seuls titres qui échappent à ce triste sort sont Cruel World, Ultraviolence et West Coast.
Bonjour,
Tout d’abord merci pour votre avis sur le dernier album de Lana del rey. Je me permets de défendre un peu ce disque, car j’apprécie tout particulièrement la chanteuse et l’univers artistique qu’elle propose.
Je suis d’accord sur le fait que cet album est un poil trop mélancolique. Elle porte en elle un côté gothique et mystérieux, et à vrai dire, elle fait penser à Marilyn Manson qui s’est aussi fabriqué un personnage obscure et intouchable.
Effectivement, l’album est planant, les titres sont relativement longs, les guitares sont lourdes, les textes d’une noirceur insoutenable, « Il m’a frappée et ce fût comme un baiser »… Elle le décrit comme « Malsain et inaudible » ce qui est tout à fait juste. La chanteuse est torturée et a admis à demi-mot avoir des côtés dépressifs, chose perceptible le long d’Ultraviolence…
Certes il n’y a pas d’évolution flagrante, c’est juste la continuité de Paradise en plus mélancolique et beaucoup moins tubesque. Ce disque n’est pas du tout radiophonique, ce qui est surprenant de sa part, j’ose à peine imaginer la pression de la maison disque, à une époque où l’on préfère les titres éphémères et entraînant tels que « Happy ».
Mais il faut souligner ses qualités vocales appréciables, sa voix est chaude et sensuelle (sachant qu’elle fût enregistrée en une seule prise, ce qui renforce le côté brut de l’album), et puis elle écrit elle même ses textes et réalise ses clips, elle semble très impliquée dans son travail. Je comprends que vous puissiez de ne pas être sensible à cet univers triste, on l’a placerait volontiers à côté de ces groupes de metal au rayon musique.
De façon générale, j’ai été séduit par l’ensemble de son Ultraviolence qui est pour moi plus léché, et plus épuré que Born to Die et Paradise. L’accent a été mis sur la qualité des compositions, et je pense que c’est une pièce de caractère, chargé d’ambiances profondes. Évidemment, tout ne me plaît pas, je suis plus hermétique à certains morceaux comme la reprise de Nina Simone que je trouve beaucoup trop lisse.
Pour certains, plusieurs écoutes seront nécessaires afin de bien distinguer ce tableau musical dans son ensemble de détails, d’autres zapperons pour une raison de sensibilité. Lana del rey nous livre ici sa création la plus personnelle, et elle ne le fait pas sans risque.
Bonne continuation sur efflorescenceculturelle.com et merci de partager vos critiques.