Stanislav Plutenko est un artiste russe lancé dans le design publicitaire. Portrait d’un artiste (très) contemporain classé dans une série des 1 000 meilleurs artistes.
Peintre russe, né à Moscou en 1961, Stanislav Plutenko étudie d’abord à l’université d’économie nationale de la capitale russe et prend en parallèle des cours privées d’art de différents artistes de styles divers. Il dessine déjà étant petit et rêve de devenir peintre mais il est face au refus de ses parents. Lors de son service militaire il est nommé peintre. Il se lance dans le design publicitaire de 1985 à 1990.
Il rejoint l’Unesco en tant que « guild of graphic artists », association professionnelle regroupant des artistes de tous supports ayant pour but commun le partage de leur expérience et l’amélioration des capacités créatives afin de satisfaire les besoin des différentes carrières artistiques. En 1997, il remporte le Grand-Prix de l’exposition Golden Brush. Il expose dans de nombreuses galeries européennes et américaines depuis 1989. Plutenko fait appel à tous les techniques artistes en les mélangeant sur ses toiles : tempera, aquarelle, acrylique et peinture à l’huile.
Classé comme l’un des 1000 meilleurs artistes par The International encyclopedia of fantastic & surrealistic & symbolist & visionary artists, le Russe est néanmoins difficile à placer dans un style artistique. Une grande partie de son œuvre rejoint celle des Orientalistes du XIXe siècle, mais il fait aussi appel à d’autres peintures de genre issues de l’époque actuelle comme ancienne.

Ses premières toiles traitent des sujets oniriques. Les femmes dansantes de Ghosts (1991) semblent légèrement archaïques par rapport à l’architecture du lieu. Mais c’est la lumière qui traverse la fenêtre à réseaux qui domine l’ensemble et dirige les lignes du tableau. L’année 1996 correspond à l’hommage artistique, littéraire et historique. Il peint un Dali triomphant sur un bâtiment en ruine, fruit de son imagination surréaliste (Dali’s Dream). Il met en scène Roméo et Juliette dans un jeu de perspective (Juliet on the Balcony). Puis, de façon satirique, il peint un minot grimé en Napoléon Ier sur un cheval à roulette, la main sur le torse, illuminé par une lumière venant de sa droite et plongeant la pièce sous des couleurs chaudes et sereines (A Little Bonaparte).

Il fait voyager notre esprit à travers le monde arabe, de Marrakech à Bagdad, et même au pied de l’Inde. Ses portraits de ses huit Girls of Africa de 2013, de dimensions standards (35 x 25 cm) sont un moyen irrémédiable pour apprécier la beauté féminine, sublimée par des parures colorées et métalliques. Les regards sont tous lancés vers les côtés, évitant tout contact visuel avec le spectateur, rendant leur charme inaccessible alors que Sulu est l’incarnation de la générosité africaine. Son sourire malin invite à élever les commissures de nos lèvres.
Un portrait de Genghis Khan (2013, 61 x 45 cm) – les épaules couvertes par la fourrure d’un coyote, vêtu de rouge, assis sur un trône paré de pierres cristallines – provoque le respect impérial, car il s’agit du portrait d’un empereur placé devant son armée traitée de façon floue, manière de respecter le système oculaire et mettre en avant le personnage du « souverain éternel ». Mais, Plutenko sait aussi faire preuve de plus de fantaisie.

La plupart de ses hérauts flottent dans le vide, il arrive de les voir voyager sur un tapis volant, appréciant le ciel de New-York, plaçant les contes des Mille et une nuits dans l’urbanisme américain moderne. Il lui arrive de dépeindre des scènes sportives ( combat de boxe avec The Twelfth, 2013). Il fait aussi appel à l’iconographie mythologique en revisitant le mythe d’Icare mais son Christ in the desert (2015) est exceptionnel par l’exploitation de la méditation de Jésus de Nazareth au sein-même d’une décharge. Cette toile de grandeur naturelle (95 x 120 cm) est chargée de symbolisme. Le pied gauche écrasant un billet de dollar, il regarde l’horloge et son aiguille des heures se tordre vers le chiffre XII. Est-ce une image de sa seconde parousie, de la dernière heure sur terre ou une attaque du peintre contre le système capitalisme qui se veut ici vaniteux ? Loin de tous messages politique et philosophique, Plutenko nous livre une de ses plus belles toiles. La honte du Christ est palpable et perméable. La touche de l’artiste est plus fluide, les plis du drapé sont plus détaillés et soyeux.
Face à ses différentes toiles, il est encore très difficile de distinguer le style de Stanislav Plutenko. Il est un peintre d’histoire, peintre de genres, peintre orientaliste et naturaliste et quelques fois romantique. Néanmoins, ses personnages invitent parfois à la réflexion et à l’émerveillement.
site web: plutenko.ru