Trois ans après la sortie de leur cinquième album Comes Around Sundown, le groupe Kings of Leon est enfin de retour avec un sixième album appelé : Mechanical Bull. Attendu comme le messie par les fans du quatuor suite aux nombreuses frasques et péripéties du groupe qui ont entachées la promotion de leur cinquième album (alcoolisme, disputes, indécisions, annulation de la tournée), cet album se veut comme un retour en sources. Les trois frères Followill (Caleb, Jared, Nathan) fils d’un père prêcheur de l’Eglise pentecôtiste unie ont très rapidement abandonné leurs bibles pour se lancer dans la musique du diable : le rock. En 1999, ils fondent le groupe Kings of Leon avec leur cousin Matthew, on les a souvent comparés à des The Strokes du Sud, groupe dont ils ont d’ailleurs souvent fait la première partie. La comparaison finira cependant par ne plus être d’actualité. Le groupe auteur de 6 albums en 10ans de carrière n’a pas chômé. Leur deuxième album aux sons rock garage Aha Shake Heartbreak sorti en 2004 est largement apprécié par la critique. Cependant, le groupe connait la consécration à partir de 2007 grâce à Because of The Times, qui leur apporte une renommée de plus en plus grande, et grâce à Sex on Fire sortie en 2008. Mondialement connu, tournées gigantesques, festivals, Grammy Awards et deux albums nettement plus commerciaux plus tard, le groupe est en crise.
S’appuyant une nouvelle fois sur la voix enraillée et reconnaissable de Caleb, le groupe enclenche la première dans ce nouvel opus après un Comes Around Sundown très en demi teinte qu’on ne retient que très peu. Le rock est rythmé, énergique et convaincant. La basse de Jared revient enfin au bercail après une absence jugée beaucoup trop longue, la batterie de Nathan marque elle aussi son grand retour. On ressent dans cet album une envie de renouveau, comme une nouvelle jeunesse pour le groupe formé depuis plus de dix ans déjà. On oublie les problèmes, terminé l’alcool et la drogue, les Followill ne sont plus des adolescents en pleine crise et nous le font savoir avec le retour du son qui les a fait connaître au début : le rock sudiste, les sonorités blues et country.
Porté par le premier single Supersoaker qui se veut très efficace et percutant, le taureau mécanique (Mechanical Bull) démarre bien. Cet album marque un retour attendu à la fois par le public et par le groupe, la preuve en est avec les titres de leurs chansons remplis de Comeback story, Coming back again et Wait for me. Le groupe ne voulait pas qu’on l’oublie et nous le fait savoir. L’album sent bon le parfum du rock du sud des Etats-Unis et alterne les styles entre des ballades trop calmes pour eux (Wait for me, On the Chin) et des chansons beaucoup plus rock (Rock city, Temple et Don’t Matter).
On enchaîne ensuite avec Rock City, qui se veut remplie de sonorités de rock garage comme à l’époque de Aha Shake Heartbreak. Le vrai hit de cet opus réside en Temple, morceau parfaitement taillé pour la scène et pour faire bouger les stades où l’on retrouve parfaitement leur patte musicale. Le groupe aime la scène, aime faire bouger la foule rock’n’roll et ce n’est pas pour nous déplaire. Les Kings of Leon ne sont jamais aussi bons que lorsqu’ils font rugir leurs guitares et basses. Don’t Matter en est la preuve absolue, le rythme y est déchaîné et quasiment frénétique. On retrouverait presque l’excellent et très nerveux Because of The Times. Coming back again sonne comme une libération pour la voix furieuse de Caleb, bien décidé à tout donner dans les refrains quitte à en devenir aphone. Le chanteur a l’air d’être de retour sur le droit chemin après avoir reposé ses bouteilles et cela pour notre plus grand plaisir. On aimerait avoir un album simplement rempli de chansons déchaînées pour apprécier encore et encore.
Bien qu’amatrice de mélodies calmes et remplies de douceur, je regretterais presque la présence de On the Chin, aux sonorités country, sur l’album qui casse le rythme de manière trop brutale. La chanson n’est pas mauvaise en soi, elle est même plutôt bonne tout comme Wait for me qui émouvra de nombreuses jeunes américaines. Elles ne sont simplement pas à leur place dans cet album.
L’album n’est pas innovant, on reconnaît dès les premières notes la patte des Followill dans leurs mélodies. Tout cela est d’une simplicité déconcertante, on apprécie pourtant de les retrouver après autant de temps. Efficace est clairement le mot qui caractérise le mieux cet album parfaitement maîtrisé, qui permettra aux garçons d’exploser en live.
Le quatuor de Nashville est de retour sur le devant de la scène avec un album réussi qui marque un tournant dans leur carrière. L’album est efficace et bon mais les fans du groupe déploreront tout de même un manque de puissance sur certaines tracks. 3 ans après leur dernier opus le retour se veut convaincant. Un mélange presque parfait entre rock décomplexé et guitares nerveuses trop longtemps mises au placard. Retour à confirmer avec une tournée (sans annulation cette fois) et un nouvel album rapidement. Welcome back Kings of Leon. l
Mechanical Bull.
Sortie de l’album le 23 Septembre 2013.