Le cri dansant des Chatouilles

Danser pour oublier, témoigner pour se soigner, c’est ce que nous offre Les Chatouilles. Le long métrage autobiographique d’Andréa Bescond marque les esprits tant par sa violence qu’avec le message qu’il procure.

Synopsis : Odette a huit ans, elle aime danser et dessiner. Pourquoi se méfierait-elle d’un ami de ses parents qui lui propose de « jouer aux chatouilles » ? Adulte, Odette danse sa colère, libère sa parole et embrasse la vie…

Du rêve, au souvenir, à la réalité

Après avoir foulé les planches du théâtre pour crier haut et fort sa colère dans une pièce intitulée « Les Chatouilles, ou la danse de la colère », Andréa Bescond a décidé d’adapter son histoire, celle d’un viol commis à l’âge de 9 ans, mais cette fois sur grand-écran. Comme une volonté de s’adresser à nous tous et de témoigner, la réalisatrice a su éviter tous les écueils du drame. Tel un exutoire, ce film nous promène et nous emmène à travers le personnage d’Odette à la fois jeune fille et femme. De la réalité, à la fantaisie, du rêve à la réalité, on ne sait pas vraiment dans quel sens les choses fonctionnent. Entre flashbacks, souvenirs, illusions, la colère et la rage de vivre de cette femme ont su prendre place.

Une adaptation cinématographique qui colle à la peau de son auteure.
Faire face à la résilience

Dans le cadre de la journée contre la violence faites aux femmes  (24 novembre 2018) ce film autobiographique sonne comme une thérapie pour son auteure mais aussi comme un acte politique, celui de faire prendre conscience des violences encore perpétuées. Pouvoir se réparer, c’est là tout l’enjeu du film, et c’est d’ailleurs ce qu’il montre avec brio. Alors à sa manière Andréa Bescond invite toutes ces victimes à dénoncer et  s’émanciper pour mieux se reconstruire. Une démarche engagée, remarquée lors de la dernière édition du Festival de Cannes, dans la sélection un certain regard puis récompensée lors du festival international du cinéma américain de Deauville avec le Prix d’Ornano-Valenti.

Des prestations saluées lors du 71e Festival de Cannes.

Le souffle coupé et les yeux un peu embués, les mots nous manquent pour décrire ce bouleversant témoignage. Un coup de poing sur les violences faites aux femmes, à ne louper sous aucun prétexte. En salles depuis le 14 novembre 2018.

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