La Route du Rock. Pluie, éclaircie, boue, foin et Caribou

Pour avoir fait chaque jour un peu plus de bruit sur la Toile lors de la publication quotidienne de sa programmation, La Route du Rock a su confirmer sa légitimité parmi les festivals français. Nous étions là, à notre tour sur place pour le confirmer.

Une bonne partie des rédacteurs d’Efflorescence Culturelle était présente à cette Route du Rock bretonne, alors nous nous empêcherons d’évoquer ces petits trucs qui ont fait une fois encore le succès du festival. Et après on vous parle météo, promis.

Jour 1, gare de Saint-Malo, vers 15h45. Histoire de se mettre dans les mêmes conditions que les festivaliers, je décide d’emprunter la navette gratuite mise à leur disposition. Notée à passages réguliers sur le site, la navette décide d’arriver à 16h45. Après avoir avoué pris du retard à cause de sa (longue) pause clope, le chauffeur prendra la masse de personnes qui se sera précipitée le plus rapidement dans le car en laissant poireauter une vingtaine de festivaliers pendant 45 minutes supplémentaires. Il nous aura fallu braver 1h15 de bouchons dans la ville pour arriver sur le site. Je commence à croire que  le parcours pour aller à La Route du Rock fait partie de l’aventure. Patiente que je suis, j’enfile mon k-way, et c’est parti. Il se met à pleuvoir.

A peine arrivée devant la Grande Scène, mes chaussures sont -déjà- dégueulasses. C’est à ce moment précis où je regrette de pas avoir écouté ce qu’on me disait ni même avoir jeté un coup d’œil à la météo. Mais on se console rapidement quand Angel Olsen commence son set vers 18h30 rendant les marées de boues à nos pieds plus supportables. Mais je fais un peu l’impasse sur son concert et je file à l’interview prévue avec Johnny Hawaii qui jouait en milieu d’après-midi entre deux éclaircies à la plage. The War on Drugs enchainent et sur scène comme de loin, ou même en studio, ça accroche encore et toujours. Le Mouv’ relaie même en direct leur live, le public est là.

A 21h au moment où Kurt Vile & The Violators fait son entrée sur scène, la pataugeoire se transforme en dancefloor à risques, on vient pomper par ci et par là les mares (je pèse mes mots) de boue où déjà quelques personnes y ont plongé inopinément. Un live dans la joie et la nostalgie, Kurt Vile faisant auparavant parti des War on Drugs dans ses débuts. Suivra Real Estate passés peut être trop inaperçus, en cause; le manque d’une présence forte de leur part sur scène, c’est cool pour faire passer l’attente mais clairement chez les festivaliers l’esprit divague au groupe suivant, et certainement le plus attendu de la soirée: Thee Oh Sees.

On l’attendait aussi et nettement le nouveau set du groupe américain a du mal à convaincre. Un show avec un groupe pas au complet qui dure seulement 40 minutes, on en ressort déçu et on commence à se demander si on peut pour cette fois ci du moins, contredire les Inrocks dans leur titre d’article « Pourquoi Thee Oh Sees est (toujours) le plus grand groupe de rock du monde. »

Le reste de la soirée tient en haleine. Sur la Petite Scène, The Fat White Family sont jeunes, mais insufflent une énergie rock à faire bouger tous les festivaliers, créant de part et d’autre des groupes de danse dans le public. Ça y est, les Libertines ont trouvé leur relève.

The Fat White Family à La Route du Rock. Photo: Yasmine Ben Hamouda

Personnellement si je devais retenir deux groupes de cette soirée ce seraient les deux derniers: Caribou et Darkside. Avec une réputation qui n’est plus à refaire, Daniel alias le canadien Caribou a plongé les festivaliers dans ce qu’il sait le plus faire au monde, de l’électro danse sauvage et underground, dance à la fois en balançant une ou deux fois des nouveaux titres de son dernier album. Un live semblable à une claque. C’est juste après que le duo Darkside vient clôturer ce jeudi de festivités avec un set travaillé, rock et électro, hypnotique mais différent de son prédécesseur.

Caribou hypnotise.

Niveau météo, les vannes se sont ouvertes (un peu comme celles de la pluie,  jeudi). C’était à celui qui cultiverait le meilleur cru 2014, et très franchement entre le titre de Metronews « la Route du Rock, à boue de souffle », Sourdoreille « une route du rock à boue de bras » ou encore Tous les festivals « dans la boue, sous les étoiles », on s’est bien marré. Ouais on avoue, le temps n’était pas splendide pour un début de festival mais qu’est-ce que ne serait pas un festival sans boue et sans bottes ?

La Route du Rock c’était cette année 26 500 entrées avec un record d’affluences le samedi, et une programmation soutenue par les habitués du festival. Par ailleurs, des travaux seront menés sur le site du festival avant la prochaine édition pour définitivement arrêter de faire ami-ami avec la boue à La Route du Rock.

Mac DeMarco acclamé et porté par la foule, le samedi.

Sur Twitter, le mot pour la fin, ça donne ça ↓

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