La fièvre du mercredi soir par Mac Demarco

En cette soirée du 26 novembre, le Bataclan ouvre ses portes pour accueillir une armée de jeunes fans de la révélation burlesque de ces dernières années. Il est Canadien, un peu looser, un peu grossier mais très charismatique. Courtisé par  les festivals les plus hypes d’Europe et des Etats-Unis, Mac Demarco a tout de même dénié saluer son public Français avant de continuer sa traversée à travers le globe.

Il livre à travers ses trois opus : Rock’n’Roll Night Club en 2012 suivi de 2 l’année suivante puis de Salad Days en 2014, un indie pop teinté de sonorités psychédéliques. Dans la lignée de Salut c’est cool, Mac Demarco et sa bande ont bâti leur réputation sur leurs prestations scéniques faisant presque partie intégrante de leur musique. Agitant les foules et encourageant son public à suivre son exemple, il n’est pas rare qu’il y ait quelques débordements. Le 15 novembre dernier lors de son concert à Santa Barbara le canadien fut interpellé par la police, accusé de troubler l’ordre publique.  Mac Demarco est devenu plus qu’un phénomène, un mythe pour tous les jeunes « loosers » de cette société promis à aucun avenir. Il est une sorte de Dionysos qui fait du vice sa marque de fabrique, clamant son amour sans limite pour la nicotine et la bière.

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Mac débarque sur scène sous un tonnerre d’applaudissements et de cris, enfile sa guitare, et prononce quelques blagues invitant son public à le rejoindre au motel après le concert pour l’after. Il ouvre les festivités avec « Salad Days » taillé pour la scène dont l’air  est repris en cœur par toute la salle.

Cependant, la mayonnaise a pour l’instant un peu de mal à monter, car le public reste tout de même trop timide au goût de Mac qui tâche d’exciter la salle multipliant blagues et grimaces, rotant dans le micro entre deux chansons. Puis la fièvre farfelue se répand doucement. On retient sa prestation sur « Cooking Up Something Good » ouvrant le bal à ce qui est devenue une routine pour Mac : le crowd surfing. Quand même moins hystérique que de coutume, le public jubile sur l’air de « Ode To Viceroy » ou « Brothers ». L’ambiance est assez cool ce soir, Demarco nous donne l’impression de partager une soirée entre potes fumant des cigarettes autour de bières que l’on boit à la chaîne. Généreux avec son public, il  les invite volontiers sur scène afin de partager un moment de complicité ou de bouffonnerie avec les plus courageux. Certains sautent dans la fausse, et d’autres poussent la chansonnette avec le canadien qui se lance a présent dans un très long jam.

Débute ensuite la seconde partie, un peu moins excitante jusqu’à ce que le jeune plaisantin se jette dans le public et fasse du crowd surfing sur les spectateurs qui n’attendaient que cela.  Au moment du rappel, les mauvais garnements reviennent avec leur leader torse nu maintenant et enchaînent avec une longue impro comique très rock’n’roll digne de Led Zeppelin répétant à l’infini le même riff tantôt en accéléré, tantôt au ralenti.

Au final, il a livré une prestation assez soft comparée aux autres. Ni mauvaise, ni extraordinaire, on part de là heureux mais déçu de ne pas avoir vécu la véritable expérience « Mac Demarco ». La fièvre du mercredi soir ne prend pas !

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