FILM D’ANIMATION – Lors de la naissance d’un dénommé Jack, un grand froid s’est abattu sur Edimbourg, gelant son cœur et le condamnant à une mort certaine. Le docteur Madeleine le recueilli comme l’enfant qu’elle avait toujours rêvé d’avoir et plaça une horloge à la place de son cœur de glace. Mais ce changement n’est pas sans conséquences. Jack devra suivre trois règles: il ne doit pas toucher à ses aiguilles, il doit maîtriser sa colère et surtout, ne pas tomber amoureux. Sa vie réglée comme le coucou de son cœur va donc se trouver bouleversée lorsqu’il rencontrera Miss Acacia, une jeune fille au cœur de cactus, aux yeux défectueux, mais à la beauté et à la voix de velours.
Jack a tout du nouveau succès: une histoire originale et poétique, une équipe de choc (l’histoire étant écrite et interprétée par Mathias Malzieu, le fameux chanteur de Dionysos) composée de divers artistes français et un univers à couper le souffle.
La première heure est sympathique. On apprend à découvrir et à trouver ses repères dans ce monde délirant. A la fois ancré dans la réalité et complètement loufoque, le Edimbourg de Jack a de quoi dérouter un peu. Les hommes sont fait d’instruments de musique, l’alcool est composé de larmes et les filles se transforment en épines. Mais soit, pourquoi pas. Le tout est agrémenté d’une musique plutôt entraînante. On s’amuse à retrouver des voix connues: Olivia Ruiz, Arthur H, Mathias Malzieu et surtout une dernière retrouvaille avec Bashung dans un train peu rassurant. La tendre histoire d’amour entre Jack et Ms. Acacia naît au cours d’un regard et d’une chanson, l’intrigue se met gentiment en place. L’apogée du film se trouve au moment où Jack fait la connaissance du merveilleux Méliès, le créateur d’une machine à rêves qui s’avère être une caméra. Sa création du cinéma est à la fois drôle et touchante, surtout lorsqu’elle est interprétée par Jean Rochefort, un géant de cette discipline.
Puis, plus rien. L’histoire commence à stagner. Il ne se passe rien, si ce n’est quelques regards et des quiproquos prévisibles à des kilomètres. Les personnages s’essoufflent et révèlent une certaine fadeur derrière leurs apparences atypiques. Ms. Acacia devient d’ailleurs vite agaçante, car assez superficielle. Le personnage de Joe, le méchant de l’histoire, interprété par l’inattendu (et assez peu convaincant) Grand Corps Malade n’est pas non plus très exploité. Le tout paraît un peu facile, sans vraiment de recherche. Comme si Mathias Malzieu s’était contenté de créer un univers, et non des personnages. Le tout donne une histoire bancale, avec une fin décevante et légèrement bâclée. Les effets de réalisations, très beaux, rappelant Tim Burton, ne suffisent pas à captiver et l’ennui pointe son nez au bout d’une heure.
Jack et la Mécanique du Cœur est donc une vraie déception. Mais Mathias Malzieu pourra se consoler grâce à une bande originale charmante et un visuel innovant qui plaira à plus d’un.