Un mardi après midi ensoleillé, nous nous sommes rendu chez un disquaire fraichement ouvert de la capitale, afin de rencontrer Pablo Padovani, la tête pensante de Moodoïd. C’est à l’occasion de la sortie du nouvel EP du groupe parisien, que Label Entreprise s’installe au Walrus où Juniore nous enchante avec un concert. On s’éclipse donc avec Pablo qui accepte de se soumettre à notre interrogatoire.
Comment définirais-tu Moodoïd ?
Pablo Padovani. Je définirais Moodoid comme une sorte de gâteau-paysage, avec plein de nature morte et des collines de sucre.
Comme ton vinyle quoi ?
P.P. Voila mon vinyle, exactement.
Quand est-ce que ça a commencé?
P.P. Ça a commencé d’abord tout seul, en voyage, il y a un an et demi, deux ans, c’est à ce moment là que j’ai écrit toutes mes chansons. Il fallait donc absolument que je trouve des musiciens pour m’aider à jouer et défendre ces chansons.
Comment as-tu rencontré Melody’s Echo Chamber?
P.P. J’ai rencontré Melody à l’époque où j’ai crée moodoid, j’avais alors écrit plein de chansons dont « je suis la montagne », je les avais toutes mises sur internet, sur bandcamp, c’était mes maquettes, elle était tombée dessus par hasard, et elle cherchait un musicien à ce moment là, elle m’a donc contacté car elle aimait bien mes trucs.
J’imagine qu’une tournée va débuter, est ce que cela signifie que tu ne remonteras plus sur les planches avec Melody?
P.P. En ce moment c’est compliqué en effet car Melody est en train de finir son disque, qu’elle mixe en ce moment. Nos calendriers risquent d’être assez similaires, il sera donc compliqué de jumeler les deux. On est un peu en discussion a ce sujet là, mais c’est vrai qu’à priori, cela ne sera pas trop possible dans l’année à venir.
Tu as fait quelques concerts avec Phoenix, peux tu nous dire comment tu les as rencontrés et comment cela s’est passé?
P.P. Avec Phoenix, ça a été assez dingue ! je pense qu’il nous ont découvert un peu via Melody’s Echo Chamber qu’ils aimaient beaucoup. Ils nous ont donc proposé de faire les premières parties en France. Ça a été génial de faire ça avec eux, car c’était déjà incroyable d’avoir leur soutien et c’était une expérience de fou parce qu’avec le groupe on joue ensemble depuis septembre dernier, c’était donc hyper formateur d’être en première partie dans de telles salles. En plus, eux, humainement parlant je ne savais pas à quoi m’attendre et ils ont été hyper charmants, ils nous ont vraiment accueillis à bras ouverts.
Quels sont tes projets musicaux maintenant?
P.P. Là, j’ai assouvi pas mal de fantasmes de collaboration avec le disque. Il y a Melody (Prochet, MEC) qui chante sur trois chansons dont une chanson secrète, une face B. Elle chante dans les chœurs de filles sur » la lune » et « les chemins de traverse » en fait. Kevin (Parker, tame impla) a aussi participé, ainsi que tout les musiciens de MEC, Didier Malherbe, GONG, un groupe des années 70’s dont je suis hyper fan… J’ai donc collaboré avec tout les musiciens que j’adore sur ce disque et c’était un peu le moyen pour moi de réaliser un rêve. Du coup, on a fini le disque assez récemment, et il me tarde vraiment que ça sorte, je ne me suis donc pas encore demandé ce que j’allais faire ensuite. Je suis vraiment dans l’état d’esprit de défendre l’album à fond quoi !
Tes chansons précédentes on étés mixées par Kevin Parker, a-t-il joué un rôle dans l’enregistrement des nouvelles?
P.P. Pour le nouveau disque j’ai décidé de travailler avec Nicolas Verne qui est un producteur qui vit aux États-Unis. Il a fait les disques de deerhunter, animal collective, de dirty projectors… C’est un mec que j’admire énormément, et ça fait deux ans qu’il a un studio à Brooklyn. Du coup, il a accepté de faire le disque de moodoid. Il est donc venu un mois à paris afin qu’on enregistre ensemble, puis je suis aller un mois aux États-Unis pour le mixage. Mais j’ai quand même demandé à Kevin de mixer une chanson, celle par laquelle je l’avais rencontré, la seule chanson en anglais du disque qui s’appelle « yes and you ».
Tu as fais des études de cinéma, te considères-tu plus comme un réalisateur ou un musicien maintenant?
P.P. Disons que maintenant je gagne ma vie avec la musique, mais j’ai quand même plus l’impression d’être un réalisateur qui fait de la musique car dans ma technique, ma pratique musicale, dans mon imagination, je fais plus ça comme un metteur en scène que comme un super musicien fou .
N’as tu pas de projet de film par hasard?
P.P. Si j’ai plein plein de scénarios ! En fait, avant de commencer la musique, je voulais vraiment lancer ma carrière dans le cinéma, du coup j’ai fais plein de petits boulots, j’ai rencontré des boites de production pour essayer de faire mes films. Mais en fait j’ai l’impression que c’est un milieu encore très fermé à la jeunesse, donc quand j’arrivais à 20 ans en me disant « ouais je vais faire ça », je sentais qu’ils étaient hyper frileux, hyper froids, alors que dans la musique ça s’est fait hyper facilement. J’ai écris une fois au label Entreprise, ils m’ont répondus tout de suite et j’ai l’impression que dans la musique en tout cas c’est vachement plus simple car on donne beaucoup plus la parole aux jeunes gens. C’est pour ça que j’ai décidé de commencer par la musique pour peut-être finir par le cinéma et comme ça j’aurais plus d’expérience; parce que la musique me permet de faire des clips et de réaliser plein d’images, donc moi je suis assez épanoui comme ça.
Pour finir, nous lâcherais-tu une exclue sur le prochain clip ?
P.P. Donc c’est pour la chanson « les chemins de traverse » et l’exclue pourrait être que la pochette de l’EP, c’est un peu comme « l’affiche de film » du clip… elle représente un peu des caricatures de nos rôles dans le clip. C’est un peu dans la continuité des clips précédents mais il se présente un peu comme un conte fou qui se passerait dans Le Monde Möö quoi !
En attendant la sortie de leur premier album, « le Monde Möö », prévu pour le 18 Août, dégustez leur EP « la lune/les chemins de traverses » en écoute sur soundcloud !