Ghost Culture affine depuis 2013 une techno analogique contemporaine.
Issu du label londonien Phantasy et sous la supervision de son directeur Erol Alkan qui a également signé Daniel Avery, Connan Mockasin et LA Priest (entre autres), l’ingénieur son de la capitale anglaise James Greenwood alias Ghost Culture produit depuis maintenant deux ans une techno analogique qui a du caractère.
C’est début novembre que sortait son premier LP éponyme. 10 titres qui offrent chacun une vision affinée d’un univers où la techno se veut plus complète que jamais. Quelque peu electronica sur les bords, le jeune artiste de 24 ans accompagne d’une voix suave enregistrée avec un micro tout droit sorti d’un vieux tank (oui oui) des sons électroniques qui nous viennent d’un peu partout. Des synthétiseurs ambient de New Order aux lead saturés et raisonnants façon The XX en passant par des arpèges décollant le cerveau de la tête, ce jeune prodige offre une richesse de sons incroyable entourés de basses rondes et d’une charleston vive formant une rythmique signant tantôt la techno pop (Lying), tantôt la love song sixtiesante où c’est en 6/8 que l’on fait le café (Glaciers, The Fog).
Mélangeant accords mineurs et bribes de sons surcoupés qui peuvent paraître dissonants à la première écoute de titres comme Lucky ou Arms, Ghost Culture dégage une esthétique sulfureuse et mélancolique qui suinte la créativité d’un jeune homme ayant grandis dans le pays d’accueil des plus grands pionniers de la techno et de la culture rave, avec aujourd’hui l’audible volonté de produire quelque chose de nouveau.
Ghost Culture est un album qui met en exergue la poésie d’un genre trop souvent catégorisé par la majorité comme vide et réservé aux clubs. Il offre une rigueur et une complétude dans le choix des sons comme dans les arrangements qui déconcerte, c’est un disque subtil qui brise les attentes pour former un ensemble cohérent, efficace, contemporain, et enfonce bon nombre de portes à cet énorme talent qui travaille déjà sur un second projet. Affaire à suivre.