G.Bonson, producteur et DJ n’est pas un vieux de la vieille. Présentant ici des particularités intéressantes tel le crate digging inséré avec du hip hop marié à l’électro, il innove avec des sonorités indonésiennes et groovy. Il vient de sortir son dernier EP qui a retenu toute notre attention. On l’a donc interviewé par mail. Merci la nouvelle technologie.
Tu as été lauréat Propul’son / Fraca-ma en 2013 et Coup de cœur du festival Terres Du Son en 2014, à croire que les platines hip-hop et accessoirement le crate-diggin’ se démocratisent en France ?
G.Bonson : Cette esthétique musicale (sample / scratch / instrumental hip hop) existe depuis longtemps. Les musiques électroniques sont de plus en plus présentes en live et le style a pris toute son ampleur en venant sur scène avec tout le matériel qui avant restait en studio.
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Ton dernier EP The Dust & The Incense est sorti le 30 septembre. Quel morceau t’a demandé le plus de travail et d’attention ? Je pense notamment au titre qui a donné le nom à l’EP (ou l’EP qui a donné le nom au titre) qui est composé de voix et d’effets samples, d’autres arrangements aussi.
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Dans mon cas, je dirai plus: « Quelle musique j’ai pu finir le plus facilement ? » En musique électronique on peut tellement construire et déconstruire que ce n’est pas évident parfois de se dire « c’est fini, on ne bouge plus ! » Le morceau qui a eu le plus de formes avant la version définitive est The Sound Of The Sitar. C’est vrai que The Dust & The Incense à l’air « plus compliqué », mais en fait non. J’y ai juste laissé tous les breaks qui me sont passés par la tête. Paradoxalement, ça aurait été plus compliqué si j’avais choisi d’épurer le track, de le lisser.
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Quelle est ta force motrice de création ? Où puises-tu cette influence ? On dirait que tu voyages beaucoup.
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J’ai surtout envie de faire ce qui me plait. De la musique instrumentale à base de samples, celle qui me plait depuis mon adolescence (90’s). C’est pourquoi il y a ce coté old-school dans mes beats. Et je voyage beaucoup en effet… enfin, si on appelle « voyage » le fait d’écouter des disques venus des quatre coins du monde ! Non, en fait je ne bouge pas, toujours dans mon home studio. C’est un voyage intérieur disons. Mais si t’as une question qui me ferait gagner un voyage, vas-y ! 😉

Avant de te lancer dans le hip-hop, tu es avant tout beatmaker et producteur. En tant que producteur tu dois avoir un oeil et une oreille partout. Y a t-il d’autres projets d’artistes qui suscitent ton intention ? Tant pour les remixer que pour les produire.
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Je ne suis pas « producteur », c’est un mot souvent utilisé à mauvais escient. En fait les français confondent avec « producteur » et « producer » comme on lit derrière les pochettes de disques US.
Je suis seulement « beatmaker » ou « remixer ». Le remix, c’est mon sport. Il faut juste que le morceau original m’inspire et c’est parti. Parti de là, beaucoup de titres peuvent m’intéresser. Je n’ai pas fait beaucoup de remixes cette année, je me suis consacré plutôt à mes propres productions. Mais ça peut me prendre comme une envie de faire un tennis.
Je suis seulement « beatmaker » ou « remixer ». Le remix, c’est mon sport. Il faut juste que le morceau original m’inspire et c’est parti. Parti de là, beaucoup de titres peuvent m’intéresser. Je n’ai pas fait beaucoup de remixes cette année, je me suis consacré plutôt à mes propres productions. Mais ça peut me prendre comme une envie de faire un tennis.
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S’il y a quelque chose qui retient mon attention c’est que j’ai l’impression que tu nous racontes quelque chose à chaque morceau.
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Oui j’essaye de faire en sorte que ma musique évoque un sentiment, une action, un moment de vie, une personnalité, un lieu… que ça parle quoi. Souvent j’utilise un sample de voix , je joue avec les ambiances pour donner des indications. Au fait, si tu me poses cette question, c’est que ça t’a parlé alors ? C’est cool !
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Si tu devais créer ton propre festival de musique hip-hop, qui inviterais-tu ?
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Je n’ai pas vu assez de concerts pour m’imaginer ça… Mais ouais un festival 100% beatmakers serait une bonne idée. Pour la sélection, je laisserai faire l’équipe de The French Touch Connection: justement leur dernière compilation est un vrai festival du genre !
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EP The Dust and the Incense par G.Bonson sortie le 30 septembre avec le label The French Touch Connection

Une réflexion sur « G.Bonson : « Le remix, c’est mon sport » »