Fumer Tue : « Notre musique ressemble aussi un peu à chacun de nous »

Fruit de l’imagination  de deux Strasbourgeois, Fumer Tue a misé sur la spontanéité et la simplicité pour donner naissance à une coldwave de qualité supérieure. A la fois sombres et colorés, on les a découverts pour vous.

Dans le Nord-Est de la France, à défaut de la chaleur, il existe quelques avantages non-négligeables : des clopes pas chères, entre autres. Et c’est sûrement grâce à celles-ci qu’on peut connaître et apprécier Fumer Tue tel qu’on les connait aujourd’hui. On vous présentait déjà le groupe il y a quelques mois avec un titre en exclusivité.

« On a enregistré avec un vieil enregistreur digital 12 pistes qui gravent direct sur CD, et on était fiers ! » 

Composé de Romain et Nathalie, Fumer Tue c’est un joyeux mélange parfaitement équilibré d’influences musicales différentes, surtout depuis l’arrivée de deux nouveaux membres, Nelly à la basse et Rémi au synthé. Entre new wave, techno, et post punk, on reste tout de même dans un registre underground mais on s’y plaît plutôt bien.

C’est ce que m’explique l’une des fondatrices : « On a tous des influences un peu différentes, toutes restent assez underground. Tout ça entre naturellement dans la composition, on essaie de ravir tout le monde pour qu’en live on soit tous au taquet. Après, c’est pas comme si nos goûts étaient aux antipodes, au final, pour un mec qui n’a pas forcément de culture alternative, on écoute tous la même chose. »

Mais ils ont cependant changé leur manière de composer au fur et à mesure des titres, comme l’explique la chanteuse Nathalie : « L’approche a été un peu différente cette fois. Avant Romain faisait toutes les prods, moi les voix. Comme on est désormais quatre, on a vraiment compilé les forces de chacun, il y a un vrai travail d’équipe maintenant. Rémi, nous a rejoint au synthé, il est un super bon mélodiste, il a donc participé en bonne partie à la créa, tout comme Nelly a enregistré ses basses. On a vraiment fait en sorte qu’au delà de notre style musical commun, notre musique ressemble aussi un peu à chacun de nous. Fumer Tue c’est avant tout une aventure humaine, même si ça ne se voit pas tous les jours ! ». Mais rassure-toi, Nathalie : ça se voit très bien et on adore ça.

En un an et demi, Fumer Tue n’a pas moins de trois EP à son actif. Et même si le démarrage s’est fait sur les chapeaux de roues, ils me confirment la difficulté de se frayer un chemin dans le milieu : « On est hyper contents, on a fait pas mal de concerts l’année dernière mais avec la musique qu’on fait, et surtout dans le circuit indé en France, c’est hyper dur de se dire que ça décolle ! On bosse tous à côté du groupe, mais on a la chance d’avoir des horaires flexibles et de pouvoir faire des concerts quand on nous programme. »

Mais quelle est donc la particularité du groupe qui vient tout droit de Strasbourg, capitale de Noël ? « On a vraiment gardé notre flamme du départ à se dire qu’on fait ça, parce qu’on adore faire des concerts. Tant qu’on pourra en faire, on continuera a sortir régulièrement de nouveaux morceaux, pour toujours avoir un live frais. Mais on ne se met pas la pression, on fait tout nous-mêmes, et on continue à être très motivés à se construire un souvenir. »

« On n’aurait jamais pensé que Fumer Tue pourrait contribuer à notre bonheur »

Nathalie et Nelly à fond dans leur set. Crédit : Sadie Von Paris

C’est d’ailleurs sûrement pour toutes ces raisons que le groupe commence progressivement à se faire une place de choix dans le monde de la musique : « On sort un clip et un vinyle le 9 mars chez Sentence Records avec une chanson inédite. Ce sera le dernier titre à sortir avant notre premier album qui viendra à la rentrée. On sera en tournée en France à partir de mi-mars et on bosse sur un tour en Allemagne pour mai/juin ». Date à ne pas occulter non plus : ils ont été sélectionnés en dernière minute par Yelle pour assurer la première partie de son concert à Strasbourg le 14 février à La Laiterie. Quatre personnes talentueuses pour un groupe prometteur. C’est sûr, Fumer Tue est à la nouvelle scène indé ce que le cigare cubain est à Fidel Castro : un indispensable.

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