Lors du fabuleux concert de Fragments à la Chapelle Saint-Christophe pendant les IndisciplinéEs #9 à Lorient, je me suis entretenu avec Sylvain, porte parole du groupe ce soir là.

EC: Jouer dans une église te donne quelles impressions ?
Sylvain Texier: On aime bien jouer dans des lieux atypiques, notre musique rock s’y prête. L’acoustique d’une chapelle ne peut faire que du bon son !
Vous privilégiez les instruments aux textes, pourquoi ce parti pris ?
Lors de la création du projet, Benjamin (Guitare et mixage) et moi avons dit : « on fera une musique sans chant ». On écoutait beaucoup de musique sans textes, ça a nourri notre inspiration, ça permettait de faire une musique différente. Chaque morceau a été un nouveau défi, car en général le public aime le chant dans la musique.
Un début à deux donc ? Benjamin et toi, et maintenant un trio avec l’arrivée de Tom ?
Au début, Benjamin et moi composions en home studio, juste pour le fun entre amis. Ensuite, quand on a partagé notre musique aux professionnels ou à un public lambda, tous nous ont encouragé à faire de la scène. C’est là qu’un an plus tard, Tom le guitariste s’est inscrit au projet.
Vous avez commencé en 2012, comment voyez-vous la suite des événements après cette grosse tournée ?
Après la tournée d’automne/hiver on va probablement se pencher sur le premier album. Il n’est pas entièrement composé mais pourrait être prêt pour l’été 2015.
Votre programmation aux Transmusicales de Rennes, un festival élogieux et médiatique, vous met-elle la pression ?
Oui, surtout que nous sommes Rennais ! On sait que c’est une date sur laquelle il ne faut pas se foirer. Après, les Trans’ ne fait pas tout non plus. C’est une opportunité afin d’être vu par des professionnels, de trouver une équipe solide pour sortir un album, ou pas… Mais on essaye de ne pas se mettre la pression car c’est un évènement comme un autre, même si ça reste, soit disant, un détecteur de talents.
On fait souvent l’éloge du public breton. En tant que tel, quelles différences faites-vous avec les autres publics ?
À Paris c’est dur, il y a énormément de groupes qui jouent. On n’a pas eu l’occasion de jouer dans des chouettes salles, mais dans des cafés-concerts. Les gens y viennent pour boire un verre, se détendre alors que notre musique a besoin d’attention. Tandis qu’en Province, on joue dans des salles. Dans l’ensemble c’est incomparable, il y a des jours avec, des jours sans. Lorsqu’on a joué en Suisse on a eu ici un super accueil, en Belgique. En général les publics se valent.
Vos musiques sont aériennes, pures… Quelles sont vos influences musicales ?
Pour le côté post rock : Mogwaii. Pour l’électronique : Apparat, The Album Leaf, ou Sigur Ross pour le plus connu… Il y a Nils Frahm aussi, un artiste allemand.
D’autres projets hormis l’album ?
S’entourer, avoir un label, un éditeur et puis jouer, jouer le plus possible. On aimerait rentrer dans le cercle, car jouer en auto production devient compliqué. Le fait de faire les Trans Musicales et le Printemps de Bourges nous donne de l’espoir quant à nos projets.
Quelle est votre fréquence de répétition ?
Une fois par semaine (rires). Finalement les gens attendent quelque chose de vrai, tant pis pour les fausses notes (rires).
Comment trouvez-vous l’inspiration pour composer ces sons si particuliers ?
Beaucoup de choses nous inspirent. Il y a deux semaines, nous étions sur l’île de Groix pour action culturelle en lien avec l’association Mapl. Rien que ce changement d’air est inspirant. On a besoin de vivre des expériences pour pouvoir nourrir la création. Cela vient par le fait de jouer ailleurs, dans des endroits chargés d’histoires. Jouer dans ce genre d’endroit, comme une chapelle ou une île est rare. Ce sont des lieux un peu inaccessibles. C’est la mode de jouer dans des endroits atypiques, mais c’est aussi dans ces endroits que la musique se nourrit.
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Je remercie énormément Sylvain pour avoir répondu à mes questions, avec Benjamin et Tom qui nous ont proposé un concert mémorable. Je vous recommande vivement d’aller jeter un œil à leur travail !