Festival Visions 2 : Le temps des copains et de l’aventure

C’est une histoire spéciale qu’on va vous compter ici. Celle d’un attachement particulier pour un tout jeune festival organisé par le label Les Disques Anonymes. La rencontre a eu lieu il y a un an, dans le cadre de sa première édition à Plouezoc’h. Écrin de verdure au bord de la mer, le site en lui-même ne laisse pas indifférent. Et c’est sans compter une programmation pointue et éclectique qui a su faire chavirer nos cœurs deux ans de suite. On attendait donc impatiemment ce deuxième weekend end d’août, comme ton petit frère attend Noël.

Vendredi : Ambiance intimiste et rock qui tâche

On arrive sous la pluie, mais on n’en est pas moins heureux à l’idée de retrouver tous nos copains rencontrés au même endroit l’an passé. Comme prévu c’est avec fierté que la tente est plantée en haut du camping, sur la butte suprême exposée sud-ouest avec vue sur la mer. Trêve de plaisanterie ce soir c’est déjà le grand soir, avec Cheveu et La Secte du Futur en têtes d’affiche on trépigne d’impatience. En arrivant sur le site, premier constat avec le Barn’ Club qui a quitté sa grange trop étroite pour se loger sous un joli chapiteau. Parfait pour le clubbing.

Mais on reprend vite nos marques dans cette ambiance intimiste et c’est vers la scène extérieure qu’on se dirige pour le début des hostilités. Les gars de Bantam Lyons entament alors un set planant d’une pop noire singulière alliant finesse violence. Hop, une bière et on file danser devant Calcuta du collectif rennais hyperactif Midi Deux, de la techno plein les oreilles au programme. Décidemment, il n’est même pas 22h et le site est rempli. On court ensuite voir Strasbourg dont on avait adoré les titres froids et brutaux « Sexe et violence » ou encore « Les gens ». Malheureusement quelques problèmes techniques viennent entraver le live qui se fait en demi-teinte. La prestation manque de vigueur, on en sort un peu déçu puisqu’on s’attendait à se prendre une belle claque dans la gueule. Tant pis, on ira les revoir pour se faire, on l’espère, un nouvel avis.

Collés aux barrières, prêts à communier, La Secte du Futur nous offrent un live acéré, les riffs de guitares dégomment tout et nous on voudrait tout envoyer valser avec eux. Puis c’est la grande et prometteuse messe Cheveu qui débute. Sans concession aucune, les trois bonhommes nous déroulent un concert percutant, proposant une autre vision de leur album. Après un final apocalyptique sur « Madame Pompidou », un peu perdus, comme hypnotisés, on peine à retrouver nos esprits égarés. Direction le Barn’club où Garage Shelter entame un set à rendre fou, alternant house, techno et surtout en distribuant des titres phares de l’italo disco.

Samedi : Eau de mer et mysthification

Deuxième journée à Traon-Nevez, la pluie nous quitte un moment au profit du soleil, à nous le bain de mer et l’exploration des environs avant les concerts du soir. Rendez-Vous ouvre la danse avec un set synth pop énergique, leur titre « Donna » et leur reprise de Chris Isaak « Wicked Game » réchauffent peu à peu le site. Black Bug assure la suite avec leur synth punk mystique, on est conquis. Plus tard, la machine à pogos Kap Bambino électrisera une partie de son public pendant tout son set, mais ce sera sans nous, peu sensible à leur électro-clash. Pour persévérer dans notre sentiment perplexe, le groupe Infecticide débarque avec leur style loufoque. On admet n’avoir rien compris, du coup on est allé se consoler en mangeant les frites faites avec amour par les bénévoles, et c’était très bon. Heureusement, les bribes de son techno qui s’échappent du barn’ club nous rappellent vite à l’ordre pour danser toute la nuit devant les DJ’s de Midi Deux qui se succèdent pour le deuxième soir de rang.

La fête officielle est finie, la quête de la fête officieuse débute, on termine sur le parking à danser sous la pluie grâce aux enceintes de la brave 106 d’un copain. La soirée fût globalement réussie, en partie grâce à l’excellent collectif Midi Deux, mais il est désormais temps d’aller se reposer pour mieux faire la fête demain.

Dimanche : Communion magique et la House reine de la nuit

La journée se lève sur un camping un peu moins rempli que la veille, « tant mieux pour nous » se dit-on. Aujourd’hui c’est dégustation de moules frites préparées par les bénévoles. Après la performance « Dance Contemporary Motor Club » au bord de l’eau, moment de communion magique sur fond de coucher de soleil quand tout le monde danse au camping où une caravane diffuse de la musique. Rien de mieux pour se remettre dans le bain avant une dernière soirée qui s’annonce électrique.

Saintes et sa jolie voix débutent un set lo-fi. Maladroite mais à la fois touchante de sincérité, on se dit donc que c’est une artiste à suivre et qu’il faudra revoir. Le réveil des Tropiques enchaîne pour un live sombre dégageant des vapeurs Krautrock et noise. La tension rythme ce concert planant et hypnotique.
Dernier live annoncé pour Rubin Steiner, la foule électrisée ne perd pas une miette de ce qui sera le climax du festival pour beaucoup. Un peu abasourdi mais remotivé on court bouger nos fesses au barn’club où officie ce soir le collectif BR⎜ST. Les dj’s invitent la House et l’intronise reine de la soirée. Mouvements fluides ou frénétiques, chacun danse à sa façon mais c’est dans cette excellente ambiance que se termine cette soirée un peu tarée.

Nos petits coeurs tristes et lourds, on peine à quitter le site le lendemain. On y restera d’ailleurs jusqu’en fin d’après-midi, les vieux canapés du festival semblant vouloir nous garder avec eux. L’ambiance intimiste du lieu, une organisation sans faute et l’accueil chaleureux des bénévoles nous avaient marqués l’an dernier, ce fût à nouveau le cas cette année. L’un des atouts du festival Visions est certainement d’être à taille humaine, c’est un excellent endroit pour rencontrer des gens autour d’une même passion, la musique.

A la fois évènement musical indé, lieu d’exposition de sérigraphies et marché de créateurs, Visions a toutes les qualités pour faire venir tous tes copains cool l’année prochaine. Alors rendez-vous pris pour une troisième édition qui promet, les 7,8,9 août 2015.

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