A l’heure où le règne de la musique électronique est loin d’être fini, qui n’a jamais entendu parler de Fakear ? Ainsi surnommé « prince de l’électro », l’artiste nous transfère littéralement ailleurs. Nous l’avons croisé au très bon festival Marsatac.

Vingt-deux ans. C’est l’âge de Théo, ce Caennais qui fait des ravages intra-muros et extra-muros. En 2011, il sort son premier EP Backstreet après avoir tourné plus jeune dans un groupe de rock. Passé par le jazz et le groove, l’artiste se réinvente pour enfin trouver sa patte dans le processus de création. Théo naît pour une seconde fois en 2011. Armé de deux MPCs et un pad, Fakear englobe à lui seul l’effervescence de la scène locale et se fait en Superpoze (alias Gabriel) un pote de référence. Inspiré de Flume et de Bonobo (alias Simon) surtout, il réalise, le 18 novembre, son fantasme en étant programmé pour être sa première partie aux Folies Bergères à Paris. En septembre, il part d’exiler au Japon et revient pour nous, à Marsatac et à Marseille, sur son séjour et ses envies.
Mais Fakear c’est le genre de mec que t’es obligé d’aimer, même en interview c’est tellement intéressant ce qu’il dit.
— Le trio magique 1 (@BriceGrm) 16 Novembre 2014
Efflorescence Culturelle: Tu es de retour de ton voyage au Japon. Est-ce que le fait d’être de retour dans une toute autre civilisation t’as t-elle fait repenser ton travail ?
Théo (Fakear): Totalement. Déjà ne serait-ce que le fait d’arrêter de faire des concerts pendant deux semaines. Parce que le concert ça influe énormément dans ma manière de composer, de voir la musique. Mais à la fin de l’été rempli de concerts qui ont été chanmé, j’ai été saturé. Et le fait d’être coupé de ça, ça m’a déjà troublé, parce que j’ai mis un mois avant de refaire un morceau du coup je suis revenu aux questions d’origine pour que je revienne à ce que j’avais envie d’exprimer. Donc oui ça m’a fait du bien.
Ta musique a déjà été utilisée dans un spot publicitaire pour la rentrée du cinéma, as-tu cette affinité avec le monde du 7e art ?
Ils l’avaient tourné en mode Flume, ouais ! C’est un peu un rêve absolu, je me dis que si Fakear n’est plus là dans quelques années, mon filet de secours c’est le cinéma. J’ai joué cet été en plus au festival du film francophone d’Angoulême et c’était fou, donc ouais j’aimerais bien continuer à creuser cette voie là.
On sait que tu es un fan absolu de Bonobo…
C’est un peu mon fantasme absolu de collaborer avec lui. Après les collaborations, c’est plus des rencontres et du feeling que t’as avec les gens sur le moment. Donc Bonobo, j’imagine que lui, mais il aurait tout à m’apprendre et moi je pourrais rien lui apporter, ça serait même pas une collaboration… Sinon, oui pourquoi pas avec un instrumentiste du genre Ibrahim Maalouf, et peut-être pourquoi pas collaborer avec une harpiste qui aurait un univers assez éloigné du mien mais avec deux-trois atomes crochus !
Si tu devais associer ton son à une boisson ?
Du vin de prune. Ils boivent tout ça au Japon de ouf ! C’est une espèce de vin de prune et ils mettent ça avec de la limonade et c’est trop bon tu vois ! Mais c’est une boisson qu’on ne connait pas du tout et eux ils boivent tous ça. Donc je pense que ça serait ça. Un truc qu’on ne connait pas, un truc bizarre.
Tu mets quoi dans ta playlist en ce moment ?
J’écoute tout le temps l’album The North Borders de Bonobo, c’est quelque chose qui passe en boucle, j’écoute vachement Jungle en ce moment à fond. J’écoute un peu Flume mais un peu moins qu’avant. Quand je l’ai découvert il m’a foutu une grosse claque mais à force, je me suis lassé un peu. En tout cas plus que Bonobo. Mais pour la chanson du moment ça serait Leave me Alone de Kaytranada.
C’est quoi la suite pour Fakear ?
L’album ! (rires)