Faada Freddy a de l’amour à donner. Il était à Crozon début août pour le festival du Bout du Monde. Ses seuls instruments, voix et percussions corporelles, ont rassemblé beaucoup de monde autour du chapiteau de Seb. Rencontre imprévue mais ce qui est sûr, c’est qu’il n’a pas conquis le public par hasard.
On est samedi, tu joues demain, tu as regardé un peu les concerts ? Quel est ton programme ?
Je découvre. J’ai vu les balances pour le moment et puis Lisa Simone, Esther Raada… Je vais essayer de voir tous les concerts que je peux, pour profiter au maximum. Profiter du temps aussi, il fait très très beau et les gens envoient beaucoup de rayons de soleil.
Pourquoi as-tu décidé de faire de la musique ?
La musique que je fais est destinée au partage. Elle sert à envoyer des ondes positives et pour que les gens puissent se rappeler qu’on est de la même famille.
Comment tu t’es dit « je vais consacrer ma vie à la musique » ?
Je fais de la musique depuis tout petit mais j’étais parti pour être comptable. Sauf que j’aimais pas du tout ça. Donc quand j’ai eu mon premier contrat de disque, j’ai demandé à mes parents s’ils étaient ok et quand ils m’ont donné leur bénédiction, je suis venu en France pour faire une carrière musicale.
Pourquoi en France ?
La maison de disque qui m’avait produit était basée en France. Donc j’ai commencé ici, après j’ai bougé un peu partout vers l’Australie, les Etats-unis, la Nouvelle Zélande, l’Inde, l’Angleterre…

Jusqu’ici, quel est ton meilleur souvenir ?
Il y en a beaucoup. Mais je me rappelle que lorsque j’étais en Nouvelle Zélande ils avaient fait le Haka en signe de bienvenue, c’était très surprenant. Ils nous avaient demandé de chanter pour qu’ils puissent entendre le bruit de notre âme et déterminer lequel d’entre nous était leur invité d’honneur. Certains avaient fait des poésies, moi j’avais chanté. (il a d’ailleurs été nommé invité d’honneur ndlr). J’ai toujours cru que la musique était un langage universel et que lorsque la musique vient de l’âme, elle parle aussi aux autres.
Est-ce pour toi important d’accompagner la musique avec de la danse ?
Oui, oui et oui ! Parce que la danse, c’est l’expression corporelle du son. Et le son c’est le bruit de l’âme donc la voix du chanteur trahit souvent la voix de son âme. C’est à dire que quand quelqu’un entend ta voix il peut savoir qui tu es, s’il l’écoute vraiment avec les oreilles du cœur.
Il y a beaucoup d’engouement autour de ce que tu fais, tu as la pression ?
Non parce que je suis toujours dans la même dynamique et qu’à part le manque de temps, rien ne change. Avant j’en avais pas beaucoup mais avec les tournées c’est vrai que j’en manque carrément ! Mais j’ai mon studio mobile et partout où je vais je peux enregistrer.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
Beaucoup d’amour, pour que je puisse en donner encore parce qu’on ne peut pas donner des choses qu’on n’a pas et c’est tout ce que j’ai envie de donner, rien d’autre.
C’est beau et rare ce que tu dis parce que généralement, les réponses à ces questions tournent plus autour d’albums, de tournées…
Si on a un album et qu’on n’a pas d’amour, ça sert à rien. Le plus bel album peut gagner tous les Awards, si on a perdu son amour propre, ça veut rien dire, ça veut dire qu’on a tout perdu pour son album. Dans l’industrie musicale on peut tout perdre pour être célèbre. On peut aussi tout perdre pour l’argent. La seule chose qui en vaille la peine, je trouve que c’est l’amour. C’est la seule chose qui fait que quand on l’a, on a tout. Et quand on le perd, on perd tout. Et tout l’argent du monde ne nous rendrait pas heureux.
Faada Freddy ça serait donc amour et présence. Est-ce qu’il y a une différence entre ce que tu es toi et ta musique ou les deux vont ensemble ?
Ils sont assimilés. Je tiens à rester moi même quand je suis sur scène. La musique c’est toute ma vie, faire de la musique c’est comme respirer. C’est une bouffée d’oxygène.
Propos recueillis par Adèle Urvoy et Anaïs Seznec