casting du court-métrage no(s) fautes

Coup de cœur pour le court-métrage No(s) Fautes

Une des politiques du site Efflorescence Culturelle est de mettre en avant les projets jeunes. « No(s) fautes » est l’un d’entre eux. On vous dit pourquoi.

L'équipe qui tourne un gros plan en exterieur - crédit photo Caroline Guillaume
L’équipe tourne un gros plan en extérieur – crédit photo Caroline Guillaume

« No(s) fautes ». C’est un court-métrage porté par une équipe composée de troisième année en art du spectacle à l’université Rennes 2. Dans le cadre de leurs études, une équipe de huit personnes a écrit, réfléchit et tourné un court-métrage ayant pour thème… les fautes d’orthographe.

Récit

J’ai eu la chance de rencontrer l’équipe à trois reprises sur le tournage et je vais vous décrire l’ambiance générale et le projet de ce court-métrage étudiant mené, écrit et réalisé par Thibaut Madani.

Thibault Madani et Maxime Barreau pendant la réalisation d'une scène - crédit photo Hugo Bernasconi.
Thibault Madani et Maxime Barreau pendant la réalisation d’une scène – crédit photo Hugo Bernasconi.

L’histoire à la base du court-métrage est imaginée par le réalisateur qui souhaitait depuis très longtemps faire un film sur l’orthographe, ayant lui même une histoire tumultueuse avec l’écrit et ses règles. Il présente en novembre dans le cadre d’un cours de sa licence, son projet aux professeurs. Parmi d’autres, son scénario est sélectionné pour être réalisé.

Son scénario ? Un groupe d’étudiants dans un amphi doivent écrire un mail à leur professeur absent, mais se retrouvent dans un cul-de-sac lorsqu’ils s’aperçoivent qu’aucun d’entre eux n’est capable de formuler une phrase sans la polluer de fautes de français. S’ensuit un débat entre les étudiants, entre cinéma et théâtre, chacun prenant la parole pour libérer ses inquiétudes, se remémorant le passé pour mieux entrevoir l’avenir.

Si ce scénario vous enchante, sachez qu’il a bien changé depuis. L’inspiration du réalisateur et les aléas du tournage et de la création ont remodelé le scénario pour ce qu’on espère le meilleur.

Morgan Horel et le réalisateur Thibault Madani - crédit photo Caroline Guillaume
Morgan Horel et le réalisateur Thibault Madani – crédit photo Caroline Guillaume

Pour réaliser le court métrage une équipe d’étudiants de sa classe se sont réunis autour de lui, et les rôles se sont répartis selon les besoins et expériences.

A la réalisation, Thibaut Madani donc, Maxime Barreau qui a rencontré le réalisateur à l’occasion, prend le rôle de l’assistant réalisateur. Morgane Cholet qui était aussi présente au casting s’occupe de la direction des acteurs et prend aussi le rôle de scripte. Marius Mainguy est l’assistant à la mise en scène, un rôle qui s’est défini au fur-et-à-mesure du tournage car il connaît le réalisateur et ses influences depuis longtemps.

Les acteurs sont préparés pour une scène – crédit photo Caroline Guillaume

Sur leur page Ulule, la fiche technique déclare que les directeurs techniques sont Clement Piétron et Alexandre Nerzic,  ceux que j’ai vu sur le tournage au son, le casque aux oreilles. Ils sont souvent accompagnés d’un autre de l’équipe par terre,  ou même en hauteur soulevant la perche pour prendre le son. Le producteur Kevin Repussard est celui qui tient toutes les factures et aide tout le monde dans leur travail. Le rôle du régisseur c’est Jerôme Coulais qui le prend, lui aussi comme le producteur aide à tous les postes, et le cadreur est Morgan Horel, celui qui est systématiquement derrière la caméra le réalisateur à ses côtés.

Le montage est fait par Alexandre Nerzic et Morgan Horel, au fur et à mesure du tournage, pour que le court-métrage soit rendu à temps.
Le réalisateur et des assistants réalisation ont fait passer des castings en janvier. Après des jours d’audition, ils recrutent les acteurs, parallèlement étudiants dans différentes spécialisations à Rennes.

Marie-Camille Le Baccon -crédit photo Hugo Bernasconi
Marie Camille Le Baccon -crédit photo Hugo Bernasconi

Parmi les acteurs, Marie Camille Le Baccon, étudiante qui a déjà joué dans des court-métrages et différents projets. Elle souhaite faire de la comédie son métier. Posée et concentrée, elle prend son rôle très à cœur et se rend disponible pour le réalisateur. Pourquoi ce projet ? « Le thème m’intéresse et la mise en image de ce thème aussi. L’orthographe est un problème français, l’image des jeunes par rapport à l’orthographe est dégradée à cause de la télé-réalité, alors ce court-métrage est positif. Et puis si je suis là, c’est aussi par curiosité. » Tourner en étant étudiante : quelles sont les contraintes ? «  Ça prend du temps personnel, mais ce n’est pas ressenti comme une contrainte car il y a une bonne ambiance. C’est un plaisir de venir. La seule frustration en tant qu’acteur, c’est qu’on ne peut pas aider les autres quand il y a un problème sur le tournage car on n’a pas les compétences, on se sent impuissant. »

Martin Jaffre - crédit photo Hugo BERNASCONI
Martin Jaffre – crédit photo Hugo BERNASCONI

Et puis être étudiant et tourner en même temps, peut vite se révéler être une vraie partie d’amusement. J’ai rencontré Mariane Rocchi et Martin Jaffre , le duo qui met l’ambiance lors du tournage.

Quand j’ai demandé à Martin pourquoi il participait à ce tournage, il m’a répondu : « je joue dans ce court-métrage pour les sandwichs, les sous-pulls avec cols-roulés… » Cet étudiant en première année d’Art du spectacle de Rennes a déjà passé deux ans au Conservatoire de Rennes. Derrière cette attitude désinvolte se cache un véritable passionné de la scène et des plateaux de cinéma.

Dans le groupe des acteurs j’ai aussi brièvement rencontré Melvin Coppale qui semble toujours très occupé, et Louison Yvin qui à l’image de toute l’équipe, sait se mettre au travail quand il le faut. Et pour le reste, il entretient la bonne humeur du groupe.

Le producteur Kevin Repussard et Alexandre Nerzic -crédit photo Caroline Guillaume
Le producteur Kevin Repussard et Alexandre Nerzic -crédit photo Caroline Guillaume

Je suis allée sur le tournage à trois reprises et j’ai pu constater à chaque fois une vraie ambiance de travail et de convivialité. Tout le monde était volontaire et fier de m’expliquer leur rôle dans le court-métrage. Au son, Alexandre Nerzic me parlait de la valeur ajoutée de son expérience dans l’association Docabilly.

Chacun, du producteur à la maquilleuse Laura Pasquerault, était enthousiasmé par ce court-métrage entre théâtre et cinéma, dans un univers influencé par des films tels que Bande de filles de Céline Sciamma (2014) pour le franc parler, et Dogville de Lars Von Trier (2003) pour le mélange théâtre et cinéma. Dans la page Ulule du projet, le réalisateur cite aussi les mises en scène de théâtre de Wadji Mouawad ou Ludovic Lagarde.

Marie-Camille devant la caméra - crédit photo Caroline Guillaume
Marie Camille devant la caméra – crédit photo Caroline Guillaume

Chacun est bien décidé à tout faire fonctionner. Chaque jour de tournage est pourtant un nouveau défi, car pour chaque problème résolu, il semble qu’un nouveau se crée, si ce n’est pas deux. Un exemple ? Une salle pourtant réservée, qui n’est pas disponible pour le tournage. L’équipe est contrainte d’abandonner le tournage du jour et de préparer un autre tournage en extérieur pour le lendemain.

Le lendemain, le tournage est prêt. Pourtant, il n’y a pas de trousse de maquillage avec la maquilleuse. « Tant pis, on utilisera le maquillage des acteurs. »  La veille il a plu, la terre est boueuse dans ce terrain presque vague, un peu sauvage, de Rennes qui est normalement un parc public. A cause de l’herbe mouillée, on ne peut pas s’asseoir, poser nos affaires, et en plus de ça le portrait de Najat Vallaud-Belkacem n’arrête pas de tomber. Mais peu importe le nombre de problèmes invraisemblables auquel l’équipe doit faire face, elle finit toujours par trouver une solution.

Une des dernières scènes du court-métrage - crédit photo Caroline Guillaume
Une des dernières scènes du court-métrage – crédit photo Caroline Guillaume

Cet enthousiasme de l’équipe, cette attitude scrupuleuse par rapport à tous les petits détails du projet, la constance dans le travail de chacun et l’originalité du projet devrait faire plaisir aux 38 contributeurs du projet sur Ulule, qui on fait plus que doubler le budget du projet en injectant 840 euros pour 400 demandés, et à l’association Scén’art qui a contribué au projet à hauteur de 200 euros.

Le réalisateur derrière le moniteur - crédit photo Hugo Bernasconi
Le réalisateur derrière le moniteur – crédit photo Hugo Bernasconi

Pour voir le résultat final de ce projet, il va falloir être patient : l’équipe a sa licence d’université à valider, et la tournée des festivals n’est pas encore commencée. En tout cas le site Efflorescence Culturelle a bien l’intention de continuer à suivre le projet dans ses futures projections.

Si vous désirez des informations complémentaires sur le projet, vous pouvez consulter les liens suivants :

Page Ulule du projet / Page Facebook du projet

Caroline Guillaume

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