50 nuances de grey

Cinquante nuances de Grey : le film « hot » qui laisse froid

On pense souvent que les comédies romantiques sont prévisibles. Une femme rencontre un homme, cet homme a un passé lourd et leur relation semble vouée à l’échec. Pourtant, l’amour reprend toujours ses droits et triomphe. Inspirez vous de cette recette, ajoutez-y une dose de sexe et des menottes et vous tenez le succès en salle du moment : Cinquante nuances de Grey.

Cinquante nuances de Grey

Anastasia Steele aime se décrire comme quelconque. Jolie, relativement drôle, plutôt bonne élève, elle vit sa petite vie bien rangée, sans passion. Jusqu’au jour où elle rencontre le sexy et surtout ténébreux Christian Grey. Milliardaire, inaccessible, il semble pourtant s’intéresser à elle. Mais Ana découvrira bien vite que ses intentions ne sont pas toujours des plus pures…

On croirait au début d’une tele novela, mais c’est pourtant bien l’adaptation du livre qui a réveillé la libido des foules depuis un an et demi. Nous n’avons pas affaire à une simple histoire d’amour calquée sur Twilight où le sexe n’existe pas et où l’amour n’est que platonique. Sortez l’Arnica : Cinquante nuances de Grey s’annonce comme un vrai coup de fouet.

Entre Anastasia et Christian, c’est tout de suite très chaud : une rencontre pleine de tension sexuelle, de mordillages de lèvres, de regards lubriques et… De contrats ? Christian le dit haut et fort : il ne fait pas l’amour, il baise et y met les formes. S’ensuivent des scènes assez surréalistes, où les personnages parlent « jouets de plaisir » autour d’une table de réunion ou évoquent de punitions en mangeant des pancakes. Le tout est enrobé d’un scénario simple à souhait, composé de remarques amoureuses frôlant la niaiserie ou de propos crus et directs qui feraient presque rire avec un peu de second degré.

Du sexe dans toutes les bouches

Le sexe est donc le personnage principal du film, même si il n’y prend finalement que peu de place. Les ébats sont (con)tournés avec des mouvements de caméra esthétiques, évasifs. Le film prend des libertés avec la trilogie, qui avait avant tout une portée érotique. A notre grande (énorme) surprise, seule la nudité féminine est vraiment mise en avant. Le tout reste donc bien sage. La seule scène pouvant être considérée comme choquante est d’ailleurs tempérée par une gêne pleine de jugements des personnages. Ce film, censé montrer une sexualité débridée et décomplexée demeure très puritain. Christian entretient un rapport de force dominant/soumise (d’ailleurs assez dérangeant) à cause d’un passé lourd, Ana veut le « sauver » de sa condition pour lui permettre de découvrir l’amour, .. Une vision conservatrice et apparemment loin de la réalité qui en décevra plus d’un. De clichés en facilités scénaristiques, le film s’étend ainsi sur deux heures.

Mais bizarrement, le résultat n’est pas aussi dramatique qu’attendu. Les acteurs –Dakota Johnson sympathique intello et Jamie Dornan, sexy en pervers avec des fêlures- sont une bonne surprise. Ils arrivent à donner un peu de crédibilité aux personnages assez peu réalistes et excessivement agaçants des bouquins. En définitive, ce film laisse plutôt froid, indifférent. L’histoire d’amour n’est pas déchirante, les personnages ne sont pas approfondis… Bref, on s’ennuierait presque un peu.

Un phénomène assez peu justifié donc, mais qui pourrait séduire les tourtereaux les plus aventureux pour la Saint-Valentin.

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