Calypso, Oracle envoûtant

Peut-être avez-vous déjà entendu parler de Jackson Scott, jeune ovni de la scène musicale indépendante. Et bien le revoilà avec un nouveau groupe qui se nomme Calypso. Le trio américain a récemment sorti un premier EP de 6 titres sur le respecté (et pointu) label Atelier Ciseaux, « Oracle ». Retour sur une des plus jolies découvertes de ce début d’année.

Oracle s’ouvre sur une ambiance étrange, entre le rêve et la tension, avec une myriade de sons stellaires. Puis c’est la voix caressante d’une chanteuse sur « Velvet Void » qui commence l’envoûtement dont on sera victime durant les six titres consécutifs. Basse et batterie en tête, les mélodies s’enchaînent facilement sur un fond quelque peu mélancolique. Sans être ici en présence d’un son LO-FI  cracra, on s’imagine bien des conditions d’enregistrement à la cool, DIY comme on dit souvent. Très vite on ressent des inspirations du côté de groupes des années 70, avec des guitares aux réverbérations magiques et des mélodies lancinantes. « Diablo Grins », tout en progression, est un des titres les plus forts de l’EP.

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Mais là où le disque déroute, et c’est là un de ses points forts, c’est bien sa capacité à changer d’ambiance du tout au tout. « Psychoactive Basement Session #1 » marque alors une rupture dans la progression. L’introduction de ce titre soulève des tensions menées par la batterie et les effets de synthés, le tout devenant acide. La musique se mue peu à peu en un son ambiant un peu barré, avec des bourdonnements qui nous rappellent le sobre et énigmatique « Drone » de Panda Bear. Puis, brusquement, telle une métamorphose, la créature renaît à travers les guitares rugissantes de ce qui est sûrement le tube du disque « Isn’t now !». Plus grunge, plus crade, ce titre reprend les codes du garage surf et nous transporte jusqu’aux côtes ensoleillées de la Californie, l’été est presque là. L’EP se clôt sur une très belle chanson, probablement la plus touchante, « Dichotomy ». Entre les chants aériens, les rythmes à la lenteur sulfureuse, la guitare piquante, on pense un peu à un Ty Segall à certaines heures de sa vie musicale mouvementée.

Calypso signe un premier EP remarqué et remarquable de justesse et de sensibilité. On espère vivement pouvoir découvrir prochainement la formation des américains en live pour une séance d’envoûtement collectif !

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