Boyhood : aux frontières du réel

On associe généralement l’art à deux objectifs distincts : le retranscription du réel ou l’expression de l’imaginaire. La peinture et l’écriture permettent aux artistes d’exprimer leur créativité sans limites. Evidemment, les techniques modernes permettent maintenant au septième art de créer sans rencontrer d’obstacles (ou presque). Mais même quand le cinéma représente la réalité, son matériau de base, c’est souvent pour raconter un événement historique impressionnant, un amour impossible ou des destins héroïques. Le quotidien brut et sans artifices, n’inspire pas. Or, dans Boyhood, c’est la banalité qui est à l’honneur. Preuve qu’en restant simple, Richard Linklater arrive à se démarquer !

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Un concept révolutionnaire

L’intrigue du film tient en six mots : il n’y en a pas. Il s’agit juste de l’évolution de Mason Junior, un petit garçon à la vie relativement ordinaire, de ses 8 à 18 ans. On suit son quotidien, ses histoires familiales, ses peines amoureuses, ses rêves, ses relations…

Il n’y a pas de rebondissements. Du moins, pas plus que dans la vie de n’importe qui. Mason n’a pas une maladie grave, il ne connaît pas le deuil, ni l’exaltation. Il ne trouve pas l’amour au bal de promo, n’abandonne pas sa famille pour faire le tour du monde en solitaire ou partir au front. C’est simplement un garçon qui se cherche et qui fait son petit bout de chemin dans la vie. Ennuyeux ? Le mot serait plutôt fascinant ! On observe ces tranches de vies ponctuées d’humour, ces scènes que l’on connaît tous, mais qui semblent prendre tout leurs sens ici. Le réalisateur Richard Linklater redonne de la valeur à ces histoires extraordinairement ordinaires que l’art dénigre souvent. Boyhood n’a pas besoin d’être spectaculaire pour être touchant et apporter une part de rêve au spectateur. C’est d’ailleurs ce qui fait sa force : ce film parle à tout le monde. Chacun reconnaîtra un bout, même infime, de sa propre vie.

Quand la fiction dépasse la réalité

Pour parler du réel, il faut savoir y mettre du sien. Chaque acteur s’est engagé à interpréter son rôle durant quelques jours chaque année, pendant 12 ans. Le résultat est tout simplement sans défaut : on observe avec plaisir Mason comme son interprète Ellar Coltrane passer à travers l’âge de l’adolescence. Patricia Arquette et Ethan Hawke prennent aussi des rides, mais leur énergie reste constante. C’est littéralement le film et rôle d’une vie.

On écoute également avec nostalgie la playlist des années 2000 au début du film et on regarde avec une touche de honte l’évolution des styles vestimentaires. L’évocation de la troisième guerre du Golfe ou de la campagne électoral d’Obama nous donne des indications sur l’époque… Tout est millimétré pour que le spectateur oublie presque qu’il regarde une œuvre dont le scénario est écrit (les dernières paroles -légèrement too much- du film nous le rappellent d’ailleurs) et dont les personnages sont fictifs.

Ce petit prodige a cependant un défaut : chaque événement devient une scène relativement longue. Le rythme du film est assez inégale, surtout à la fin où le temps semble s’éterniser. Condenser 12 ans dans un film de 2h46 doit être le cauchemar de tout cinéaste et, malheureusement, cela se remarque.

Le tout donne néanmoins un film prenant et finalement assez optimiste : chaque existence vaut la peine d’être vécue et racontée. Ce n’est pas un chef d’oeuvre, mais sa simplicité fait tout son charme.

2 réflexions sur « Boyhood : aux frontières du réel »

  1. C’est d’un ennuie mortel ce film.L’art de faire un film sur une vie plate

    Ok tout d’abord ce film n’est pas visionable en français car
    c’est très mal traduit.Les voix sont affreuses.Donc il faut l’écouter en
    anglais avec ou sans sous-titres.
    J’ai bien du mal a comprendre de tel note pour ce film.
    Ma vie a été plus passionnante que celle de ce garçon.
    Je n’ai pas réussi a regarder ce film jusqu’au bout.Je ne comprends pas le
    but du film.Visionner la vie d’un garçon sans aucun
    rebondissement,rien,nul.Faut vraiment avoir une vie moche pour trouver
    la vie du garçon palpitante.
    J’ai perdu mon temps avec ce film.
    Je suspecte des bots d’avoir voté un peu partout sur le web.
    SVP plus de film comme celui-ci.
    En plus nous étions plusieurs a le visionner.J’avais dit a mes amis la
    cote est super bonne.ça va être un bon film a voir.Maintenant j’ai honte
    d’avoir proposé ce déchet.Tous nous avons décidé que fallait arrêter le
    film car nous perdions notre temps.

    1. Oui, beaucoup ont reproché justement cet aspect monotone du film. Mais c’est justement ça qui le rend original, qui lui donne un certain charme : sans fioritures, sans artifices :). Evidemment, je suis pas forcément la plus subjective haha !

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