Il y a quelques jours de ça, un lundi après-midi nous nous sommes rendus dans le VIIIeme arrondissement, à deux pas des champs Élysées devant les studios de RTL pour rencontrer le groupe hollandais Birth of Joy. Après avoir salué les 3 membres du groupe, nous nous installons dans le café le plus proche pour en apprendre un peu plus sur eux.
On pensait que vous alliez commander des bières comme de véritables rockstars…
Kevin Stunnenberg. Pas encore, c’est trop tôt.
Gertjan Gutman. Surtout après ce qu’on a pris hier !
Combien de fois avez vous été en tournée ?
K.S. On rentre tout juste d’une tournée aux Pays-bas mais on en a aussi de prévu à partir de mars en France, en Suisse, en Angleterre. Je pense qu’on doit avoir une soixantaine de dates à notre actif.
Bob Hogenelst. On va aussi très bientôt jouer en Amérique.
Comment expliquez vous que vous parlez aussi bien anglais alors que ce n’est pas votre langue maternelle ?
G.G. Je ne sais pas, je pense que les Pays-Bas sont très ouverts sur le monde car c’est un petit pays qui est obligé d’avoir des relations internationales. L’apprentissage de l’anglais à l’école est un apprentissage de qualité. Il est essentiel de savoir parler anglais car toutes les émissions de TV, les films, tout est en anglais. En France c’est différent je pense.
« Si quelqu’un veut nous remixer on est partant ! »
On a pas mal entendu parlé de votre prestation aux Transmusicales de Rennes.
B.H. Oui à Rennes ! C’était vraiment spécial, c’était notre première date en France, ça s’est super bien passé.
On voulait vous demander : que pensez vous du rapport qu’entretiennent le rock et la musique électronique de nos jours ? Pensez vous qu’il existe un conflit entre ces deux genres ?
B.H. Je ne pense pas qu’il y ait de conflit, je pense plutôt que ce sont deux genres de musique très différents, la plupart des gens qui aime la rock music l’ont toujours aimée, je ne suis vraiment pas effrayé par la musique électronique.

K.S. On a beaucoup essayé de recréer des festivals ayant une telle envergure mais je ne pense pas que ce soit possible de recréer cette ambiance, cette atmosphère. J’ai lu un livre sur Woodstock et c’est drôle car les gens à cette époque avaient l’habitude de vivre ce genre de festival, certaines personnes ont vu le jour dans celui ci, la sécurité était cool et c’était vraiment une bonne idée organiser ce type d’événement.
Avez vous déjà pensé à faire du rock un peu plus actuel comme par exemple du new rock ou l’électro-rock ?
B.H. On ne pense pas que cela marcherait avec notre manière d’aborder la musique, on n’est pas trop friands de ce genre mais je pense cependant que c’est toujours intéressant de combiner les différents styles et si quelqu’un veut nous remixer on est vraiment partant !
Avec plus de 150 dates dans le monde à votre actif, on a beaucoup entendu parler de vos performances en concert. Il semblerait que vous accordez une importance particulière à cette dimension live de votre musique.
K.S. Sur scène, on communique une énergie et une certaine vibe au public et il nous la rend également. On pense que c’est la meilleur manière de faire. De plus notre musique est une musique intense, ce n’est pas une musique qu’on pourrait entendre dans un ascenseur, ou alors dans un ascenseur vraiment cool. (Rires) On essaie de faire en sorte que les gens bougent et pour ça nous devons bouger également !
Comment vous êtes vous connus à l’origine ?
K.S. Nous nous somme rencontrés il y a 8 ans je crois, nous étions dans la même école… ça a marché et maintenant on est là !
On a souvent l’impression que les rockstars ont une vie palpitante, pour vous est-ce le cas ou menez vous une vie des plus ordinaires ?
K.S. Ouais on a l’impression que nos vie sont super excitantes mais après tout on est seulement des gens ordinaires.
On voudrait en savoir plus du côté de vos influences.
B.H. On a énormément d’influences surtout du côté de la musique des années 60-70 : Led Zeppelin, Jimi Hendrix, Deep Purple, de la new music des années 90, Nirvana, Queens of the Stone Age, de la musique africaine, on écoute pas un style de musique particulier mais plutôt tout ce qui nous plait. On écoute vraiment de tout, du jazz, de la heavy music, du vieux blues…
Vous avez cité Jimi Hendrix
K.S. Oui, Jimi Hendrix est vraiment une très grosse influence, on s’inspire beaucoup de sa manière de jouer de la guitare, comment il utilise ses sons parce que cet artiste a particulièrement expérimenté de nouvelles chose.
Oui, The Experience !
K.S. J’aime beaucoup sa voix, ses paroles et sa manière de composer.
G.G. « too much drugs meeen »
B.H. J’aime beaucoup son blues, il a avec une vibe qu’on apprécie.
K.S. Moi ma track favorite c’est Voodoo Child.
Celle qui commence avec une wah-wah ?
K.S. Non, c’est une version spéciale enregistrée au beau milieu de la nuit.
B.H. 50 minutes de blues avec Billy Cox !
-Kevin et Bob commencent entre eux un débat très animé en hollandais à propos de Hendrix pendant que Gertjan nous explique, en plaisantant, que nous n’aurions pas du commencer à parler de Jimi car c’est un sujet sensible-
Est-ce qu’on peut dire que votre album The Sound of Birth of Joy est un hommage aux années 60-70 ?
B.H. Ce n’est pas vraiment un hommage, mais il s’inspire beaucoup des années 60 contrairement à notre dernier album Prisoner qui sonne un peu plus actuel.
En parlant de Prisoner, où avez vous enregistré cet album ?
G.G. On l’a enregistré dans une église.
K.S. En fait c’est un studio en Hollande qui s’appelle « The Church ».
B.H. C’était une ancienne église.
Et le son sonne comme dans une église ?
B.H. Parfois oui.
G.G. Parfois Jésus vient faire un tour…
K.S. Parfois on peut utiliser cet écho.
G.G. Parfois on peut entendre Jésus parler « ce riff rend super bien les mecs ! » (rires)
Faites vous des Jam Sessions pour composer ?
K.S. Oui, pas mal de parties proviennent de ces sessions, la chance et le hasard influent beaucoup sur ces choses là. Quand on est en studio et qu’on doit enregistrer un solo, c’est toujours de l’improvisation, quitte à le ré-enregistrer plusieurs fois, l’important c’est de savoir capturer la meilleur partie de cet instant « catching the moment ».
Est-ce que parfois vous avez cette peur du manque d’inspiration ? Est-ce que parfois vous vous dites « bon allez les gars aujourd’hui on enregistre un truc » mais rien ne vient ?
K.S. Je pense qu’à partir du moment où tu envisages cette peur, c’est fini car elle te bloque et l’inspiration ne vient pas. L’important c’est de profiter du moment, c’est selon moi le meilleur état d’esprit pour composer.
B.H. Quand tu composes il ne faut vraiment pas avoir peur de se lâcher et faire quelque chose de mauvais.
K.S. Parfois je fais des fautes et on se rend compte qu’elles sont bénéfiques car elles rendent bien ou parce qu’elles nous amènent à une nouvelle idée.
Finalement le plus important c’est de « catching the moment » non ?
B.H. Exact ! Composer, c’est également un échange entre les membres du groupe car on s’inspire mutuellement durant ces sessions. On se laisse chacun beaucoup de libertés, si un d’entre nous a une idée, on ne va pas directement la juger même si on ne néglige pas le feed-back. On respect entre nous nos goûts musicaux.
Votre actualité ?
K.S. Notre album est disponible depuis le 6 mars aux USA. On va continuer les tournées en Europe et en Amérique, on va refaire des festivals. Je pense que cette année va être très chargée.
Chargée mais excitante non ?
G.G. Oui c’est toujours super intéressant de parcourir le monde et c’est un évidement un réel plaisir faire découvrir notre musique.
B.H. On se dit aussi que quand on veut vraiment faire quelque chose et qu’on travaille dur, on peut vraiment dépasser ses limites.
K.S. Morgan Freeman ! (rires)
Merci les gars, on espère vous revoir sur un festival !
K.S. Merci à vous, à bientôt !