Le festival des Vieilles Charrues édition 2015, c’est terminé. Alors que les apéros de 13h au camping commencent à manquer après quatre jours de beuverie, alors que le rythme sportif imposé par le festival n’est plus, on se remémore les meilleurs moments. Oui, mais il faut déjà penser à la prochaine. On te dresse 16 raisons pour revenir l’année prochaine. Et en acrostiche.
V… Vin. On en voit moins, voire pas. Pourtant, si on y regarde de plus près, le blanc, le vin rosé, ou même le rouge, pour accompagner la saucisse-galette du week-end, fait partie des boissons populaires des soirées. Bon, ici, on est loin d’être dans des conditions de brunchs bien gentillets, la commande sera davantage tournée vers la bière, la Kro, ou la 1664. Seulement pour les fans de la Despé et ceux qui tiennent en horreur le houblon, faudrait-il songer à mettre la gomme côté vins ? On salue d’ailleurs l’arrivée de la pinte, inexistante les années précédentes.
I… « Il est chelou ton déguisement ! ». Jean-Jacques Toux, programmateur des Charrues, nous rapportait dans une interview : « Quand on n’a pas vécu le festival, on ne peut l’imaginer ». Validation des propos faite quand on entre dans Carhaix. Installé sur le domaine du château de Kerampuil, les hectares possédés par le festival lui rendent une grandeur imposante. L’ambiance est là, la foule aussi, cette année : 202 000 personnes carhaisiennes, brestoises, rennaises, bretonnes, parisiennes, lilloises, internationales… Et un thème : le pays des merveilles, pour 2015. Des Alice en tout genre, masculines, transsexuels, transgenres, défilaient à côté du Lapin Blanc face au visage terrifiant du chat du Cheshire posé sur un arbre à gauche de la scène Glenmor. L’identité des Charrues se construit peu à peu avec les jeux que le festival instaure avec son public. En 2012, il met en place son premier thème : les super-héros. Le public marche dedans. En 2013, les gaulois, puis l’heroic fantasy l’année suivante. En 2016, on veut un thème cow-boy pour les 25 ans.
E… États-Unis. Ce ne sera plus seulement à Carhaix que vous pourrez retrouver les Vieilles Charrues l’année prochaine mais aussi à New-York, à Central Park, selon Jérôme Tréhorel, directeur général des Vieilles Charrues. Ou du moins c’est son rêve, qu’il espère concrétiser un jour. L’idée vient d’un collectif de bretons expatriés à New-York, ‘BZH New York’. Lors de son dernier passage il y a quelques semaines, ils lui ont fait part du projet. Il confiait à propos, lors de la conférence de presse bilan, dimanche 19 juillet : « En 72 heures ils m’ont organisé une quinzaine de rendez-vous… Pour du sponsoring, avec des promoteurs… Et puis j’ai fini à Central Park, avec les services de la mairie de New York, dans un spot où ils organisent des concerts ! ». En attendant que ça se concrétise (ou pas), no panic, le rendez-vous de la mi-juillet devenu mythique, ne quittera pas Carhaix. Ouf, les gars !
I… Intergénérationnel. C’est d’ailleurs ce que revendique le festival. Attirer toutes les générations à travers une programmation elle-même éclectique. Que ce soit l’édition 2015 – ou une autre, avec David Guetta, Tom Jones, Brigitte ou encore Flume qu’on aura trouvé bofouille niveau folie du show, les qualités sont là. Et si ton gamin saoule entre deux concerts, il y aura toujours l’espace du « Chêne Rouge » pour prétendre l’avoir paumé pendant quelques heures. Ci-dessus, notre photo de grands-parents qui attendent avec leur petit-fils, le set de Laetitia Sheriff.
@Charrues merci for braving the rain ☔️ pic.twitter.com/0ATfnN3EoJ
— London Grammar (@londongrammar) 19 Juillet 2015
L… « Libérez les minions ». Cette année, la concurrence ne s’est pas retrouvée uniquement dans les assiettes depuis les stands nems et kebabs, mais aussi sous l’arbre coloré et gonflable du monsieur qui vendait les ballons sur le site de Kerampuil. Si les années précédentes, Bob et Patrick remportaient la palme du monopole, les Minions leur ont livré une bataille sans pareil cette année. On a encore en tête l’hymne qui parcourait le public quand un Minion était abandonné dans le ciel (photo ci-dessous) : « Libérez les minions ! » K.O l’éponge de mer ! La folie de l’hélium est même montée à la tête de Ouest-France, qui a adressé une lettre ouverte à Bob l’Éponge.
L… Lait. On se souvient encore, en 2014, des bénévoles qui distribuaient des centaines de gobelets remplis de lait sur le site du festival. Le « petit blanc », v’là comment les festivaliers l’appellent. Et il remporte à chaque fois un franc succès. Sans que ça chasse la gueule de bois atroce du lever. Pour ceux qui y sont allergiques, à l’entrée du camping, une formule « petit-dej » est vendue à 5 euros. Entendu au camping : « Manque plus que le service stand-tente ou alors on achète un mec pour nous faire le service. »
E… Éclectisme. Que seraient devenues les Vieilles Charrues aujourd’hui sans leur marque de fabrique : la diversité ? Car qui dit au-dessus, « intergénérationnel », répond « programmation travaillée ». Alors certes, en 2015, la programmation ne balançait pas autant qu’en 2014, mais quelques noms auront vite fait de nous réunir autour d’un feu de camp et une guitare sèche sous les accords du « Pénitencier » de notre Johnny national. On pense, notamment, lors de cette 24e édition, à Lionel Richie, fédérateur, Caravan Palace, pour l’électro swing, Aurora pour la transe venue de Norvège, à Bigflo & Oli, les nouveaux espoirs du rap français.
S… Stands. Si tu parles pas encore bien français, les noms des stands sont sous-titrés en breton rien que pour toi. Nevez eus an erer kozh.
#vieillescharrues2015 #flume #tuerie #holdinon ???? Une vidéo publiée par @camicrobe le
C… Chaussures. Si tu n’as pas encore fréquenté les 8 campings du festival et vécu les batailles de PQ au-dessus des tentes, bataillé pour sauver ta peau et ta boite de chips au stand « Pringles », les fans des clubs de foot de Guingamp, Lorient et Rennes, il faudra au moins que tu t’y invites l’année prochaine. Le festival en comptabilisait 30 000 cette année. Il pourrait y en avoir un peu plus. Loin d’être dangereux, proche d’être convivial et bruyant, l’esprit festif reste de la partie. Et l’hygiène mémorable de certains aussi (notre photo ci-dessous). Nuits sans sommeil garanties et rencontres mémorables. Cette année, on a surpris des dizaines de paires de pompes et de tongs balancées et attachées sur les fils électriques, à 10 mètres des têtes de tentes.
H… Haim. Les paris sont ouverts mais on se risque déjà à faire notre commande pour l’année prochaine. Allez, pourquoi pas un petit Haim, ces trois sœurs californiennes qui n’ont encore jamais mis les pattes en Bretagne ? En plus, c’est des filles, la parité serait respectée et la pop rock viendrait remplacer l’esprit irlandais insufflé à grandes doses par The Strypes, cette année. Elles sont gentilles et elles préparent vraisemblablement un deuxième album pour la fin de l’année.
A… AC/DC. Les paris sont ouverts du côté de la rédaction mais aussi chez les festivaliers. Parmi les réclamations, les mêmes (ou presque) que les années précédentes. Ce qui ressort le plus : AC/DC, Daft Punk, Coldplay, U2 ou Radiohead. Si Muse, l’un des favoris de l’année 2015 a été programmé cette année, il faut y voir aussi au niveau des tournées. Si le groupe ne possède pas d’actualités, de sorties d’album, ou de tournées promo, il sera encore plus vain d’espérer voir ton artiste préféré. Ce qu’on peut espérer voir l’année prochaine : des groupes comme Tame Impala, qui sortiront leur album « Currents » courant de l’année. Mais aussi des plus indé, comme Superpoze, génie de l’électro hill, auteur d’un premier album « Opening » sorti dans l’année, une réalisation célébrée avec les confettis. Et puis, on pourrait, pourquoi pas, s’attendre aux décalés Hurts, avec leur nouvel album « Surrender ». Ce serait un joli pari du côté de l’organisation.
R… Record. 2016 risque de péter tous les records pour sa 25e édition anniversaire. Au sortir de la dernière collection, sur les réseaux sociaux, on s’active déjà à des élucubrations d’artistes qui pourraient brasser encore plus de monde l’année prochaine à Carhaix. Les programmateurs semblent eux aussi, voir les choses en grand. Avec 250 000 entrées totales et 202 000 entrées public, la collection 2015 affiche la deuxième meilleure fréquentation depuis 2011 qui fêtait ses 20 ans en s’offrant le luxe de la compagnie de Scorpions, Stromae, DJ Zebra, Lou Reed ou encore Supertramp.
R… Ruée vers la scène Grall. Chaque année, elle propulse en avant des espoirs de la scène française et internationale. Cette année, le melting pot était de qualité avec Bigflo & Oli, Madeon, Thylacine, The Drums ou encore Isaac Delusion. L’année prochaine, on espère y voir de formidables découvertes qu’on vous fera découvrir tout le long de l’année sur Efflorescence Culturelle.
U… Unijambiste, Christine ? On ne sait pas vraiment si elle danse avec les loups ou les tulipes ni sur quel pied elle valse, mais il y a de quoi se demander d’où vient Christine & The Queens, alias l’interprète Héloise Letissier. Partout où elle passe, la jeune chanteuse – qui n’a d’ailleurs jamais voulu l’être [cf, les interviews qu’elle donne], laisse une trace de sa chorégraphie mi-Jacksonienne, mi-Bowienne. Une vraie perle sur la scène Glenmor (ça se trouve, son empreinte y est encore).
Carhaix ! La plus belle des nuits étoilées. J’en ai eu le souffle coupé. Merci ! pic.twitter.com/84Ypge7HD2
— Christine&theQueens (@QueensChristine) 17 Juillet 2015
E… Efficace. Le système « Moneiz » était juste dinguement bien pensé. On se rappelle du système Pay&Play du festival Papillons de Nuit, mis en place cette année. Ils mettaient eux, une carte à disposition des festivaliers, rechargeable et dépensée à souhaits sur les stands du festival. Mais cette année, ce sont les Charrues qui remportent la palme de l’innovation et du confort pour les festivaliers. Là, il n’est plus question de perdre sa carte, ses jetons, son argent liquide, sa carte bancaire. Une mini-carte pucée immatriculée « Moneiz » accrochée au bracelet évite les longues files d’attente pour le change et la consommation. Cette année, sur les 202 000 places écoulées, 150 000 bracelets ont été posés.

S… Succulentes, les crêpes. C’est sans doute le stand qui a le mieux marché cette année. C’est aussi un des seuls stands qui proposaient du sucré et un dessert. Chocolat, sucre, confitosh, tous les goûts sont dans la nature. Un gros oui à ce stand. Bretons de souche : voilà un stand à fréquenter l’année prochaine avec ses propositions de galettes de blé noir. Même The Do vous célébraient, vendredi.
THE DØ // VIEILLES CHARRUES, 17th JULY 2015 #thedø #thedo #vieillescharrues #vieillescharrues2015 #charrues15 #bzh pic.twitter.com/LodSWT7GZB — Conquest of spaces ✨ (@Pernll_T) 22 Juillet 2015
Merci de bien vouloir penser à » Dépêche Mode !…et » Simple Minds » !